Un des plus grands penseurs disait un jour: La prière est la manifestation naturelle la plus élevée et la plus profonde de l'âme. Il en sera ainsi aussi longtemps que Dieu le voudra.
La disposition naturelle de l'homme à prier est flagrante par l'usage si largement répandue de la prière parmi toutes sortes de gens, quels qu'en soient leur rang social, leur langue ou leur religion. La prière est pratiquée en tout temps et en tout lieu sous des formes et modalités diverses et avec des objectifs variés, et même chez les peuplades les plus primitives.
Certaines personnes peuvent se sentir frustrées, parce qu'elles ne constatent ni réponse, ni résultat à leurs prières, et pourtant elles persistent dans la prière, en raison d'une instinctive propension à prier gravée dans leur for intérieur.
Peut-être, persuadé par cela, Samuel Johnson, interrogé sur la réalité qui étaye la prière, disait: La prière n'a pas besoin de justification extérieure; elle trouve sa justification en elle-même. Prier fait partie de la nature de l'homme, tout comme respirer, manger et boire, et la pratique de la prière n'est autre que l'expression de son être véritable.
L'histoire ancienne nous apprend que le monde grec, berceau de la civilisation et de la philosophie, baignait dans une atmosphère de prière. Le philosophe Xénophon avait coutume de commencer ses déplacements quotidiens par une courte prière. Périclès avait coutume de commencer chacun de ses discours par la prière et Homère, le poète, introduit son fameux poème, l'Odyssée, par une prière. Platon, lui, disait: Avant de commencer n'importe quelle activité dans la vie, toute personne sensée doit chercher l'aide de Dieu.
Une des preuves, qui montre que la prière est innée en l'homme et non acquise, est le fait qu'aucun homme, quel que soit son degré de maturité ou son degré de civilisation et de culture, ne se considère exempté du besoin de prier. Au contraire, constamment il jugera la prière comme nécessaire et bénéfique.
Luc, auteur d'un Evangile, nous rapporte que Jésus avait prié seul, et lorsqu'il eut achevé, un de ses disciples lui dit: ‘Seigneur, enseigne-nous à prier’ (Luc 11.1). Sans doute, les disciples avaient-ils compris, en lui demandant de leur apprendre à prier, qu'il y avait une relation entre la vie extraordinaire de leur maître et sa vie de prière. Ils n'auraient pu mieux trouver que de s'adresser à leur maître. Jésus était un instructeur expérimenté et performant, et c'est cet instructeur performant qui les enseigna en partant de ses propres expériences. Il ne leur enseigna pas abstraitement comment faire pour atteindre leur but, mais il le leur montra concrètement par l'exemple.
Ainsi, par sa méthode basée sur l'expérience, il leur donna un modèle de prière vivant, comportant de brèves phrases, bien appropriées pour être exprimées devant le trône de grâce.
Ce modèle, simple dans sa formulation, mais riche de signification, est appelé “la prière du Seigneur”, parce que c'est le Seigneur qui l'a enseignée. Cette prière comprend ce qui suit.
Notre Père qui es aux cieux. Cette expression nous situe d'emblée dans notre merveilleuse relation avec le Père, relation que le Seigneur Jésus est venu établir. Cette exclamation renferme le secret de notre rédemption, à savoir: le Christ nous a sauvés de la malédiction et ainsi nous sommes devenus des enfants de Dieu. Elle renferme aussi le secret de notre régénération à savoir: le Saint-Esprit nous a donné une nouvelle vie par la “nouvelle naissance”. Elle renferme aussi le secret de notre foi.
Nous comprenons dès cette introduction que la prière est l'expression du lien d'amour qui unit personnellement celui qui prie à son Seigneur. C'est la connaissance de la paternité divine, révélée par le Saint-Esprit qui donne à la prière sa force et son élan. Aussi convient-il de réfléchir longuement et profondément à ces paroles: Notre Père qui es aux cieux, jusqu'à ce que le Saint-Esprit remplisse nos cœurs de son esprit et de sa vérité. Alors, nous nous adresserons à Dieu “au-delà du voile”, au lieu très saint de sa puissance cachée, dont la prière bénéficiera largement.
Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite. Le but de la première requête est que l'humanité sanctifie le nom du Père dans son cœur, ses pensées et sa bouche. La deuxième requête est l'aboutissement naturel de la première. Quand le nom de Dieu est sanctifié dans les cœurs, les pensées et les paroles, son autorité se répand partout. La troisième requête implique la complète soumission de l'homme à Dieu. La volonté de Dieu s'exerce parfaitement au ciel; le Christ nous apprend à demander, dans un esprit d'adoration et de soumission totale, que la volonté de Dieu s'exerce aussi bien sur la terre qu'elle s'exerce au ciel. Or la volonté de Dieu pour nous, c'est la gloire céleste et son dessein pour nous, c'est la joie céleste. Quand cette volonté est comprise, le royaume de Dieu vient dans les cœurs.
La première demande porte sur les besoins du corps: Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. Il s'agit de donner au corps ce qui lui est nécessaire pour vivre, afin de pouvoir accomplir ses devoirs spirituels.
La deuxième demande concerne le pardon; Pardonne-nous nos offenses. Comme le pain est le premier besoin du corps, le pardon est le premier besoin de l'âme. En réalité, bien que nous soyons ses enfants, nous restons toujours pécheurs, et notre privilège de pouvoir nous approcher du Père s'appuie sur le sacrifice sanglant du Christ qui nous procure le pardon.
Voici la troisième demande: Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du malin. Elle a trait au péché et à ses séductions, lesquelles nous induisent en tentation. Cette requête véhicule une exigence spécifique: celui qui profère ces paroles doit absolument fuir les occasions de tentation.
Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Ces mots renferment le mobile de toute la prière. Nous l'adressons à Dieu parce qu'il est Roi, c'est-à-dire qu'il a le pouvoir et la pleine autorité de répondre à nos suppliques. La gloire lui appartient et ce que nous demandons sert à le glorifier.
Après avoir donné ce modèle de prière, le Christ exhorte les gens à apporter leurs propres requêtes à Dieu. Il dit: Demandez et l'on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira (Matthieu 7.7). Il fait suivre les suppliques de la promesse absolue que celui qui demande recevra, que celui qui cherche trouvera. C'est comme si le Seigneur voulait graver dans nos esprits cette loi immuable de la prière, à savoir quiconque demande, reçoit.
Si quelqu'un demande et ne reçoit pas, cela signifie qu'il y a un obstacle à l'exaucement de ses prières. Cela peut être un manque d'assurance concernant la proximité de Dieu auprès de ceux qui l'invoquent. Cela peut être un doute implanté en son esprit; or celui qui doute ne peut recevoir quoi que ce soit de Dieu. Cela peut être l'entrave d'un péché non confessé à Dieu, car tout péché voile à l'homme la face de Dieu.
La prière peut échouer si celui qui prie demande des choses néfastes, comme le dit Jacques: Vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, afin de tout dépenser pour vos passions. La prière, faite par devoir religieux et non par amour et soif de Dieu, demeure elle-aussi stérile.
Dans son entretien avec la femme samaritaine, le Seigneur Jésus dit que le Père céleste cherche des adorateurs et qu'il nous accepte, à la condition de l'adorer en esprit et en vérité. Il dit: Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont de tels adorateurs que le Père recherche. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité (Jean 4.23,24). Le Christ veut montrer par là qu'il est nécessaire qu'il y ait accord entre Dieu et ses adorateurs. Comme les yeux sont adaptés à recevoir la lumière et que les oreilles sont faites pour entendre, de même l'adorateur doit être bien disposé intérieurement, pour recevoir le Saint-Esprit. Alors l'Esprit intercède en lui et son adoration se fera en esprit et en vérité.
Peut-être le Christ voulait-il mettre l'accent sur les exigences faites aux adorateurs de la Nouvelle Alliance et qui sont bien différentes de celles des Juifs et des Samaritains de l'Ancienne Alliance. L'adoration des Juifs était basée sur “la lettre de la loi”. Le culte des Samaritains était sujet à bien des aberrations. Le culte chrétien, par contre, à l'opposé du culte juif et de la pensée samaritaine, se fait dans l'esprit.
En réalité, la manière d'adorer que le Christ établit est simple et affranchie des rites traditionnels vétéro-testamentaires. En d'autres termes, les authentiques chrétiens adorent Dieu, non en se conformant aux rites de la loi mosaïque, mais à des préceptes spirituels, lesquels accordent peu d'importance aux attitudes physiques.
Certainement, rien n'encourage plus à l'adoration que ce verset: Ce sont de tels adorateurs que le Père recherche. En effet, si notre esprit cherche à rencontrer Dieu - d'où il émane -, de même Dieu, - qui a dispensé l'esprit -, cherche à le rencontrer dans l'adoration.
Jésus, après avoir donné à ses disciples un vivant modèle de prière, leur donna encore une autre leçon pour leur apprendre que la prière doit résulter d'une réelle soif de Dieu et d'un réel élan vers Dieu. Il l'illustra au moyen de la parabole connue sous le nom de “parabole de l'ami importun”. Il dit: Lequel d'entre vous aura un ami qui se rendra chez lui au milieu de la nuit pour lui dire: ‘Ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui offrir!’. Si de l'intérieur, l'autre lui répond: ‘Ne me cause pas d'ennui, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains’. - Je vous le dis, même s'il ne se lève pas pour les lui donner, parce qu'il est son ami, il se lèvera à cause de son importunité et lui donnera tout ce dont il a besoin (Luc 11.5-8).
Dans une autre parabole, Jésus enseigne aux hommes qu'ils devraient toujours prier, sans se lasser. Il dit: Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et qui n'avait d'égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire: ‘Fais-moi justice de mon adversaire’. Pendant longtemps il ne voulut pas. Mais ensuite il dit en lui-même: 'Bien que je ne craigne pas Dieu et que je n'aie d'égard pour personne, néanmoins parce que cette veuve me cause des ennuis, je lui ferai justice, de peur que jusqu'à la fin, elle ne vienne me casser la tête. Le Seigneur ajouta: ‘Entendez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tarderait-il à leur égard? Je vous le dis, il leur fera promptement justice’ (Luc 18.2-8).
Nous apprenons par ces deux paraboles qu'il y a une énorme différence entre un simple rabâchage de paroles dans la prière et l'insistance. Le prophète Esaïe dit: Vous qui faites appel au souvenir de l'Eternel, pas de répit pour vous! Et ne lui laissez aucun répit, jusqu'à ce qu'il rétablisse Jérusalem et en fasse un sujet de louange sur la terre (Esaïe 62.6-7).
Dans les deux paraboles, Jésus loue la motivation insistante et la détermination, comme s'il voulait imprimer ses paroles dans nos esprits: Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et à celui qui frappe, on ouvrira (Luc 11.10).
La parabole de l'ami importun nous transmet une importante leçon sur la foi motivée par l'amour. Cet homme vint à minuit demander du pain, non pour lui, mais pour un autre. Demander pour autrui est une démarche admirable: cela éveille en nous une foi puissante et nous pousse à prier efficacement.
La prière d'intercession pour autrui est la meilleure façon de prier; elle implore le Christ vivant d'agir devant le trône de Dieu.
Dans la parabole de la veuve importune, le Christ nous apprend que la persévérance dans la prière est une des exigences de Dieu qui ne reste pas sourd aux requêtes des siens. Si l'insistance de la veuve a su triompher du juge inique et hostile, combien plus seront efficaces les prières des élus, adressées au Père céleste, dont la compassion est immense.
Nous apprenons aussi que l'accomplissement des résolutions divines peut tarder; mais, Dieu, dans sa sagesse, a fixé un temps pour nous répondre. Il peut aussi retarder ses exaucements, parce qu'il désire susciter en nous la persévérance et fortifier notre confiance.
L'Evangile nous apprend que la venue du Christ dépouilla l'adoration des traditions qui la confinèrent à des endroits spéciaux où il fallait se rendre à des dates fixes. Le Christ dit à la femme samaritaine qui l'interrogea sur le lieu où il fallait adorer: Femme, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père (Jean 4.21). Il ne fallait donc pas adorer ni sur le mont Garizim (à proximité de Naplouse), ni à Jérusalem. Jésus voulait ainsi faire comprendre que Dieu remplit tout l'espace, de sorte que nous pouvons l'adorer où que nous soyons.
Le Christ insista sur l'importance de la prière individuelle privée. Il dit: Mais toi quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ton Père qui est dans le lieu secret, et ton Père qui voit dans le secret te le rendra (Matthieu 6.6).
Le but de cet isolement est de fournir à l'intercesseur un endroit calme où il peut être seul avec son Père céleste. En réfléchissant au sujet de la prière à la lumière du Sermon sur la Montagne, nous remarquons, sans doute, que le Seigneur Jésus dépeint le lieu de prière privé comme envahi par la glorieuse présence de Dieu le Père. Nous remarquons aussi que Jésus y répète trois fois le nom de Père, puisqu'il dit: Prie ton Père... Ton Père te le rendra... Votre Père sait de quoi vous avez besoin (Matthieu 6.6-8).
Un lieu privé est un lieu tranquille et calme où le croyant a plaisir à rencontrer son Père céleste. La présence de Dieu qui l'illumine est comme une lumière vivifiante et la pieuse ambiance qui y règne est sous le souffle du Saint-Esprit qui déverse l'amour de Dieu dans nos cœurs. Le Seigneur Jésus enseigne: Entre dans ta chambre, ferme ta porte. Par ce précepte, il exhorte l'intercesseur à prier dans le secret et non comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour se monter aux hommes (Matthieu 6.5). Ces derniers désiraient être loués par les hommes, plutôt que d'être approuvés par Dieu. Or, le divin instructeur nous dit: Ferme ta porte. Fermer la porte, c'est se soustraire au monde et entrer dans l'intimité du Père, lequel attend notre démarche ardemment.
Un penseur a dit: Quand vous fermez la porte et êtes seuls dans votre chambre, ne dites pas à vous-mêmes: 'Je suis seul', mais souvenez-vous que Dieu y est aussi.
L'enseignement du Seigneur: Entre dans ta chambre, ferme ta porte ne signifie pas qu'être seul avec Dieu n'est possible que derrière une porte close. Cela signifie plutôt que celui qui veut prier doit se mettre en quête de quelque endroit retiré, tranquille pour y adorer; cela peut être dans un champ comme pour Jacob, ou au-dessous d'un figuier comme pour Nathaniel ou sur une montagne, comme le fit souvent Jésus.
Prie ton Père qui est (de manière invisible) dans le lieu secret, dit Jésus, l'expert en prière. Il veut nous faire comprendre que Dieu n'est pas visible par nos yeux naturels, mais pour les yeux de la foi. Sa lumière pénètre dans le cœur de tout adorateur qui, détaché du monde, se soumet aux directives de l'Esprit du Christ, qui l'introduit dans la réelle présence de Dieu.
Le secret, la porte close, la rupture avec notre environnement sont seulement des moyens pour nous ménager un espace calme et sacré où nous pouvons réfléchir en profondeur aux perfections de Dieu et à son amour qui s'expriment dans sa paternité divine.
Le Seigneur Jésus a dit: Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé (Jean 15.7). L'apôtre Jean a écrit: Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l'assurance devant Dieu. Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable. Et voici son commandement: Que nous croyions au nom de son Fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, selon le commandement qu'il nous a donné (1 Jean 3.21-23).
Dans le monde, le prestige et l'autorité de tout médiateur dépendent de sa personnalité et de ses liens avec la personne pour laquelle il sert d'intermédiaire. Il en est ainsi aussi avec Dieu où les réponses aux prières dépendent de la personnalité de Jésus-Christ, l'unique médiateur, et qui promet d'être aussi notre médiateur à la condition de demeurer en lui et que ses paroles demeurent en nous.
Dans la parabole du vigneron, le Seigneur Jésus nous explique ce que signifie: demeurer en lui. Voici ce qu'il dit: Moi, je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde afin qu'il porte encore plus de fruit. Déjà, vous êtes émondés, à cause de la parole que je vous ai annoncée. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure sur le cep, de même vous non plus, si vous ne demeurez en moi. Moi, je suis le cep; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire (Jean 15.1-5).
Les vrais croyants sont des sarments greffés sur le Christ, le vrai cep; c'est pourquoi leurs prières pourront être exaucées. En effet, on attend du croyant qu'il demeure en Christ, qu'il garde ses commandements et qu'il marche dans une parfaite soumission de cœur et de vie. Alors il peut prier en toute rectitude et le Seigneur répondra à ses supplications.
Plusieurs s'étonnent de n'avoir pas cette vie bénie, celle du sarment demeurant sur le cep. Ils devraient alors bien considérer les paroles capitales de Jésus dans la parabole du vigneron: Moi, je suis le vrai cep, et mon Père le vigneron... et vous les sarments. Cela signifie qu'en possédant le glorieux Fils, dans la plénitude de sa divinité, le Père veillera sur nous, les sarments, scrutant la croissance de chacun d'eux. Si nous négligeons de demeurer connecté au cep, notre croissance spirituelle sera freinée, nous empêchant de porter pleinement des fruits. Sûrement, le vigneron utilisera alors son couteau élagueur pour nous émonder.
La Bible nous donne des exemples de prières efficaces dans la vie d'Abraham, de Moïse et d'Elie et raconte leur vie fructueuse. En considérant leurs vies, nous découvrons qu'avant d'obtenir privilèges et bénédictions, ils acceptèrent la discipline du Seigneur avec joie et obéirent à ses commandements, en se séparant du monde, c'est-à-dire du royaume de Satan.
Ainsi, mon cher ami, si vous aspirez à obtenir la grâce de devenir un homme de prière, soumettez-vous au divin vigneron, surtout quand il applique son sécateur à votre vie. Mais ne vous effrayez point, car la serpette divine est la Parole de Dieu, comme l'affirme le Christ: Déjà, vous êtes émondés, à cause de la parole que je vous ai annoncée (Jean 15.3). Dans sa prière sacerdotale, le Christ a également déclaré: Sanctifie-les par la vérité: ta parole est la vérité (Jean 17.17).
Ayez foi en Dieu!, proclame Jésus, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un dit à cette montagne: ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute pas en son cœur, mais croit que ce qu'il a dit arrive, cela lui sera accordé. C'est pourquoi je vous dis: Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et cela vous sera accordé (Marc 11.23,24). Ce sont là des paroles merveilleuses qui nous montrent que la foi, qui fléchit le cœur de Dieu, est le secret de la prière efficace. Le Seigneur indique ici deux dispositions essentielles pour la prière:
Le prophète Jérémie fit cette déclaration: Vous me chercherez et vous me trouverez, car vous me chercherez de tout votre cœur (Jérémie 29.13). L'âme de la prière est l'aspiration du cœur; si celle-ci est indécise, la prière est condamnée à être déficiente. Un croyant doit aspirer aux bénédictions spirituelles et ne pas laisser les désirs mondains occuper la première place. Sinon, il ne peut s'attendre à voir sa prière être efficace, puisqu'il contrevient à ce commandement du Seigneur: Cherchez premièrement son royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus (Matthieu 6.33).
Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez reçu. Par la foi, nous connaissons Dieu; par la foi, nous recevons le Seigneur Jésus; par la foi, nous menons une vie victorieuse. De même, par la foi, nous aurons une vie de prière efficace. Nous avons toujours à nouveau besoin d'apprendre ce qu'est la foi et à recommencer à vivre par la foi et à prier dans la foi.
Ayez foi en Dieu a dit le Seigneur en parlant de la foi qui déplace les montagnes, et il accorde cette foi à ses disciples de tous les temps. Par la foi, les premiers chrétiens accomplirent des miracles, guérissant les malades et chassant les démons. Ces actes, en fait, déplacèrent des montagnes.
Si nous aspirons à une vie de prière et d'intercession, qui apporte joie, puissance et bénédiction, nous devons réapprendre ce qu'est la foi, cette foi qui argumente avec Dieu en le prenant au mot.
La foi accepte la réponse de Dieu avant de la voir réellement. La foi voit l'invisible. Cela peut sembler étrange, mais c'est cela le cœur même de la prière. La bénédiction céleste, la réponse de Dieu aux prières sont d'abord saisies spirituellement, avant que de l'être visuellement. C'est là l'œuvre de la foi, et l'âme qui cherche Dieu et sa réponse, aura l'assurance que les choses demandées lui seront accordées, selon les paroles du Christ: Demandez et l'on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira (Matthieu 7.7).
Le Christ a dit: Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et cela vous sera accordé (Marc 11.24). C'est là, pour celui qui prie, une parole rassurante de savoir que le Père céleste écoute les prières faites avec foi et les exauce. Cher ami, commencez avec foi, même si celle-ci est encore vacillante. Commencez une nouvelle vie de prière et soyez assuré d'obtenir la grâce en Jésus-Christ. Cette grâce vous conduira, pas à pas, lors de la prière, à une foi inébranlable. Comptez sur l'action du Saint-Esprit dans votre cœur. C'est en effet Dieu qui a dit: Avant qu'ils m'invoquent, moi je répondrai; ils parleront encore, que moi j'exaucerai (Esaïe 65.24). Dieu fera comme il a dit.
Nous pouvons lire en Romains 8.26: De même aussi l'Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables. Et en Ephésiens 6.18, nous lisons: Priez en tout temps par l'Esprit, avec toutes sortes de prières et de supplications. Veillez-y avec une entière persévérance. Priez pour tous les saints.
Le Saint-Esprit est l'Esprit de la prière, l'Esprit de grâce et de supplication déversé dans le cœur des croyants. La Bible dit qu'il intercède pour les croyants selon la volonté de Dieu, en esprit et en vérité.
La prière, dans son essence, est l'expression du Saint-Esprit en nous. Comptez sur lui, faites-lui confiance et croyez en lui. Déception et échec dans la prière proviennent d'un manque de soumission aux injonctions de l'Esprit. La prière devient pertinente et efficace dans la mesure où nous sommes remplis du Saint-Esprit.
Jésus a déclaré: Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai (Jean 14.13,14). Jésus désire que nous ayons une foi absolue en la puissance de son nom, devant lequel tout genou doit fléchir et dans lequel toute prière est exaucée.
C'est là une vérité qu'il s'agit de bien comprendre; prier au nom du Christ ne signifie pas prononcer son nom en début et en fin de prière. Prier au nom du Christ signifie prier dans l'Esprit du Christ, à travers Ses mérites et Sa personne.
Les paroles: si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai signifient qu'en adressant nos prières au Père au nom de Jésus, le Christ y répondra en son nom et par sa propre autorité. Les croyants prient au nom du Christ, et lui, agira au nom du Père.
En fait, un croyant pense d'abord - et c'est là la base de notre foi - à la prééminence du Christ et en son pouvoir d'intercession. Cependant, quand il croîtra en grâce et dans la connaissance du Christ, il entrera dans une intime union avec lui. Le résultat en sera qu'il apprendra à prier au nom du Christ, c'est-à-dire à prier dans l'Esprit du Christ. En d'autres termes, l'union avec le Christ nous permet de communier à sa nature; alors la puissance de sa prière vient en nous.
Le Christ avait dit: Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé (Jean 15.7). Cette promesse s'applique au croyant, dans le cœur duquel vit le Christ, et qui peut ainsi s'approprier toute la puissance attachée au nom du Christ. Cela n'est pas étonnant, puisque, selon l'enseignement de Jésus, prier et plus particulièrement prier en son nom, c'est prier comme lui, c'est prier en accord et en union avec lui.
Jésus nous a appris comment prier et, grâce à ses directives divines, nous comprenons ce que signifie prier en son nom. Cela évidemment n'est vrai que pour nous qui connaissons le Christ dans son ministère d'avocat et d'intercesseur.
Il termina son discours d'adieu à ses disciples par une prière d'intercession par laquelle il valida toutes ses œuvres passées. Puis il intercéda pour les siens, disant: C'est pour eux que je prie... garde-les en ton nom... sanctifie-les par la vérité (Jean 17.9,11,17).
Nul doute que cette prière est un échantillon de sa prière d'intercession céleste. Inspiré par cette vérité, l'auteur de l'épître aux Hébreux dit: C'est pour cela aussi qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur (Hébreux 7.25).
Nous comprenons par ce verset que Jésus, tout comme il le fit sur terre, poursuit au ciel, sans discontinuer, son œuvre de salut, en communion continue avec le Père et lui présentant aussitôt sa prière d'intercession. Toute grâce accordée en Christ est toujours précédée de son intercession et toute bénédiction venue d'en-haut porte la divine empreinte de son office d' intercesseur et d'avocat.
Il est certain que le ministère d'avocat du Christ est la conséquence et l'apogée de son œuvre rédemptrice. Quand le Christ s'est donné lui-même en rançon pour l'humanité, il n'avait qu'un but: la gloire de Dieu à travers le salut des hommes. Par son intercession, ce but se réalise: Dieu est glorifié par le salut du plus misérable pécheur, dont la vie devient une vivante louange à la gloire de Dieu.
Pour que notre prière soit agréée et qu'elle ne reste pas vaine, il y a certaines conditions à remplir. Les plus importantes de ces conditions sont les suivantes:
La prière doit surgir du cœur. Le Seigneur, qui sonde les cœurs, ne regarde pas aux belles paroles, ni à l'apparence extérieure. Une prière qui ne surgit pas du fond du cœur ne plaît pas à Dieu et ne saurait être agréée.
Il faut être rempli de respect et reconnaître la valeur et la sainteté illimitée, la perspicacité et le pouvoir de la prière. Accomplir la volonté divine est l'élément fondamental de toute religion authentique et surtout parmi ceux qui connaissent Dieu, glorifient son saint nom, l'adorent et le révèrent comme les anges du ciel; c'est pourquoi il ne convient pas de venir à Dieu avec des paroles manquant de déférence.
La prière doit se faire dans l'humilité, en raison de notre indignité due à notre dépravation et notre impureté devant Dieu. Nous devons donc suivre l'exemple d'Esaïe qui s'écriait: Malheur à moi,... car je suis un homme dont les lèvres sont impures (Esaïe 6.5)
La prière doit se faire dans un esprit de complète soumission à Dieu. Celui qui s'est soumis à Dieu, et quelle que soit sa requête, dira: Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne, qui soit faite (Luc 22.42). Un enfant sait qu'il doit s'en remettre à son père terrestre pour ses besoins; ne devons-nous pas, à plus forte raison nous soumettre à la volonté de notre Père céleste, qui seul sait ce qui est réellement bon pour nous?
La prière doit se faire dans la foi., car seule la prière faite avec foi sera efficiente devant Dieu. Quelqu'un qui doute ne reçoit rien de Dieu. Celui qui prie doit croire:
que Dieu existe;
que Dieu est capable d'entendre les prières et d'y répondre;
que Dieu aime exaucer les prières;
que Dieu répondra certainement à nos prières si elles sont conformes à sa volonté et pour notre bien.
Celui qui prie doit rechercher la gloire de Dieu et non la sienne. Il ne doit pas rechercher à satisfaire, par esprit de cupidité, ses ambitions personnelles.
La prière doit se faire au nom du Christ, lequel, selon les Saintes Ecritures, est le seul médiateur et le seul avocat des hommes.
La prière doit être conforme aux desseins et intentions de Dieu.
Selon le Talmud juif, il est interdit de prier plus de trois fois par jour, car Dieu serait lassé d'entendre des prières à chaque heure. Par contre, le Christ venu de Dieu, nous enseigne qu'il faut toujours prier et ne pas se lasser (Luc 18.1). Bien sûr, il ne veut pas dire par là qu'il faut prier à genoux 24 heures sur 24, mais que nous ne devons jamais nous décourager de prier.
Quant au nombre de fois qu'il faut prier, la Bible n'en précise, ni n'en limite le nombre, mais elle donne de nombreux exemples d'hommes de prière. Daniel, le prophète, avait l'habitude de prier matin, midi et soir (Daniel 6.11). Le psalmiste a dit: Sept fois le jour je te loue à cause des ordonnances de ta justice (Psaume 119.164).
L'Evangile nous apprend que le Seigneur Jésus avait coutume de se lever très tôt le matin et d'aller dans des endroits déserts pour prier (Marc 1.35). Si nous considérons la façon de vivre d'hommes de prières, en-dehors de la Bible, nous constatons que la plupart trouvent que les meilleurs moments pour la prière sont les heures matinales qui précèdent les activités de la journée. Ce sont, en effet, les meilleurs moments pour la méditation, nos esprits étant alors encore dispos et éveillés. Donner au Seigneur les prémices de notre temps est toujours ce qu'il y a de mieux.
Un saint homme avait dit naguère: Le matin est la porte du jour. Il est bon de la garder par la prière. Un autre disait: Le matin est une des cordes qui lient nos activités quotidiennes; il est bon de les lier par la prière.
La religion de l'Evangile ne limite pas la prière à des moments particuliers, mais elle s'en remet aux désirs du cœur. Celui dont le cœur est uni au Seigneur priera sans se lasser. Sa prière ne s'exprimera pas seulement en paroles de louanges, mais aussi dans ses activités qui glorifient Dieu. La prière, à la lumière de la Parole de Dieu, est davantage un état d'esprit qu'une activité formaliste. Elle est spirituelle plus que verbale, une relation d'amour avec Dieu plus qu'une obligation religieuse.
Il est vrai que Jésus a donné à ses disciples un vivant modèle de prière, mais ce n'est pas un moule dans lequel la prière doit se déverser et se rigidifier. Dans l'esprit de Jésus, ce modèle de prière devrait être un point de départ qui fait naître et se déployer la prière. Quand Jésus donna ce modèle de prière, il avait bien dit: Voici comment vous devez prier, ce qui signifie prier selon l'Esprit.
Cher Ami, après lecture de ce livret, répondez aux questions suivantes.
La prière est-elle une tendance naturelle de l'homme où est-elle faite d'ordinaire en vue d'un avantage?
Qu'est-ce que la prière et quelle est sa signification?
Quel doit être notre attitude intérieure devant Dieu quand nous prions?
Combien de fois faut-il prier?
Où devons-nous prier?
Quelles sont les conditions à remplir pour que la prière soit agréée?
Quel est le secret d'une prière efficace?
Quel peut être la cause du non-exaucement de la prière?
Que signifie prier au nom du Christ?
Quel est le ministère du Christ au ciel?
Que doit croire celui qui prie?
Comment pouvons-nous triompher de la lassitude dans nos prières?
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