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AU SUJET DE THIRD MILLENNIUM MINISTRIES
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Le Symbole des Apôtres
Leçon six
Le Salut
Tout au long de ces leçons, nous avons mentionné le fait que le Symbole des Apôtres était à l’origine un résumé de croyances que les chrétiens récitaient à l’occasion de leur baptême. Étant donné ce contexte, on peut facilement imaginer que la partie la plus touchante de cette profession de foi, pour beaucoup d’entre eux, ait été celle qui évoque l’assurance personnelle que l’on peut avoir de son salut.
N’est-ce pas le cas pour nous aussi ? Nous aimons notre grand Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Nous aimons l’Église qu’il a établie. Mais notre plus grande joie relève de cette bonne nouvelle qui est que le salut est pour nous. Nous nous réjouissons de savoir que Dieu nous aime, qu’il pardonne nos péchés, et qu’il a un projet merveilleux pour nous, à la fois dans ce monde et dans le monde à venir.
Ceci est la sixième leçon de notre série consacrée au Symbole des Apôtres, et nous l’avons intitulée : « Le salut ». Dans cette leçon, nous allons nous intéresser aux articles de foi du Symbole des Apôtres qui parlent de la bonne nouvelle du pardon et de la vie éternelle.
Dans l’Écriture, le mot « salut » est employé de diverses manières, ce qui montre que notre salut en Christ présente de nombreux aspects. Quand les chrétiens, de nos jours, emploient le mot « salut », ils font généralement référence aux bienfaits que Christ a acquis pour nous par sa mort expiatoire, à commencer par la nouvelle naissance et la réconciliation avec Dieu, en passant par une vie de sanctification progressive, pour aboutir aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre où, en fin de compte, nous serons glorifiés.
Le Symbole des Apôtres parle du salut personnel en employant les mots suivants :
« Je crois […]
La rémission des péchés,
La résurrection de la chair
Et la vie éternelle. »
Il faut préciser que ces trois concepts (le pardon, la résurrection et la vie éternelle) n’épuisent pas tout ce que la Bible dit au sujet du salut. Mais dans le Symbole des Apôtres, ce sont ces affirmations spécifiques qui servent à décrire, en tout cas sous quelques aspects, ce que Dieu fait quand il sauve les croyants.
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Notre étude du salut d’après le Symbole des Apôtres couvrira donc chacun de ces trois aspects. D’abord, nous parlerons du pardon des péchés. Deuxièmement, nous examinerons la doctrine de la résurrection de la chair. Et troisièmement, nous réfléchirons à ce qu’est la vie éternelle. Commençons donc par ce sujet qui nous est familier : le pardon des péchés.
Pour comprendre ce qu’est le pardon dont parle le Symbole des Apôtres, nous allons examiner trois choses qui sont intimement liées : d’abord, le problème du péché qui rend le pardon nécessaire ; ensuite, la grâce divine qui rend le pardon possible ; et troisièmement, notre responsabilité individuelle, c’est-à-dire ce que nous devons faire pour recevoir le pardon. Nous commençons par le problème du péché.
LE PROBLEME DU PECHE
Les chrétiens qui croient à la Bible reconnaissent que si Jésus est mort, c’est notamment pour résoudre le problème qui est causé par notre péché. Le péché nous prive des bénédictions de Dieu, et fait de nous des objets de sa malédiction. Et il nous est impossible de surmonter ce problème par nous-mêmes. Voilà quel est le problème du péché : le péché nous condamne. Et sans Christ, nous n’avons aucun moyen de nous sauver nous-mêmes du péché, ni de ses conséquences.
Nous allons voir ce qu’enseignent les Écritures sur le péché, en trois parties. D’abord, nous proposerons une définition biblique du péché. Ensuite, nous parlerons de l’origine du péché chez le genre humain. Et enfin, nous examinerons quelles sont les conséquences du péché. Commençons par la définition du péché.
La Bible parle du péché de diverses manières. Elle utilise des mots comme rébellion, transgression, offense, ce qui est mal, ce qui est contraire à la loi, le fait de manquer le but, et toute une palette d’autres expressions relatives au péché. Chacune de ces expressions enrichit notre compréhension de ce qu’est le péché.
Mais quand l’Écriture parle du péché de façon globale (c’est-à-dire quand elle offre sa propre définition du péché), l’idée générale est la suivante : le péché, c’est ce qui est contraire à la loi. D’après la Bible, au niveau le plus basique, le péché consiste à enfreindre la loi de Dieu. Voici ce que dit l’Apôtre Jean, dans 1 Jean, chapitre 3, verset 4 :
« Quiconque commet le péché, commet aussi une violation de la loi, et le péché, c’est la violation de la loi. » (1 Jean 3.4)
Cette idée du péché en tant que violation de la loi, on la trouve aussi dans des passages comme Romains, chapitre 7, versets 9 à 25, ou comme 1 Corinthiens, chapitre 15, verset 56. Cette façon de concevoir le péché se retrouve dans la théologie de beaucoup de traditions chrétiennes différentes.
Prenons par exemple la question et la réponse numéro 14 du Petit Catéchisme de Westminster. En réponse à la question suivante :
« Qu’est-ce que le péché ? »
Le Catéchisme répond :
« Toute désobéissance à la Loi de Dieu, ou toute transgression de cette
Loi est un péché. »
Notez bien que cette réponse mentionne deux types d’infraction à la loi de Dieu :
la désobéissance à la loi, et la transgression de la loi.
D’une part, la désobéissance à la loi désigne le fait de ne pas faire ce que l’Écriture nous ordonne de faire. On appelle cela parfois le péché d’omission, parce que nous omettons de faire ce que nous devrions faire. D’autre part, la transgression de la loi désigne le fait de faire ce que l’Écriture nous interdit de faire. On appelle cela parfois le péché de commission, parce que nous commettons activement le péché à travers des pensées, des émotions, des paroles ou des actes qui nous sont interdits par l’Écriture.
Nous sommes donc en train de parler de la loi de Dieu comme norme qui définit le péché ; mais il est important de préciser que la loi de Dieu n’est pas arbitraire ni aléatoire. Au contraire, la loi reflète le caractère parfait de Dieu. Écoutez ce que dit l’Apôtre Paul au sujet de la loi, dans Romains, chapitre 7, verset 12 :
« La loi est sainte, et le commandement saint, juste et bon. » (Romains
7.12)
Comme le dit Paul dans ce passage, les commandements de Dieu sont tous saints, justes et bons, à l’image de Dieu lui-même. Les commandements de Dieu sont toujours conformes à sa nature.
Voilà pourquoi l’Écriture dit que si nous aimons Dieu, nous allons obéir à ses commandements. Si nous aimons Dieu, nous allons aussi aimer tout ce qui reflète son caractère, comme, par exemple, sa loi. Cette idée, nous la voyons dans Deutéronome, chapitre 5, verset 10, et chapitre 6, versets 5 et 6, dans Matthieu, chapitre 22, versets 37 à 40, dans Jean, chapitre 14, versets 15 à 24, et dans beaucoup d’autres passages. Écoutez ce que dit l’Apôtre Jean dans 1 Jean, chapitre 5, verset 3 :
« L’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. » (1 Jean
5.3)
Aimer Dieu se voit dans le fait d’obéir à sa loi. Donc lorsque nous désobéissons à sa loi, nous ne sommes pas en train d’agir par amour pour Dieu. Et donc, nous sommes en train de pécher.
« Dans la Bible, il y a un lien très étroit entre le fait d’aimer Dieu et le fait de lui obéir. Je pense qu’il faut être clair : simplement aimer Dieu ne veut pas dire qu’on obéit vraiment au commandement d’aimer Dieu. Parfois, ça peut ressembler à une corvée qu’on accomplit par un sentiment d’obligation, mais ce n’est pas ça que la Bible demande lorsqu’il est écrit : ‘Si vous m’aimez’, ou quand Jésus dit : ‘Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements’. Mais s’il y a un vrai amour, un vrai don de soi parce qu’on prend plaisir en Dieu, alors cela se manifestera de la façon la plus naturelle et la plus évidente par une obéissance profonde, volontaire et résolue, car cette obéissance sera enracinée dans le désir de plaire à notre Dieu, qui fait l’objet de notre amour et de nos délices. Elle sera enracinée dans la conviction que les ‘voies de Dieu’ sont aussi fiables et bonnes que Dieu luimême. » [Dr Glen Scorgie]
Lorsque nous n’agissons pas par amour pour Dieu, nous sommes en train de pécher : nous nous rebellons contre lui, nous transgressons sa loi, nous faisons le mal, nous manquons le but, nous offensons son caractère qui est saint, juste et bon. Mais quand nous sommes animés d’un amour pour Dieu, alors nous considérons naturellement ses intérêts et ses demandes comme étant supérieurs aux nôtres. Et par conséquent, nous évitons de tomber dans de nombreux péchés, et d’en souffrir les terribles conséquences dans notre vie.
Le péché consiste donc à enfreindre la loi de Dieu ; telle est sa définition. Maintenant, voyons quelle est l’origine du péché chez le genre humain.
Les événements qui nous sont rapportés dans Genèse, chapitre 3, sont assez connus. Adam et Ève, nos premiers parents, se sont rebellés contre Dieu en mangeant le fruit qui leur avait été interdit, celui de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. D’un point de vue biblique, cet acte est loin d’être anecdotique. C’est ce qui a précipité tout le genre humain dans le péché, et qui a fait de tous les hommes des êtres coupables et corrompus. Dans le langage habituel de la théologie, cet événement représente la chute de l’humanité dans le péché, ou tout simplement : « la Chute ».
Genèse, chapitre 1, versets 26 à 31, nous dit que lorsque Dieu a créé les hommes, nous étions très bons. Le terme de « bons », ici, veut dire que nous étions exactement ce que Dieu voulait que nous fussions. En tant qu’images de Dieu, nos premiers parents étaient moralement purs, et parfaitement aptes à le servir, c’est-à-dire en remplissant la terre que Dieu avait créée, et en la dominant.
Comme le montre l’Apôtre Paul dans Romains, chapitre 5, verset 12, l’humanité n’a pas été touchée par le péché avant la Chute. Nous n’avions, jusque là, jamais commis le péché ; nous n’étions pas enclins au péché, nous n’étions pas corrompus par le péché, et nous n’étions pas habités par le péché.
Mais tout en étant sans péché, nous avions quand même la capacité et la possibilité de pécher. Quand Dieu a créé Adam et Ève, après qu’il les ait placés dans le Jardin d’Éden, il leur a révélé beaucoup de choses. Mais il y avait un commandement qui avait une importance particulière et qui allait mettre à l’épreuve leur volonté de servir Dieu. Dans Genèse, chapitre 2, versets 16 et 17, nous voyons que Dieu a permis à Adam et Ève de manger le fruit de tous les arbres du jardin sauf celui de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. La possibilité qu’Adam et Ève avaient d’enfreindre cette loi représentait donc pour eux la possibilité de pécher.
Malheureusement, comme nous l’apprend Genèse, chapitre 3, versets 1 à 6, le serpent a trompé Ève et l’a incitée à manger du fruit interdit. Ensuite, Ève en a donné à Adam, et il en a mangé aussi. Adam et Ève ont ainsi enfreint la parfaite loi de Dieu et ont choisi volontairement de pécher. Apocalypse, chapitre 12, verset 9, nous explique que le serpent était en fait Satan, et 1 Timothée, chapitre 2, verset 14, nous apprend qu’Ève a été séduite ou trompée. Mais ni les tentations de Satan ni la naïveté d’Ève n’excusent le péché de nos premiers parents. Ils sont tous les deux coupables d’avoir choisi le mal plutôt que le bien.
À travers ces événements, nous voyons de nouveau que le péché revient fondamentalement à enfreindre la loi de Dieu, sa loi révélée. À chaque fois que nous pensons, parlons ou agissons d’une manière qui n’est pas conforme à la loi révélée de Dieu, nous choisissons le mal plutôt que le bien. Et même lorsque notre péché résulte d’une tromperie ou d’un piège, Dieu nous tient quand même pour responsables de ce que nous avons fait. Voilà pourquoi il est si important de serrer la parole de Dieu dans notre cœur, pas juste dans le but de la connaître mais aussi de l’aimer. Connaître la loi de Dieu nous aide à reconnaître le péché de telle sorte que nous ne soyons pas séduits ou trompés. Aimer la loi de Dieu nous aide à faire le choix de lui obéir.
Ayant évoqué la définition du péché, puis l’origine du péché, nous allons maintenant réfléchir aux conséquences du péché.
Après qu’Adam et Ève aient péché, d’après l’Écriture, Dieu a jugé et maudit tout le genre humain. Cette malédiction a touché l’homme dans tous les aspects de son être. Une conséquence immédiate a été la mort spirituelle, dont il est question dans beaucoup de passages de l’Écriture, comme dans Jean, chapitre 5, versets 24 et 25, dans Éphésiens, chapitre 2, versets 1 à 5, et dans Colossiens, chapitre 2, versets 13 et 14. La Chute a aussi eu pour effet de corrompre tout notre être, à la fois notre âme et notre corps, comme on le voit dans Jérémie, chapitre 17, verset 9, et dans Romains, chapitre 7, verset 18, à chapitre 8, verset 11. Par conséquent, l’homme doit aussi mourir physiquement, comme cela est dit dans Genèse, chapitre 3, verset 19, et dans Romains, chapitre 5, verset 12. Et en fin de compte, à cause du péché, tout le genre humain mérite de subir le châtiment éternel de Dieu en enfer ; c’est ce qu’on voit dans des passages comme Matthieu, chapitre 5, versets 29 et 30.
Le célèbre pasteur Charles Spurgeon, qui a vécu de 1834 à 1892, parle de cette malédiction qui s’est abattue sur Adam et Ève, dans une prédication intitulée : La fin de la malédiction. Écoutez ce qu’il dit :
« En quoi consiste cette malédiction ? Elle inclut la mort, la mort physique. […] Elle inclut la mort spirituelle, la fin de cette vie intérieure qu’avait Adam : la vie de l’esprit, qui s’est maintenant éteinte, et qui ne peut être rétablie que par le Saint-Esprit. […] Et elle inclut, en fin de compte (et c’est ce qu’il y a de pire), la mort éternelle
[…], c’est-à-dire tout ce qu’on peut mettre derrière ce mot épouvantable qu’est le mot ‘enfer’. » [Charles Spurgeon]
Non seulement cela, mais les conséquences du péché d’Adam et Ève se sont étendues à tout le genre humain, c’est-à-dire à toute personne qui est issue de ce premier couple par généalogie naturelle. La portée universelle du péché, nous la voyons dans des passages comme 1 Rois, chapitre 8, verset 46 ; Romains, chapitre 3, versets 9 à 12 ; Galates, chapitre 3, verset 22 ; et Éphésiens, chapitre 2, verset 3. Écoutez par exemple la façon dont l’Apôtre Paul parle du péché d’Adam, dans Romains, chapitre 5, versets 12 et 19 :
« Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et […] ainsi la mort a passé sur tous les hommes, parce que tous ont péché. […] Par la désobéissance d’un seul homme, beaucoup ont été rendus pécheurs. » (Romains 5.12, 19)
Comme on l’a vu un peu plus tôt dans cette leçon, Adam était le représentant légal de tout le genre humain. Et Paul est en train de dire qu’en raison de cela, le péché d’Adam a été imputé à tous ses descendants. Et par conséquent, nous sommes pécheurs par nature. Nous entrons dans le monde en étant déjà morts spirituellement, en étant déjà sujets à la souffrance et aux difficultés, et en étant déjà destinés à la mort physique.
« Difficile d’exagérer, quand on parle des conséquences du péché ; difficile même de tout comprendre. Mais notre péché est une révolte contre le Créateur. Nous cherchons à lui dérober sa gloire, nous désobéissons à sa loi, nous nous montrons indignes. À tous points de vue, nous nous positionnons comme les ennemis de Dieu. Le péché détruit notre relation à Dieu, parce que Dieu est saint. Il ne tolère pas la vue du mal. En raison de sa sainteté, il doit déverser sa colère sur le péché. Donc quand on considère le péché des hommes, nous avons là toute l’explication de notre problème. Ça explique qui nous sommes. Le péché, c’est l’explication toute simple, en cinq lettres, de ce que nous voyons dans le miroir, de ce que nous constatons dans notre propre vie. C’est aussi ce qui nous rappelle que nous sommes absolument incapables de nous sortir nous-mêmes de cette situation.
Il n’y a que Dieu qui puisse nous secourir, et il le fait en Christ.
[Dr R. Albert Mohler, Jr.]
Le péché nous met dans une situation vraiment désespérée. Toute l’humanité est perdue et condamnée. Il n’existe aucun moyen de se racheter soi-même. Nous vivons dans l’attente terrible et inéluctable du jugement de Dieu. Il nous est impossible de gagner de nouveau sa faveur, ni de compenser pour notre péché. En-dehors du pardon de Dieu, d’un pardon immérité, il n’y a pour nous aucun espoir d’être sauvés.
Nous avons donc examiné le problème du péché ; maintenant, nous allons parler du pardon des péchés, et nous allons nous intéresser notamment à la grâce divine qui rend le pardon possible.
LA GRACE DIVINE
Dans sa miséricorde, Dieu n’a pas voulu que toute l’humanité demeure sous la malédiction du péché. Dieu n’a pas abandonné son projet, d’après lequel l’homme devait remplir la terre, la dominer, et la transformer en un royaume digne de la présence de Dieu. Dieu a donc envoyé un Rédempteur afin de résoudre le problème du péché. Et ce Rédempteur est son Fils, Jésus-Christ.
En tant que Rédempteur, Jésus nous sauve de notre culpabilité et de notre corruption ; il nous réconcilie avec lui-même ; il restaure notre capacité de transformer le monde et d’en faire son royaume terrestre. Le plan de Dieu ne repose pas sur la capacité des hommes de mériter leur propre salut. Il repose plutôt sur sa grâce, sur sa faveur imméritée, qui nous est accordée à travers celui qui nous représente auprès de Dieu, à savoir le Seigneur Jésus-Christ. Voici ce que nous lisons dans Romains, chapitre 3, versets 23 et 24 :
« Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ-Jésus. » (Romains 3.23-24)
Le pardon est une œuvre de la grâce divine, et à ce titre, il implique les trois personnes de la Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. D’abord, le Père.
« Le salut est fondamentalement lié à la Trinité : le Père décrète, le Fils accomplit, l’Esprit applique. Mais quand on réfléchit au rapport entre les trois personnes de la Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, il faut bien se dire que les trois personnes ont conçu ensemble le plan de notre salut. Les trois personnes agissent par grâce, par amour et par miséricorde, tout en ayant le devoir d’exercer la colère, la justice et le jugement. Donc quand on dit que le Père est celui qui décrète, il ne le fait pas non plus indépendamment du Fils et du Saint-Esprit. »
[Dr Stephen Wellum]
Le pardon a commencé avec le Père, car c’est lui qui l’a décrété ou qui en a fait le projet. Le Nouveau Testament dit explicitement que le Père a envoyé le Fils dans le monde et l’a désigné comme rédempteur. C’est ce qu’on voit dans Jean, chapitre 3, versets 16 à 18, dans Actes, chapitre 2, versets 34 à 36, et dans Hébreux, chapitre 3, versets 1 et 2.
Le Nouveau Testament dit également que le Père a donné à Jésus le pouvoir d’être le Rédempteur de son peuple, et qu’il a promis d’agréer le sacrifice de Jésus sur la croix comme paiement pour le péché. Il est question de ces rôles qu’occupe le Père, dans des passages comme Jean, chapitre 10, versets 14 à 18 ; Colossiens, chapitre 1, versets 18 à 20 ; et Hébreux, chapitre 2, verset 10.
En fait, dans Romains, chapitre 3, verset 25, il est dit que c’est le Père qui offre Jésus en sacrifice expiatoire. Écoutez ce que dit l’Apôtre Paul dans ce verset :
« Dieu l’a offert en sacrifice. » (Romains 3.25, Bible en français courant)
Le Père est l’architecte de la rédemption. Son plan et son désir miséricordieux ont été de nous pardonner nos péchés et de nous bénir. Et c’est en vertu de son autorité que le salut est à la fois possible et certain.
« S’imaginer qu’à la croix, Jésus serait en train d’essayer de détourner la colère de son Père céleste pour qu’elle ne s’abatte pas sur son peuple, de telle sorte que Jésus apparaisse comme quelqu’un d’aimant, contrairement au Père, ce serait une sérieuse déformation du sens de l’œuvre expiatoire de Jésus-Christ. Ce que Jésus fait à la croix, c’est en fait l’expression de l’amour du Père pour son peuple. Réfléchissons un instant au nombre de fois où le Nouveau Testament insiste sur le fait que la venue de Jésus dans le monde et sa souffrance à la croix sont en réalité des conséquences de l’amour du Père. Le verset que beaucoup d’entre nous avons appris par cœur très tôt dans notre vie chrétienne, c’est Jean 3.16 : ‘Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique…’ Ce passage insiste sur l’amour de qui ? Je ne suis pas en train de sous-estimer l’amour de Jésus, mais dans ce passage, ce qui est accentué c’est l’amour du Père manifesté par le don du Fils. » [Dr J. Ligon Duncan]
La grâce divine, qui rend notre pardon possible, implique aussi le Fils, qui est notre Rédempteur.
Pour accomplir la promesse du Père, le Fils est envoyé dans le monde, il s’incarne en la personne de Jésus, le Messie tant attendu, dans le but d’expier le péché des hommes. Cette idée nous est souvent expliquée, comme dans Romains, chapitre 3, versets 25 et 26, ou dans Hébreux, chapitre 2, versets 14 à 17, et chapitre 10, versets 5 à 10.
Jésus a expié le péché par sa mort sur la croix, en prenant la place des pécheurs. Il a pris sur lui la malédiction divine qui avait été provoquée par notre péché. Et la justice parfaite de Jésus nous a été imputée de sorte que nous ne soyons plus considérés comme des pécheurs, mais comme des enfants de Dieu, des enfants obéissants. Pour ne donner que quelques exemples de passages où l’on trouve cette idée, on peut mentionner Jean, chapitre 10, versets 14 à 18 ; Galates, chapitre 2, verset 20 ; 2 Corinthiens, chapitre 5, verset 21 ; et Hébreux, chapitre 10, versets 9 à 14. Dans Éphésiens, chapitre 1, verset 7, l’Apôtre Paul écrit ceci :
« En [Jésus-Christ], nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon la richesse de [la] grâce [de Dieu]. » (Éphésiens 1.7)
Si nos péchés nous sont pardonnés, ce n’est pas parce que Dieu a choisi de les ignorer, mais c’est parce qu’il les a punis en Christ. Et c’est pour cela que l’Écriture nous incite à être vraiment certains de notre salut.
Mais notre pardon ne résulte pas seulement de l’œuvre du Père et du Fils, il provient aussi de la grâce divine du Saint-Esprit.
Dans la Trinité, le Saint-Esprit est en fait la personne qui applique le pardon à notre vie. Le Père en a fait le projet, et le Fils a réalisé l’expiation. Mais nos péchés ne sont pas pardonnés avant que le Saint-Esprit, à son tour, fasse son travail.
Dès le moment où nous avons la foi, l’Esprit nous réconcilie avec Dieu en nous pardonnant tous les péchés que nous avons commis jusque là. Il nous donne aussi une vie spirituelle nouvelle en régénérant notre esprit, comme le dit Jésus dans Jean, chapitre 3, versets 5 à 8. Dans Actes, chapitre 11, verset 18, cette réalité est appelée « la repentance pour la vie » (Darby), parce que la régénération et la foi impliquent toujours la contrition et la reconnaissance de notre état de pécheurs. Beaucoup de passages confirment cette idée, comme par exemple 1 Corinthiens, chapitre 6, verset 11.
Et l’Esprit continue de nous appliquer le pardon tout au long de notre vie. C’est lui qui soutient notre foi, qui nous conduit quotidiennement à la repentance, et qui nous applique en permanence le pardon. C’est ce qu’on voit dans des passages comme Romains, chapitre 8, versets 1 à 16 ; et Galates, chapitre 5, verset 5. À titre d’exemple, voyez ce que dit l’Apôtre Paul dans 2 Thessaloniciens, chapitre 2, verset 13 :
« Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité. » (2 Thessaloniciens
2.13)
Paul est en train de dire, ici, que les croyants sont sauvés à travers l’œuvre de l’Esprit, qui nous purifie du péché et de l’injustice, c’est-à-dire à travers l’œuvre de l’Esprit qui consiste à nous appliquer le pardon. Et l’Esprit continue de nous appliquer le pardon, à nous qui continuons de croire à la vérité.
Le Père, le Fils et le Saint-Esprit font preuve, tous les trois, de cette grâce divine à notre égard. Et cette réalité entraîne au moins trois choses pour nous. D’abord, cela veut dire que lorsque nous péchons et que nous invoquons le pardon de Dieu ainsi que d’autres aspects de notre salut, nous avons raison de nous adresser aux trois personnes de Dieu. Deuxièmement, lorsque nous recevons les bienfaits en question, nous avons raison de rendre grâces aux trois personnes de Dieu. Et troisièmement, nous pouvons être tout-àfait certains de notre salut, sachant que les trois personnes de la Trinité nous aiment et œuvrent ensemble pour assurer notre rédemption. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit œuvrent ensemble pour résoudre le problème du péché, au profit des croyants.
Nous avons donc parlé du pardon des péchés sous deux angles : d’abord en évoquant le problème du péché, ensuite en évoquant la grâce divine. Maintenant, nous pouvons parler de la place de la responsabilité individuelle dans le pardon de nos péchés.
LA RESPONSABILITE INDIVIDUELLE
L’Écriture enseigne clairement que Dieu ne pardonne pas les péchés de tout le monde. Certaines personnes seront pardonnées, d’autres non. Pourquoi ? Du point de vue des hommes, la raison tient à ce que le processus de pardon implique ordinairement un élément de responsabilité individuelle. Globalement, on peut dire que les personnes qui assument cette responsabilité sont pardonnées, mais que celles qui la fuient ne sont pas pardonnées.
Nous allons aborder cette question de la place de la responsabilité individuelle en deux étapes. D’abord, nous allons relever certains éléments qui sont présentés dans l’Écriture comme étant les conditions ordinaires pour être pardonné. Et deuxièmement, nous parlerons des moyens de recevoir le pardon. Commençons par les conditions auxquelles le pardon est associé dans l’Écriture.
L’Écriture mentionne deux conditions principales pour être pardonné. D’abord, il y a la foi en Dieu. Dans l’Écriture, la foi est un concept qui a de multiples facettes. Mais dans le contexte du pardon des péchés, nous parlons de la foi en Dieu dans le sens suivant :
« Avoir conscience que Dieu est souverain, que nous lui devons notre soumission et notre loyauté, et nous attendre dans la confiance à sa miséricorde en vertu de notre rédempteur Jésus-Christ. »
Bien que cela puisse nous paraître un peu étrange aujourd’hui, l’Écriture parle souvent de ce genre de foi en Dieu sous l’expression : « la crainte de Dieu ».
Par exemple, on trouve une description du caractère conditionnel du pardon au Psaume 103, versets 8 à 13, où il est dit ceci :
« L’Éternel est compatissant et il fait grâce, il est lent à la colère et riche en bienveillance ; il ne conteste pas sans cesse, il ne garde pas sa colère à toujours ; il ne nous traite pas selon nos péchés et ne nous rétribue pas selon nos fautes. Mais autant les cieux sont élevés audessus de la terre, autant sa bienveillance est efficace pour ceux qui le craignent ; autant l’orient est éloigné de l’occident, autant il éloigne de nous nos offenses. Comme un père a compassion de ses fils, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent. » (Psaume 103.8-13)
Vous avez remarqué que ce sont ceux qui craignent l’Éternel qui reçoivent son pardon ; ce sont leurs offenses que l’Éternel a éloignées.
Cette idée, nous la retrouvons régulièrement dans la Bible. Par exemple, on la retrouve dans 2 Chroniques, chapitre 30, versets 18 et 19, où il est dit que l’Éternel pardonne à tous ceux qui ont appliqué leur cœur à le chercher. Dans Marc, chapitre 4, verset 12, Jésus sous-entend que seuls ceux qui entendent et qui comprennent le Seigneur peuvent se tourner vers lui pour être pardonnés. Et dans Actes, chapitre 26, versets 17 et 18, on voit qu’il n’y a de pardon que pour ceux dont les yeux ont été ouverts et qui ont pris conscience de la gloire et de la puissance du Seigneur.
La seconde condition ordinaire du pardon d’après l’Écriture, c’est la contrition. Voici ce qu’est la contrition :
« Être sincèrement affligé de son péché et regretter profondément d’avoir enfreint la loi de Dieu. »
Ce n’est pas juste l’affliction due au fait d’avoir été découvert ou d’être puni ; c’est reconnaître sincèrement que les exigences du Seigneur sont saintes, et être triste dans son for intérieur de l’avoir déshonoré.
« Être contrit, ça veut dire ressentir et mesurer la culpabilité de son péché. Je pense à David après qu’il ait péché avec Bath-Chéba. Oui, il avait péché contre Bath-Chéba, et il avait péché contre le mari de Bath-Chéba. Il avait péché contre l’Église de l’Ancien Testament, mais en fin de compte, qu’est-ce qu’il dit ? ‘J’ai péché contre toi, contre toi seul, et j’ai fait le mal à tes yeux.’ Et on a un petit aperçu, ici, de ce que c’est que la contrition. On parle aussi d’avoir l’esprit ou le cœur brisé, et en effet, il faut que la Parole, par le Saint-Esprit, nous brise devant Dieu. » [Dr Derek W. H. Thomas]
Par exemple, dans 2 Samuel, chapitre 11, nous voyons que le Roi David n’éprouve aucun remord lorsqu’il commet l’adultère avec Bath-Chéba, et qu’après avoir appris sa grossesse, il orchestre la mort de son mari Urie. David n’a ressenti aucune tristesse liée à ses actes pendant toute la durée de la grossesse de Bath-Chéba, jusqu’à la naissance de l’enfant. C’est alors que le prophète Nathan s’est présenté devant David pour dénoncer son péché, comme nous le raconte 2 Samuel, chapitre 12. Et c’est seulement à ce moment-là que David reconnaît son crime et ressent une profonde tristesse à cause de ce qu’il a fait. Étant convaincu de son péché, et avec un esprit brisé, il compose alors le Psaume 51, le psaume de repentance par excellence, où il exprime toute l’intensité de sa tristesse et de son regret. Écoutez ce que dit David, au Psaume 51, versets 8 et 19 :
« Tu prends plaisir à la vérité dans le fond du cœur […]. Les sacrifices agréables à Dieu, c’est un esprit brisé : un cœur brisé et contrit ; ô
Dieu, tu ne le dédaignes pas. » (Psaume 51.8, 19)
David est en train de reconnaître que pour recevoir le pardon de Dieu, il doit partager le point de vue de Dieu sur son péché. Il faut qu’il haïsse ce qu’il a fait, et qu’il le regrette sincèrement et profondément.
Cette mise en valeur de la contrition, nous la voyons aussi dans Psaume 32, versets 1 et 2, où il est dit que le pardon est pour ceux qui n’ont pas de fraude en eux. Nous la voyons aussi dans Ésaïe, chapitre 55, verset 7, où il est dit que la miséricorde de
Dieu est accordée à ceux qui renoncent à leur péché. Et nous la voyons aussi dans Jérémie, chapitre 5, verset 3, où il est dit que le pardon n’est pas accordé à ceux dont le cœur est endurci vis-à-vis de leur péché.
« À mon avis, la contrition, qui est le cœur de la repentance, se cultive en méditant sur la sainteté de Dieu. C’est quelque chose qu’on peut faire en contemplant ce que dit la Bible depuis la Genèse à l’Apocalypse sur ce Dieu qui ne peut pas entrer en communion avec des personnes coupables, mais qui châtie la désobéissance, et qui rétribue les transgresseurs. Voilà ce qu’est la sainteté de Dieu, dans son essence. Et tout en réfléchissant à la sainteté de Dieu, regardons notre vie passée et essayons d’identifier au moins quelques occasions où nous avons transgressé, désobéi, méprisé ce que Dieu avait dit, et où notre vie l’a déshonoré. Et maintenant, pensons-y : toute la rétribution qui m’était destinée pour tout cela est tombée sur Christ et c’est lui qui l’a supportée. C’est cela qui me permet de voir combien mon péché était grave et détestable, puisque la seule expiation possible consistait en la mort du Fils de Dieu à ma place. Et en voyant ainsi combien mon péché est grave et détestable à la lumière de la sainteté de Dieu et à la lumière de ce qui a été payé pour m’en débarrasser, alors ma propre détestation du péché va grandir, ma contrition va s’intensifier, et à partir de là, je vais être poussé sincèrement, pour la énième fois, à me consacrer de nouveau à Dieu, à lui dire combien je regrette et combien je hais ce péché qui a rendu l’expiation nécessaire. » [Dr J. I. Packer]
La foi et la contrition sont des conditions importantes qui concernent tout le monde, que l’on soit croyant ou non. Pour ceux qui n’ont pas reçu Christ comme Seigneur et Sauveur, ces conditions représentent l’opportunité de s’approcher de Dieu et de recevoir le pardon de leurs péchés, et de commencer une vie nouvelle en Christ. Pour ceux qui appartiennent déjà au Seigneur, ces conditions constituent un rappel : notre vie doit être caractérisée par une foi constante, et nous devons regretter sincèrement les péchés que nous continuons à commettre, et ainsi, nous continuerons de recevoir le pardon et la purification, chaque jour.
Nous avons donc vu que les conditions pour être pardonné incluent ordinairement la foi et la contrition, qui nous sont données par Dieu. Maintenant, voyons par quels moyens ordinaires nous pouvons recevoir le pardon.
Parfois, les chrétiens ne font pas la distinction entre ce qui est un moyen de grâce et ce qui est la base de la grâce. Par conséquent, ils s’imaginent parfois qu’un moyen de grâce peut être employé pour mériter la grâce, ou pour forcer Dieu à nous communiquer sa grâce. Il est donc indispensable de faire la distinction entre ce qui est un moyen et ce qui est la base. Pour nous aider à faire cette distinction, imaginons quelqu’un qui aurait besoin de suivre une thérapie pour se remettre d’une blessure. La thérapie coûte très cher, mais la dépense est prise en charge par un donateur. On pourrait donc dire que la personne blessée va retrouver la santé par le moyen de cette thérapie. Mais en même temps, il va retrouver la santé sur la base du don financier de son bienfaiteur.
Pour résumer la différence entre les deux, on pourrait dire que la base représente le fondement ou le mérite sur lequel on s’appuie et dont découle un acte ou une conséquence, tandis que le moyen représente un instrument ou un mécanisme qui permet à cet acte ou à cette conséquence de se réaliser.
Pour ce qui est du pardon et de la grâce de Dieu, on ne les reçoit que sur la base des mérites de Christ, qu’il a acquis par sa vie obéissante et par sa mort sacrificielle sur la croix. Cela, on le voit dans des passages comme Matthieu, chapitre 26, verset 28 ; Colossiens, chapitre 1, versets 13 et 14 ; et 1 Jean, chapitre 2, verset 12. Le pardon, c’est quelque chose qui se mérite. Mais c’est Christ qui l’a mérité pour nous, à notre place. Et le moyen fondamental par lequel la grâce est appliquée à notre vie, c’est la foi. Qu’on exprime cette foi directement à Dieu ou qu’on l’exprime à travers les moyens de grâce, c’est principalement par ce moyen, celui de la foi, que Dieu applique la grâce à notre vie, ainsi que ses autres bienfaits.
L’Écriture mentionne plusieurs autres moyens au travers desquels la foi s’exprime. Pour ce qui nous concerne dans cette leçon, nous allons classer ces autres moyens en deux catégories générales, à commencer par la prière.
Tout au long de l’Écriture, la prière nous est présentée comme un moyen ordinaire par lequel nous invoquons la grâce et le pardon de Dieu. En l’occurrence, dans la Bible, la foi s’exprime souvent par des prières de confession des péchés et de repentance ; et par le moyen de ces choses, le Saint-Esprit applique le pardon aux croyants. Ce sont des prières efficaces, comme cela nous est dit dans 1 Rois, chapitre 8, versets 29 à 40, dans Psaume 32, versets 1 à 11, dans Actes, chapitre 8, verset 22, dans 1 Jean, chapitre 1, verset 9, et dans beaucoup d’autres passages.
Pour ceux qui commencent tout juste à avoir une relation avec le Seigneur, les prières sincères qu’ils adressent à Dieu et par lesquelles ils confessent leurs péchés et se repentent sont les moyens par lesquels le Saint-Esprit applique initialement le pardon et le salut à leur vie. C’est pourquoi la conversion est parfois appelée « la repentance pour la vie », comme dans Actes, chapitre 11, verset 18 (Darby). Et pour tous les croyants, le fait de prier pour confesser ses pécher et pour se repentir continue d’être un moyen important par lequel on reçoit la grâce de Dieu. C’est ce qu’on voit dans 1 Jean, chapitre 1, verset 9 :
« Si nous confessons nos péchés, [Dieu] est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice. » (1 Jean 1.9)
La bonne nouvelle de l’Évangile, c’est que Dieu pardonne nos péchés sur la base de ce que Christ a fait pour nous. Et ce pardon, nous pouvons le recevoir tout simplement en l’invoquant par la foi.
« Vous savez, il y a beaucoup de gens qui pensent que si on dit que Dieu pardonne aux pécheurs juste parce qu’on s’approche de lui et qu’on lui dit : ‘Pardonne-moi, Père céleste’, et bien que cela dévalue la grâce de Dieu. Mais la vérité, c’est que ça exalte la grâce de Dieu, parce que ce n’est pas notre repentance qui nous sauve, et ce n’est pas non plus sur la base de notre repentance que Dieu nous sauve, mais c’est parce que Dieu a lui-même pourvu la base de notre pardon et de notre réconciliation, en la mort infiniment précieuse et coûteuse de son Fils unique. » [Dr J. Ligon Duncan]
« Jésus-Christ, le Fils de Dieu, la deuxième personne de la Trinité, est venu sur terre et a passé trente ans dans l’humilité et le service, et ensuite il a souffert et il est mort sur la croix ; il a porté sur lui, sur la croix, la dette infinie due au péché, et il en a payé le prix à notre place. C’est un prix infini, un coût infini, inimaginable, qui a été supporté par Jésus pour notre pardon. Ce n’est donc pas du tout de la grâce à bon marché. Jamais rien n’a coûté aussi cher que cette grâce ! Nous la recevons comme un don gratuit, mais seulement parce que Jésus a tout payé pour nous. » [Dr Mark Strauss]
« Tous ceux qui s’approchent de lui et qui lui disent tout simplement : ‘Pardonne-moi, Seigneur’, sont pardonnés. Pas parce que leur demande est particulièrement noble, pas parce que leur repentance est une bonne repentance, mais parce que Jésus a fait tout ce qui était nécessaire pour que nous puissions être réconciliés avec notre Père céleste. » [Dr J. Ligon Duncan]
Avant d’aller plus loin, il faut préciser qu’en plus des prières de confession des péchés et de repentance, qui servent de moyens ordinaires pour recevoir le pardon, les prières d’intercession représentent aussi, parfois, des moyens extraordinaires ou inhabituels de recevoir le pardon. On peut définir l’intercession comme étant une médiation, ou la présentation de requêtes au profit d’autrui.
Dans l’Écriture, il y a beaucoup d’exemples de gens dont les prières d’intercession sont efficaces. Dans Nombres, chapitre 14, versets 19 et 20, Dieu pardonne le péché d’Israël en réponse à la prière d’intercession de Moïse. Dans 2 Chroniques, chapitre 30, versets 18 à 20, Dieu pardonne aux gens qui ne s’étaient pas correctement préparés pour la fête de la Pâque, suite à l’intercession d’Ézéchias. Dans Job, chapitre 1, verset 5, on apprend que Job offrait des sacrifices en guise d’intercession pour ses enfants. Et dans Jacques, chapitre 5, versets 14 et 15, on découvre que quelqu’un qui a péché peut obtenir le pardon par le moyen des prières des anciens de l’Église. Certes, Dieu n’accorde pas toujours le pardon en réponse aux prières d’intercession des fidèles. Mais souvent, il le fait.
De plus, non seulement y a-t-il ces exemples d’hommes qui intercèdent, mais il y a aussi le Fils et le Saint-Esprit qui intercèdent. L’intercession faite par Jésus est mentionnée dans des passages comme Ésaïe, chapitre 53, verset 12 ; Romains, chapitre 8, verset 34 ; et Hébreux, chapitre 7, verset 25. Quant à l’Esprit, son intercession est évoquée dans Romains, chapitre 8, versets 26 et 27.
La seconde catégorie générale de moyens par lesquels on reçoit le pardon, ce sont les sacrements, ou ce que beaucoup d’églises protestantes de nos jours appellent « les ordonnances », c’est-à-dire le baptême et la sainte-cène.
Il faut bien dire que lorsque nous employons le terme de « sacrement », nous ne sommes pas en train de parler de la doctrine catholique romaine de la sainte-cène et du baptême. Le mot « sacrement », en réalité, a été employé historiquement par de nombreuses dénominations protestantes pour désigner la sainte-cène et le baptême. Ces rites représentent des ordonnances particulières et saintes que Dieu a données à l’Église comme moyens d’exprimer notre foi et de recevoir sa bénédiction. Les différentes traditions protestantes ne s’accordent pas sur tous les détails du fonctionnement de ces ordonnances. Mais elles sont toutes d’accord pour dire que ces ordonnances sont importantes.
Les chrétiens se méfient parfois dès qu’ils entendent quelqu’un parler de la saintecène et du baptême comme de moyens de recevoir le pardon. Il est donc important d’insister sur le fait que nous ne sommes pas en train de dire que ces ordonnances ont la moindre valeur ou le moindre mérite en elles-mêmes, dont découlerait leur efficacité. On n’est pas pardonné sur la base de ces ordonnances.
En même temps, la Bible nous dit que lorsque nous manifestons notre foi à travers la sainte-cène et le baptême, le Saint-Esprit utilise ces ordonnances pour appliquer le pardon à notre vie.
La Bible parle du baptême comme d’un moyen de grâce dans des passages comme Marc, chapitre 1, verset 4 ; Actes, chapitre 2, verset 38 ; Romains, chapitre 6, versets 1 à 7 ; et Colossiens, chapitre 2, versets 12 à 14.
Prenons par exemple les paroles qu’Ananias a adressées à Paul dans Actes, chapitre 22, verset 16 :
« Et maintenant, pourquoi tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant son nom. » (Actes 22.16)
À travers ces instructions, Ananias est en train de dire que les péchés de Paul seraient pardonnés, où « lavés », par le moyen du baptême.
Évidemment, le baptême n’est pas nécessaire pour être pardonné. Il y a d’autres manières d’être pardonné. Par exemple, le brigand sur la croix qui est venu à la foi alors même qu’il était en train d’être crucifié avec Jésus n’a jamais été baptisé. Néanmoins, il a été pardonné et sauvé, comme nous le montre Luc, chapitre 23, verset 43. Il ne faut donc surtout pas s’imaginer que le pardon et le salut ne sont offerts qu’à ceux qui sont baptisés.
Ceci étant dit, l’Écriture enseigne clairement que le baptême constitue un moyen ordinaire par lequel le pardon est appliqué à notre vie.
La même chose est vraie en ce qui concerne la sainte-cène. L’Apôtre Paul dit clairement que le fait de participer à la sainte-cène constitue un moyen de recevoir les bienfaits découlant de la mort de Christ, comme le pardon. Écoutez ce qu’il dit, par exemple, dans 1 Corinthiens, chapitre 10, verset 16 :
« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps du Christ ? » (1 Corinthiens 10.16)
Ce sont des questions rhétoriques. Tous ceux à qui la lettre de Paul était destinée savaient très bien que la réponse était : « Oui, bien sûr ! ». En participant à la sainte-cène par la foi, on est uni à Christ.
Le pardon des péchés représente un formidable bienfait ; c’est une dimension du salut dont nous faisons l’expérience tout au long de notre vie chrétienne. Que ce soit en tant que nouveaux convertis ou en tant que croyants de longue date, notre cheminement avec Christ est constamment marqué par le pardon. Et cela résulte en de nombreux autres bienfaits.
John Welsey, le fondateur de l’Église méthodiste, qui a vécu de 1703 à 1791 environ, parle du pardon des péchés dans son Sermon numéro 26, qui est consacré au Sermon sur la montagne. Écoutez ce qu’il dit :
« Dès que […] nous recevons le pardon des péchés, nous recevons aussi une part avec ceux que sanctifie la foi en Lui. Le péché a perdu sa force. Il n’a ‘plus de domination sur ceux qui sont sous la grâce’. Puisqu’il ‘n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en JésusChrist’, ils sont affranchis du péché aussi bien que de la culpabilité. ‘La justice de la loi est accomplie en eux’ et ‘ils ne marchent plus selon la chair, mais selon l’esprit’. » [John Wesley]
« D’une certaine façon, je pense que le pardon des péchés c’est la réalité la plus précieuse de notre vie chrétienne. Être pardonné de ses péchés, fondamentalement, ça veut dire être en bons termes avec Dieu, notre Créateur. Quand on regarde le monde aujourd’hui, on voit des gens qui ont soif de sens, qui cherchent leur raison d’être. Et les choses sont très confuses dans notre culture. À quoi rime la vie ? Quel est le sens de tout ça ? Pourquoi suis-je là ? Et donc les gens vont chercher du sens à droite et à gauche, dans le travail, dans la sexualité, dans la drogue, que sais-je encore. Il y a toutes sortes de chemins que les gens suivent pour essayer de trouver la satisfaction et la joie. Mais d’après l’Évangile, notre besoin fondamental en tant qu’êtres humains, c’est d’être réconcilié avec notre Créateur, avec celui qui nous a créés. D’après l’Évangile, Dieu a envoyé son Fils, Jésus-Christ, pour expier nos péchés, pour détourner sur lui la colère de Dieu. Dieu a envoyé son Fils par amour, pour que nos péchés puissent être pardonnés, de sorte que si nous plaçons notre confiance en lui, nos péchés sont pardonnés. Et quand on en vient à faire cette expérience, c’est-à-dire quand on se tourne vers Jésus-Christ pour recevoir ce pardon, on est rempli d’un sentiment de paix incroyable, et de l’impression d’avoir trouvé sa place dans le monde. On trouve vraiment sa place dans le monde. On se rend compte tout d’un coup que c’est pour ça qu’on a été créé. On a été créé pour être en relation avec Dieu. C’est ce qu’on réalise à ce moment-là. »
[Dr Tom Schreiner]
Nous avons donc examiné la doctrine du pardon des péchés ; maintenant, nous allons parler de l’article de foi suivant, qui concerne la résurrection de la chair.
Rappelez-vous ces paroles du Symbole des Apôtres :
« Je crois […]
La résurrection de la chair. »
Avant d’aller plus loin, soyons clairs sur le fait que le crédo, ici, ne parle pas de la résurrection de Jésus. La question de la résurrection de Jésus apparaît plus tôt dans le texte, quand il est dit que Jésus est ressuscité des morts le troisième jour. Quand le crédo parle de « la résurrection de la chair », il fait référence à la résurrection en général, c’està-dire à la résurrection de tout le monde, le jour où Christ reviendra dans la gloire.
LA MALEDICTION
Nous allons réfléchir à la résurrection de la chair en trois étapes. Dans un premier temps, nous parlerons de la malédiction qui fait que notre corps doit mourir. Deuxièmement, nous montrerons que l’Évangile chrétien, c’est la promesse de la vie, pour notre corps. Et troisièmement, nous parlerons de ce que sera, en fin de compte, la rédemption de notre corps. Commençons par cette malédiction qui fait que notre corps doit mourir.
Comme on l’a vu dans une leçon précédente, Dieu a voulu que les êtres humains soient constitués d’un corps physique et d’une âme immatérielle. Certaines traditions affirment, d’après Hébreux, chapitre 4, verset 12, et d’après 1 Thessaloniciens, chapitre 5, verset 23, que les êtres humains possèdent aussi un esprit, en plus d’une âme. Mais il existe à peu près 200 versets où l’un ou l’autre de ces deux termes est employé à lui seul pour désigner l’ensemble des dimensions intérieures, immatérielles de notre être. Donc la majorité des traditions chrétiennes en a conclu que les mots : « âme » et : « esprit » faisaient référence à la même réalité, et que les êtres humains ne sont composés que de deux éléments principaux : l’âme et le corps.
Avant la Chute, le corps et l’âme de l’être humain n’étaient pas touchés par le péché et par la corruption du péché. Mais quand Adam et Ève sont tombés dans le péché, non seulement celui-ci a-t-il corrompu leur âme, mais il a aussi corrompu leur corps. Et cette corruption du corps, en fin de compte, a entraîné leur mort physique. Écoutez ces paroles de malédiction que Dieu prononce sur Adam, dans Genèse, chapitre 3, verset 19 :
« C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans le sol, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. » (Genèse 3.19)
Après qu’Adam et Ève aient péché contre Dieu, celui-ci les a maudits. Et cette malédiction a eu notamment pour effet de les rendre mortels. Un jour, ils devront mourir et ainsi retourner à la poussière. Et puisque tous les êtres humains descendent d’Adam et Ève, nous avons tous hérités de la même corruption. C’est ce que Paul dit, dans Romains, chapitre 5, verset 12 :
« Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et […] ainsi la mort a passé sur tous les hommes, parce que tous ont péché. » (Romains 5.12)
Le péché a eu, pour Adam et Ève, des conséquences à la fois spirituelles et physiques. Et parce que nous sommes leurs descendants naturels, nous vivons sous la même malédiction. Notre âme est venue au monde dans un état que la Bible qualifie de mort spirituelle. Nous faisons l’objet du jugement de Dieu, et nous sommes naturellement incapables de lui plaire. Cette condition spirituelle, il en est question dans des passages comme Romains, chapitre 5, versets 12 à 19, et au chapitre 8, versets 1 à 8.
Mais comme cela a été le cas pour Adam et Ève, notre corps aussi est corrompu par le péché. Les effets de cette corruption sont la fatigue physique, la maladie, et en fin de compte, la mort. L’Apôtre Paul en parle dans Romains, chapitre 6, versets 12 à 19, et au chapitre 7, versets 4 à 25. Le péché touche tout ce que nous sommes, tout notre être : corps et âme. Mais la promesse merveilleuse de Dieu, c’est que le salut qui nous est offert en Christ rachète aussi à la fois notre âme et notre corps.
« Les chrétiens ne devraient jamais considérer la mort comme quelque chose de normal. Souvent, c’est l’impression que nous donnons par notre langage ou notre attitude. Parfois, lors d’un enterrement, on entend dire : ‘La vie de cette personne a été longue et heureuse’. Et c’est seulement lorsque meurt un jeune enfant ou une jeune personne de vingt ou trente ans qu’on se dit : ‘Comme c’est horrible !’. Non, les chrétiens ne doivent pas voir la mort comme ça.
Les chrétiens doivent voir toute mort comme quelque chose d’anormal. Au départ, nous avions été créés pour vivre éternellement. Pensons-y : même dans le récit de la création, le septième jour, Dieu se repose. Il veut prendre plaisir en sa création. Et nous, nous devions vivre à sa gloire et remplir notre mission dans la création. Nous n’étions pas censés mourir. Mais au lieu de ça, le salaire du péché, comme dit l’Apôtre Paul, le salaire du péché qui est entré dans le monde, comme on le voit dans Genèse 2 et 3, c’est la mort. La mort physique. Et la mort spirituelle. » [Dr Stephen Wellum]
Dans un certain sens, la mort physique est aussi un bienfait pour les croyants, car elle nous entraîne directement dans la présence de Christ. Mais à un niveau plus fondamental, la mort physique est une tragédie. C’est une expérience humaine universelle, mais c’est aussi une expérience affreusement contre-nature. Dieu n’a pas créé les hommes pour qu’ils meurent ; il les a créés pour qu’ils vivent. Et notre salut ne sera pas complet tant que Christ ne sera pas revenu et qu’il n’aura pas transformé notre corps.
Nous avons donc parlé de la malédiction qui entraînait la mort de notre corps ; maintenant, nous allons parler de la façon dont l’Évangile assure notre résurrection.
L’ÉVANGILE
Combien de chrétiens connaissez-vous qui croient qu’ils vont passer l’éternité au ciel en tant qu’esprits désincarnés ? Je ne doute pas que vous en connaissiez plusieurs. Aussi bizarre que cela puisse paraître, la doctrine de la résurrection de la chair est une doctrine pratiquement inconnue dans certaines églises modernes. Il y a une raison pour cela : c’est que souvent, les chrétiens n’ont pas conscience de l’importance du corps humain. Mais l’Écriture explique clairement que la bonne nouvelle, c’est que non seulement notre âme sera glorifiée lors du retour de Christ, mais notre corps le sera aussi.
Nous allons réfléchir à cette idée selon laquelle la résurrection de la chair fait partie de l’Évangile, en nous intéressant à trois choses en particulier. D’abord, nous parlerons de cette doctrine dans le contexte de l’Ancien Testament. Ensuite, nous verrons que cette doctrine est clairement affirmée dans le Nouveau Testament. Et troisièmement, nous parlerons du rapport entre la résurrection des croyants et celle de Jésus. Commençons par l’Ancien Testament.
Beaucoup de chrétiens ne s’en rendent pas compte, mais le mot « Évangile », qui veut dire « bonne nouvelle », provient en réalité de l’Ancien Testament. On le trouve notamment dans Ésaïe, chapitre 52, verset 7, et chapitre 61, verset 1, et dans Nahum, chapitre 2, verset 1.
Prenons par exemple ce qui est dit dans Ésaïe, chapitre 52, verset 7 :
How beautiful on the mountains are the feet of those who bring good news, who proclaim peace, who bring good tidings, who proclaim salvation, who say to Zion, "Your God reigns!" (Isaiah 52:7).
Dans l’Ancien Testament, la « bonne nouvelle », ou « l’Évangile », c’était que Dieu allait sauver son peuple en vainquant ses ennemis. Dans un sens étroit, cela voulait dire que Dieu allait libérer son peuple de l’oppression de ses ennemis terrestres. Mais dans un sens plus large, cela voulait dire que Dieu allait renverser toutes les malédictions qui découlaient de la chute d’Adam et Ève dans le péché. Dieu allait étendre son règne céleste glorieux sur toute la terre, et en fin de compte, il allait bénir tous ceux qui se confiaient en lui.
Évidemment, le salut offert par Dieu dans l’Ancien Testament était basé sur la victoire de Christ, qui était à venir. Certes, Christ n’était pas encore venu mourir pour le péché, mais il avait déjà promis qu’il mourrait à la place de son peuple. Et cette promesse était suffisante pour garantir le salut des croyants. En réalité, toute l’espérance du salut, dans l’Ancien Testament, pointait vers Christ et vers son œuvre future.
Écoutez la façon don Hébreux, chapitre 10, versets 1 à 5, parle des sacrifices de l’Ancien Testament :
« La loi, en effet, possède une ombre des biens à venir et non pas l’exacte représentation des réalités […]. Il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés. C’est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande ; mais tu m’as formé un corps. » (Hébreux 10.1-5)
L’auteur de l’Épître aux Hébreux est en train d’expliquer que les sacrifices de l’Ancien Testament n’étaient que des ombres de la réalité de ce que Christ allait faire plus tard. Les sacrifices d’animaux ne pouvaient jamais parfaitement expier le péché, car selon Dieu, le péché de l’homme doit être expié par la mort de l’homme. Mais ce que les sacrifices pouvaient faire, c’était pointer vers Jésus, dont la mort en tant qu’homme a constitué une expiation du péché suffisante et efficace.
L’Évangile de l’Ancien Testament comportait cette espérance : celle qu’un jour, Dieu ressusciterait tous les morts et les jugerait pour leurs actes. Ceux qui, ayant foi en Dieu, avaient vécu une vie juste, recevraient une bénédiction éternelle. Mais ceux qui avaient vécu dans la rébellion contre Dieu seraient condamnés à un châtiment éternel. Ces deux conséquences possibles perdureraient à jamais, et les hommes en feraient l’expérience sous une forme physique. Les théologiens chrétiens appellent généralement cet événement : « le jugement dernier ».
Comme on l’a vu dans une leçon précédente, le Symbole des Apôtres fait allusion au jugement dernier en disant ceci :
« Il viendra de là pour juger les vivants et les morts. »
La mention la plus explicite de cette idée selon laquelle il y aura un jugement dernier, et que ce jugement impliquera une résurrection physique, se trouve peut-être dans Daniel, chapitre 12, où un messager angélique révèle à Daniel qu’un jour, Dieu va libérer son peuple de l’oppression.
Écoutez ce qui est dit à Daniel, dans Daniel, chapitre 12, versets 1 et 2 :
« En ce temps-là, ton peuple échappera, quiconque sera trouvé inscrit dans le livre. Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle et les autres pour la honte, pour l’abjection éternelle. » (Daniel 12.1-2)
Daniel fait clairement référence à la résurrection corporelle quand il parle de ceux qui dorment dans la poussière de la terre. Une âme, ça ne dort pas dans la poussière de la terre ; mais un corps, oui. Et ce sont ces corps qui seront ressuscités au jour du jugement dernier.
Ésaïe lui aussi parle d’un jour de jugement où il y aura une résurrection générale. Écoutez ce qu’il dit dans Ésaïe, chapitre 26, versets 19 à 21 :
« Que tes morts revivent ! Que mes cadavres se relèvent ! Réveillezvous et tressaillez de joie, habitants de la poussière ! […] La terre redonnera le jour aux défunts. […] Car voici que l’Éternel sort de sa demeure, pour châtier la faute des habitants de la terre. »
(Ésaïe 26.19-21)
Une fois de plus, nous voyons que les morts, les habitants de la poussière, vont ressusciter et sortir de leur tombeau, comme si la terre les enfantait. Et cela se passera dans un contexte de jugement, lorsque l’Éternel viendra pour châtier le peuple de la terre en raison de ses péchés.
Il y a d’autres passages de l’Ancien Testament qui évoquent la doctrine de la résurrection des morts, en lien avec la délivrance du sheol, dans le contexte du jugement dernier et de la récompense des croyants. De tels passages incluent Psaume 49, versets 8 à 16, et Psaume 73, versets 24 à 28. Et dans Job, chapitre 19, versets 25 à 27, on voit Job qui affirme avec confiance qu’un jour, Dieu le ressuscitera ; ce sera le jour où Dieu se lèvera sur la terre, c’est-à-dire le jour du jugement.
« La question de la résurrection et du jugement dernier n’est pas traitée aussi clairement dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau. Mais il y a quand même dans l’Ancien Testament des éléments qui permettent de dire que cet événement va avoir lieu. Ésaïe, par exemple, parle d’un jour où les morts revivront, et sortiront de leur tombeau. Daniel aussi parle d’un jour où les morts paraîtront, les justes et les méchants, pour le jugement. Et donc on a là une croyance qui s’est installée, en tout cas parmi un certain nombre de juifs. À l’époque de Jésus, les Pharisiens croyaient à la résurrection. Pas les Sadducéens. Mais quand les Sadducéens viennent vers Jésus et lui posent une question à ce sujet, en tout cas une question-piège destinée à ridiculiser cette doctrine, Jésus cite le passage où il est dit : ‘Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob’. Et ensuite Jésus dit : ‘Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants’. Donc quand Dieu établit une relation d’alliance avec quelqu’un, c’est vraiment une relation personnelle qu’il établit avec cette personne ; et si Abraham est retourné à la poussière, et si, en fait, il ne va jamais s’en relever, ça n’aurait pas beaucoup de sens de dire que Dieu est dans une relation d’alliance pour toujours avec Abraham. Et donc tout ça pour dire que le Nouveau Testament, évidemment, affirme de façon irrévocable la doctrine de la résurrection. Et bien sûr, cette doctrine est définitivement scellée par la résurrection de Jésus lui-même. » [Dr John Frame]
La résurrection générale des hommes fait donc partie de l’Évangile, déjà dans l’Ancien Testament. Maintenant, voyons en quoi cette doctrine fait partie du message de l’Évangile dans le Nouveau Testament.
Ce qui fait la différence, essentiellement, entre la proclamation de l’Évangile dans l’Ancien Testament et sa proclamation dans le Nouveau, c’est que dans le Nouveau Testament, le rédempteur est enfin venu. Il a enfin été révélé dans l’histoire comme étant
Jésus de Nazareth. Dorénavant, Dieu règne par son Fils, Jésus. Voilà pourquoi le Nouveau Testament insiste tant sur le fait que Jésus est Seigneur, ce qui veut dire qu’il est le Roi en exercice. C’est ce qu’on voit dans des passages comme Luc, chapitre 2, verset 11 ; Actes, chapitre 2, verset 36 ; Romains, chapitre 10, verset 9 ; et 1 Corinthiens, chapitre 12, verset 3.
« On reçoit le salut de la même façon dans l’Ancien Testament et dans le Nouveau, à savoir par la foi aux promesses de Dieu. La différence entre la foi de l’Ancien Testament et celle du Nouveau, ce n’est pas l’objet de la foi, mais ce qui fait la spécificité de la promesse. La foi dans l’Ancien Testament, fondamentalement, revient à regarder en avant vers la promesse qui doit être réalisée. La foi dans le Nouveau
Testament revient à regarder en arrière vers la croix, vers la
promesse qui a été réalisée. Dans les deux cas, c’est avoir foi en Dieu, c’est attendre de lui qu’il pourvoie ce qu’il a promis et que nous ne pouvons pourvoir nous-mêmes. » [Dr Robert G. Lister]
En Jésus, toutes les promesses de l’Ancien Testament qui concernent le salut se réalisent. Comme on l’a vu dans Hébreux, chapitre 10, versets 1 à 5, la mort de Jésus est la réalité vers laquelle pointent les sacrifices de l’Ancien Testament. Et dans Romains, chapitre 5, versets 8 à 13, et dans Galates, chapitre 3, verset 16, l’Apôtre Paul affirme que l’Évangile de Jésus réalise les promesses qui avaient été faites aux patriarches dans l’Ancien Testament. Ainsi, le Nouveau Testament proclame le même Évangile que l’Ancien Testament, à savoir la bonne nouvelle d’après laquelle le roi divin est enfin venu apporter le salut à son peuple, un salut reçu par la grâce de Dieu, par le moyen de la foi.
Jésus dit que la résurrection générale des hommes aura lieu au jour du jugement dernier. Par exemple, dans Matthieu, chapitre 22, versets 23 à 32, et dans Luc, chapitre 20, versets 27 à 38, Jésus réfute l’opinion des Sadducéens qui nient la résurrection. Dans Luc, chapitre 14, versets 13 et 14, il exhorte les croyants à faire de bonnes œuvres, en leur disant qu’ils seront récompensés après la résurrection. Et dans Jean, chapitre 11, versets 24 à 26, il confirme cette doctrine lorsqu’il s’adresse à Marthe, la sœur de Lazare. Écoutez ce que dit Jésus, dans Luc, chapitre 20, verset 37 :
« Que les morts ressuscitent, c’est ce que Moïse a signalé à propos du buisson. » (Luc 20.37)
Ce que Jésus est en train de dire, ici, c’est que la doctrine de la résurrection générale des hommes a déjà été révélée dans l’Ancien Testament. Et cette doctrine est confirmée dans tout le reste du Nouveau Testament. Malheureusement, dans beaucoup de branches de l’Église, on n’a pas conscience de la future résurrection corporelle des morts. Beaucoup de chrétiens pensent que les croyants, après la mort, seront, pour l’éternité, de simples esprits désincarnés. Mais dans Hébreux, chapitre 6, versets 1 et 2, la résurrection des morts est présentée comme étant une doctrine fondamentale de la foi chrétienne. Et dans Hébreux, chapitre 11, verset 35, la résurrection des croyants est mise en avant comme motivation pour faire le bien. En fait, les apôtres précisent régulièrement que les chrétiens croient aux promesses de l’Ancien Testament concernant la résurrection. Pierre et Jean le font, par exemple, dans Actes, chapitre 4, versets 1 et 2. Et Paul le fait dans Actes, chapitre 23, versets 6 à 8, et au chapitre 24, versets 14 à 21. Prenons un exemple ; écoutez ce que dit Paul pour défendre son ministère, dans Actes, chapitre 24, versets 14 et 15 :
« Je le confesse devant toi : je rends un culte au Dieu de mes pères, selon la Voie qu’ils appellent une secte ; je crois tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes, et j’ai en Dieu cette espérance – et ils ont eux-mêmes cette attente – qu’il y aura une résurrection des justes et des injustes. » (Actes 24.14-15)
Paul fait remarquer, ici, que l’espérance des chrétiens en ce qui concerne la résurrection des morts au jour du jugement est précisément la même que celle des juifs. La différence, c’est que pour les chrétiens, cette résurrection sera accomplie par Christ.
Il est important pour nous de comprendre que le plan du salut, que Dieu a établi, a toujours été le même. Dieu n’a pas donné à Israël un certain moyen d’être sauvé, et ensuite à nous un moyen différent. Il n’a pas fixé une certaine condition pour les juifs, et une autre pour les non-juifs. L’Ancien Testament et le Nouveau sont unis dans ce qu’ils enseignent. Et c’est là une des raisons pour lesquelles les chrétiens ont beaucoup d’estime pour l’Ancien Testament, qu’ils reçoivent dans leur vie comme Parole de Dieu. Le peuple de Dieu a toujours été sauvé par la grâce, par le moyen de la foi, et en Christ. Les chrétiens s’inscrivent dans une longue histoire, celle de la miséricorde de Dieu et de la rédemption que Dieu a pourvue à son peuple fidèle. Et la Bible tout entière, du début à la fin, nous parle de cette réalité merveilleuse.
Nous avons donc vu que dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau, l’Évangile incluait l’espérance de la résurrection des morts. Maintenant, intéressons-nous au rapport qu’il y a entre la résurrection des croyants et celle de Jésus.
D’après le Nouveau Testament, il y a au moins deux choses très importantes qui lient la résurrection des croyants à celle de Jésus. La première, c’est que si un jour, nous ressusciterons pour recevoir la vie éternelle, c’est précisément parce que nous sommes unis à Jésus dans sa résurrection. Voici ce que dit l’Apôtre Paul, dans Romains, chapitre 6, versets 4 et 5 :
« Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection. » (Romains 6.4-5)
Paul est en train de dire que par le moyen de la foi, le baptême nous unit à la mort de Christ, ce qui règle notre dette, celle qui nous incombe en raison de notre péché. Mais nous sommes aussi unis à sa résurrection, ce qui veut dire par conséquent que notre esprit est régénéré dès à présent, et que notre corps physique ressuscitera dans l’avenir. Le fait que nous soyons unis à Christ dans sa résurrection apparaît dans d’autres passages, comme dans 1 Corinthiens, chapitre 15, versets 21 et 22, dans Philippiens, chapitre 3, versets 10 à 12, et dans Colossiens, chapitre 2, verset 12.
Puisque nous sommes unis à Christ dans sa résurrection, alors notre propre résurrection est garantie. Écoutez de que dit l’Apôtre Paul dans 1 Corinthiens, chapitre 15, versets 20 à 23 :
« Mais maintenant, Christ est ressuscité d’entre les morts, il est les prémices de ceux qui sont décédés. Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. […] Mais chacun en son rang : Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent au Christ, lors de son avènement. »
(1 Corinthiens 15.20-23)
Ici, Paul dit de la résurrection de Jésus qu’elle constitue les prémices d’une récolte, qui représente tous ceux qui lui appartiennent.
Dans l’Ancien Testament, Dieu exige du peuple d’Israël qu’il lui présente en offrande les prémices de la récolte. C’est quelque chose que nous voyons, par exemple, dans Lévitique, chapitre 23, verset 17. Ces prémices étaient constituées seulement des premiers fruits de la récolte, mais elles représentaient toute la récolte. Elles étaient une sorte de garantie : en offrant à Dieu la première partie de la récolte, les Israélites montraient par là qu’ils s’attendaient avec confiance à recevoir le reste de la récolte. Et en nous donnant la résurrection de Jésus, Dieu nous montre qu’il compte nous ressusciter de la même manière. Donc en tant que croyants, nous pouvons croire avec une grande confiance à notre propre résurrection, car Dieu nous a scellés pour ce jour, par la résurrection de Christ.
Jusqu’ici, dans cette partie consacrée à la résurrection de la chair, nous avons parlé de la malédiction qui entraînait notre mort physique, et nous avons parlé de l’Évangile qui offrait la vie à notre corps. Maintenant, nous pouvons parler de ce à quoi ressemblera, en fait, la rédemption de notre corps.
LA REDEMPTION
Nous allons réfléchir à la rédemption de notre corps en trois étapes. D’abord, nous parlerons de ce dont nous faisons l’expérience pendant notre vie ici-bas. Ensuite, nous parlerons de l’état qu’aura notre corps immédiatement après la mort physique. Et troisièmement, nous parlerons de la vie de la résurrection elle-même, qui commencera au retour de Christ. Commençons par notre vie présente.
Quand les chrétiens parlent de la rédemption de notre corps, ils font habituellement référence à notre résurrection, celle qui aura lieu au dernier jour. Mais en réalité, la Bible dit que le salut de notre corps commence dès à présent, avec le fait que le Saint-Esprit vient habiter en nous lorsque nous venons à la foi. Cette réalité, il en est question, par exemple, dans Romains, chapitre 8, versets 9 à 11. Bien que le Saint-Esprit nous habite, cela ne veut pas dire que nous ressuscitons tout de suite corporellement ; mais cela veut dire que la rédemption complète et future de notre corps est scellée, comme le dit l’Apôtre Paul dans Éphésiens, chapitre 1, versets 13 et 14.
Et notre corps bénéficie de la présence du Saint-Esprit tout au long de notre vie, ce qui nous est particulièrement profitable pour ce qui est du processus de notre sanctification. La sanctification de notre corps ressemble à la sanctification de notre âme. Le Saint-Esprit nous met à part pour Dieu, et il nous purifie. Il continue de nous sanctifier tout au long de la vie ; il nous pardonne les péchés que nous commettons avec notre corps ; et il nous incite à utiliser notre corps d’une manière qui honore Dieu. La conséquence, idéalement, c’est que nous honorions Dieu dans notre corps, comme le dit l’Apôtre Paul dans 1 Corinthiens, chapitre 6, verset 20, et que nous offrions notre corps à Dieu en sacrifice vivant, comme cela est dit dans Romains, chapitre 12, verset 1.
Après que la rédemption de notre corps ait commencé pendant notre vie présente sur terre, elle se poursuit après notre mort physique.
Lorsque nous mourons, notre âme se sépare temporairement de notre corps. Cette étape, nous l’appelons communément : « l’état intermédiaire ». C’est l’état dans lequel on se trouve entre la vie sur terre et la vie future de la résurrection. Pendant cet état intermédiaire, notre âme se trouve avec Christ au ciel. L’Écriture parle de cette réalité dans Matthieu, chapitre 17, verset 3, par exemple, ou dans 2 Corinthiens, chapitre 5, versets 6 à 8.
Mais tandis que notre âme monte au ciel, notre corps reste sur terre. Notre corps est encore corrompu par le péché, comme en atteste le fait qu’il dépérisse. Mais le péché qui corrompt notre corps ne peut plus nous pousser à commettre le péché. La mort, pour commencer, nous délivre de la domination du péché, comme nous le montre l’Apôtre Paul dans Romains, chapitre 6, versets 2 à 11. D’autre part, une fois enseveli ou décomposé, notre corps est inconscient, ce qui le rend incapable de toute pensée, de toute action, de toute émotion, bonne ou mauvaise.
Mais bien que notre corps et notre âme se séparent temporairement lorsque nous mourons, la Bible ne dit jamais que notre corps cesse de faire partie de qui nous sommes. Que notre corps soit enterré, ou incinéré, ou apparemment perdu, notre corps continue de faire partie de qui nous sommes. C’est quelque chose qu’on voit dans la Bible à de multiples reprises. Par exemple, 1 Samuel, chapitre 25, verset 1, dit que Samuel a été enseveli chez lui, à Rama. 1 Rois, chapitre 2, verset 10, dit que le roi David a été enterré à
Jérusalem, dans la cité de David. Et il y a, dans 1 Rois et 2 Rois, et aussi dans 2 Chroniques, un refrain qui revient constamment et qui dit que les rois de Juda sont enterrés dans la cité du patriarche David. Leur corps leur appartient toujours, et fait partie de qui ils sont en tant que personnes.
Le Petit Catéchisme de Westminster parle de notre mort de la manière suivante, à travers la question numéro 37. En réponse à la question :
« Quels bienfaits, le jour de leur mort, les croyants reçoivent-ils du
Christ ? »
Le Catéchisme affirme :
« Au jour de leur mort, les âmes des croyants sont rendues parfaites en sainteté, et entrent immédiatement dans la gloire. Leurs corps ne cessent pas d’être unis au Christ, et reposent dans leurs tombes jusqu’à la résurrection. »
Ici, le Catéchisme est en train de dire qu’il arrive deux choses aux croyants lorsqu’ils meurent. D’une part, leur âme entre dans la gloire du ciel ; mais d’autre part, leur corps, tout en étant uni à Christ, repose dans la tombe. Le corps est comme endormi, dans l’attente de la nouvelle vie de la résurrection.
« Je pense que l’on peut dire que lorsque notre âme est au ciel et que notre corps est dans le tombeau, et bien oui, nous sommes à deux endroits en même temps. Cette affirmation nécessite une explication, et une explication utile nous est proposée dans le Petit Catéchisme de Westminster. ‘Les âmes des croyants sont rendues parfaites en sainteté, et entrent immédiatement dans la gloire. Leurs corps ne cessent pas d’être unis au Christ, et reposent dans leurs tombes jusqu’à la résurrection.’ La première partie de cette affirmation, qui parle de l’âme qui se sépare du corps, c’est ce dont il est question dans 2 Corinthiens, chapitre 5, versets 1 à 10. Paul parle de son corps mortel, ici-bas, comme étant une tente terrestre, et il dit que la mort, ce n’est pas quelque chose qui l’attire, parce qu’alors, son âme sera séparée de son corps, ce qui ne sera pas naturel. »
[Dr Knox Chamblin]
Cette tension, qui résulte du fait de se trouver à deux endroits en même temps, est ressentie même au ciel. Il ne fait aucun doute que le ciel sera merveilleux, même au-delà de ce que nous pouvons espérer. Mais il est vrai que même au ciel, notre salut ne sera pas complet tout de suite, puisque notre corps n’aura pas encore été ressuscité. Écoutez ce que dit Paul sur la résurrection corporelle, dans Romains, chapitre 8, verset 23 :
« Nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. » (Romains 8.23)
Ce que dit Paul ici, c’est que nous soupirons ici-bas parce que nous n’avons pas encore le corps que nous aurons lorsque nous serons ressuscités. Mais les âmes qui sont au ciel attendent elles aussi leur nouveau corps. Donc il est normal de penser que ces âmes aussi sont en train de soupirer, d’une certaine façon, dans l’attente de la résurrection de leur corps.
« Il y a des gens qui pensent que le corps que nous recevrons sera juste une sorte de combinaison pratique pour vivre sur terre, une sorte d’équipement optionnel, et que nous serons parfaitement satisfaits en tant qu’esprits désincarnés. Ça me semble être un peu trop platonique et pas vraiment biblique, comme idée. Donc ça veut dire quoi, cet état intermédiaire dans lequel nous serons entre le moment de notre mort et celui de la résurrection des morts ? Ça ressemblera à quoi ? Et bien personne ne peut nous en faire un reportage photo. Nous n’en avons nulle part une présentation détaillée. Mais ce que nous en dit l’Écriture est très rassurant, et a un caractère très relationnel. Nous serons avec le Seigneur. »
[Dr Glen Scorgie]
Nous avons donc parlé de notre vie présente sur terre, puis de notre mort physique. Maintenant, parlons de la rédemption future de notre corps, et de la vie nouvelle.
Il sera donné à notre corps une vie nouvelle, parfaite, au jour de la résurrection générale des hommes. Ce jour-là, les conséquences du péché nous serons enfin, pour toujours, et complètement ôtées. Il est question de cela dans Romains, chapitre 8, verset 23, dans 1 Corinthiens, chapitre 15, versets 12 à 57, et dans Philippiens, chapitre 3, verset 11. Les théologiens appellent souvent cette étape du salut la « glorification », parce que c’est le moment où nous serons transformés en des êtres humains glorieux et parfaits. L’Écriture ne nous donne pas beaucoup de détails en ce qui concerne notre glorification. Mais l’Apôtre Paul, quand même, a comparé brièvement notre futur corps glorifié à notre corps présent, dans 1 Corinthiens, chapitre 15. Écoutez ce qu’il dit dans 1 Corinthiens, chapitre 15, versets 42 à 44 :
« Semé corruptible, on ressuscite incorruptible. Semé méprisable, on ressuscite glorieux. Semé plein de faiblesse, on ressuscite plein de force. Semé corps naturel, on ressuscite corps spirituel. »
(1 Corinthiens 15.42-44)
On ne peut pas savoir pour sûr quels seront précisément les aspects de continuité et quels seront les aspects de discontinuité entre notre corps actuel et celui que nous aurons après la résurrection. De même que le corps de Jésus a été transformé par sa résurrection, notre corps aussi sera transformé. Notre corps sera renouvelé et rendu parfait. Notre corps sera immortel, glorieux, puissant et spirituel. Mais il sera aussi pleinement humain. Une fois ressuscités, nous seront enfin les personnes que Dieu a prévu, depuis toujours, que nous soyons.
Notre corps meurt en raison du péché ; la mort physique représente le jugement de Dieu à l’encontre de la méchanceté des hommes qui s’est manifestée dans la Chute. Mais la bonne nouvelle, c’est que l’Évangile annonce le rétablissement de notre corps. L’Évangile nous dit que Jésus est venu pour nous racheter tout entiers, corps et âme. Et cette rédemption est glorieuse. Elle est une grande source de joie et de reconnaissance. Une fois que notre corps sera ressuscité, nous pourrons enfin proclamer la défaite de la mort. Nous serons enfin prêts à hériter de tous les bienfaits que Dieu nous réserve pour le jour où il inaugurera les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Et nous pourrons enfin, de nos propres yeux, contempler la victoire de Jésus-Christ.
Jusqu’ici, dans notre étude du salut, nous avons parlé des articles de foi du Symbole des Apôtres qui étaient consacrés au pardon des péchés et à la résurrection de la chair. Maintenant, nous allons aborder le dernier sujet : la vie éternelle.
Le Symbole des Apôtre fait référence à la vie éternelle dans son dernier article de foi, qui est le suivant :
« Je crois […]
La vie éternelle.
Le symbole fait référence, ici, à la vie éternelle qui vient après la résurrection de notre corps. Le symbole affirme que tout le peuple fidèle de Dieu recevra, un jour, une vie parfaite, bénie, incorruptible, qui durera à jamais.
Il y a beaucoup de choses que l’on pourrait dire au sujet de la vie éternelle, mais nous allons nous concentrer sur trois éléments. La première question que nous nous poserons, c’est : « Quand ? ». Quand commence la vie éternelle ? La deuxième question, ce sera : « Quoi ? ». Qu’est-ce que la vie éternelle ? Qu’est-ce qui la caractérise ? Et la troisième et dernière question : « Où ? ». Dans quel lieu vivrons-nous éternellement ? Mais d’abord, voyons quand commence la vie éternelle.
QUAND ?
« Quand commence la vie éternelle ? Christ a dit qu’il était venu pour que nous ayons la vie, et que nous l’ayons en abondance. Ce qu’il est en train de dire, clairement, c’est que quand on est un disciple de Christ, on bénéficie d’une vie qualitativement supérieure à la vie en général. Mais est-ce que c’est ça, la vie éternelle ? Ou bien est-ce que la vie éternelle commence lorsque nous quittons ce monde et passons dans l’au-delà ? Est-ce que c’est à ce moment-là que commence la vie éternelle ? Dans un sens, oui. Mais on peut aussi dire qu’il y a la vie nouvelle, la vie découlant de la résurrection de Christ et qui va nous transporter au-delà de la tombe jusque dans l’éternité, dans la présence de Dieu pour l’éternité, et que cette vie a déjà été implantée en nous comme une semence. De sorte que cette vie qui durera à jamais a déjà commencé, et il est important de comprendre que cette vie éternelle n’est pas seulement définie en termes de durée infinie, mais surtout en termes de qualité. C’est une vie qui est centrée sur Christ, et centrée sur Dieu, et qui avance vers le rétablissement complet de tout ce qui devait nous caractériser en tant qu’êtres humains. Et nous prenons part à cela dès aujourd’hui, alors même que nous nous trouvons encore dans un monde déchu et agonisant. »
[Dr Glen Scorgie]
L’Écriture affirme régulièrement que les croyants possèdent déjà la vie éternelle, qui est une réalité présente. C’est ce qu’on voit, par exemple, dans Jean, chapitre 10, verset 28, dans 1 Timothée, chapitre 6, verset 12, dans 1 Jean, chapitre 5, versets 11 à 13, et dans beaucoup d’autres passages. Prenons juste un exemple ; écoutez ce que dit Jésus dans Jean, chapitre 5, verset 24 :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. » (Jean 5.24)
Parfois donc, Jésus et les auteurs du Nouveau Testament parlent de la vie éternelle comme d’une réalité présente qui découle du fait d’être uni à Christ. Et bien entendu, cela est vrai. Même si notre corps va mourir un jour, notre âme ne mourra jamais. La vie spirituelle que nous avons aujourd’hui est celle que nous continuerons d’avoir pour l’éternité.
Mais d’un autre côté, l’Écriture parle encore plus fréquemment du fait qu’un jour, nous allons recevoir en héritage la vie éternelle, au jour du jugement. C’est ce qu’on voit dans des passages comme Matthieu, chapitre 25, verset 46 ; Marc, chapitre 10, versets 29 à 30 ; Jean, chapitre 12, verset 25 ; Romains, chapitre 2, versets 5 à 7 ; et Jude, verset 21. Prenons un exemple ; écoutez ce qu’écrit l’Apôtre Jean au chapitre 6, verset 40 de son évangile :
« Voici, en effet, la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. »
(Jean 6.40)
Comme le fait Jean dans ce passage, l’Écriture associe souvent le moment où nous entrons pleinement dans la vie éternelle avec la résurrection de notre corps. Lorsque notre corps sera ressuscité, alors nous vivrons éternellement, corps et âme, en tant qu’êtres humains pleinement rachetés et restaurés.
« Je pense qu’il est utile de décrire ce que nous recevons en Christ, par le fait d’être unis à lui, en termes de ‘déjà’ et ‘pas encore’. Et ce que je veux dire par là, c’est que les bienfaits de cette union, qui incluent la vie éternelle, sont ‘déjà’ nôtres à partir du moment où nous avons reçu Christ, où nous avons placé notre foi en lui. Ces bienfaits sont nôtres : nous avons la vie éternelle. Mais en même temps, ces bienfaits ne sont ‘pas encore’ pleinement nôtres ; c’est-àdire qu’après avoir reçu Christ, nous allons vraisemblablement vieillir, parfois tomber malades, certainement mourir si Christ n’est pas revenu avant. Et dans ce sens, donc, l’aspect ‘pas encore’ de la vie éternelle nous est réservé pour l’avenir. Donc je pense que cette distinction ‘déjà’ / ‘pas encore’ peux nous aider à comprendre que oui, nous avons la vie éternelle, mais qu’en même temps, la vie éternelle nous est réservée pour le jour où seront inaugurés les nouveaux cieux et la nouvelle terre. » [Dr Jeffrey Jue]
Il est donc légitime de dire que la vie éternelle pour notre âme commence dès à présent, au moment où nous sommes régénérés. Mais nous ne serons pas pleinement vivants avant que notre corps soit ressuscité au jour du jugement. C’est alors seulement que notre être tout entier vivra avec Dieu. Jusque là, nous avons un avant-goût de la vie éternelle, qui consiste en la rédemption de notre âme. Mais c’est seulement une fois que notre corps sera lui aussi entré dans la vie nouvelle, que nous pourrons vraiment vivre, conformément au dessein de Dieu pour nous.
Nous avons donc réfléchi à quand commençait la vie éternelle. Maintenant, réfléchissons au « quoi » : qu’est-ce que la vie éternelle ?
QUOI ?
Dans la Bible, la vie éternelle ne désigne pas seulement le fait de continuer d’exister, de manière consciente, pour toujours. Après tout, même les gens qui tomberont sous le coup du jugement éternel de Dieu continueront d’exister, de manière consciente, pour toujours. Non, ce qui caractérise surtout la vie éternelle, c’est le fait de vivre pour toujours sous la bénédiction de Dieu. Dans ce sens, on peut dire qu’avoir la vie, c’est être au bénéfice de la faveur de Dieu. Et par opposition, subir la mort, c’est tomber sous le coup de sa colère et de sa malédiction. À la foi la vie éternelle et la mort éternelle impliquent le fait de continuer d’exister éternellement. La différence entre les deux, c’est la qualité de cette existence. Voici ce que dit Jésus dans Jean, chapitre 17, verset 3 :
« Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » (Jean 17.3)
Jésus dit que la vie éternelle équivaut à connaître Dieu et Jésus. Dans ce contexte, la notion de connaissance implique une relation d’amour. Ce que Jésus veut dire, c’est que la vie éternelle n’est pas seulement définie par le fait d’exister ou d’être conscient, mais plutôt par le fait de goûter l’amour de Dieu, c’est-à-dire d’en faire l’expérience.
Écoutez aussi la façon dont l’Apôtre Paul parle de la vie et de la mort, dans Romains, chapitre 7, versets 9 à 11 :
« Pour moi, autrefois sans loi, je vivais ; mais quand le commandement est venu, le péché a pris vie, et moi je mourus. Ainsi, le commandement qui mène à la vie se trouva pour moi mener à la mort. Car le péché, profitant de l’occasion, me séduisit par le commandement, et par lui me fit mourir. » (Romains 7.9-11)
Pendant toute cette période qui est décrite par Paul dans ce passage, l’apôtre était vivant physiquement et mentalement. Il existait en tant qu’être conscient et rationnel. Et pourtant, il est en train d’affirmer qu’il était d’abord vivant, et qu’ensuite il est mort, qu’il a même été mis à mort. La différence entre les deux situations, c’est sa position devant Dieu. Avant que la loi le condamne, il est vivant. Mais après que la loi l’ait placé sous la malédiction de Dieu, Paul est mort. Plus tard, après qu’il se soit approché de Christ et qu’il ait été libéré de la malédiction, alors Paul peut dire qu’il a une vie nouvelle. Cette même idée, nous la trouvons dans des passages comme Jean, chapitre 5, verset 24, et 1 Jean, chapitre 3, verset 14.
Réfléchissons-y. Au dernier jour, tous les morts ressusciteront. Notre âme immortelle et notre corps ressuscité seront réunis. D’après Jean, chapitre 5, versets 28 et 29, ceux qui auront pratiqué le bien seront récompensés, et ceux qui auront pratiqué le mal ressusciteront pour être condamnés. Les deux catégories de personnes vivront éternellement de manière consciente, avec un corps ressuscité. Mais le terme qu’emploie la Bible pour désigner le sort des justes est « la vie », tandis que pour les injustes, elle l’appelle : « la mort ». La différence entre les deux ne se situe pas au niveau de l’existence ou de la capacité de penser ou de ressentir. La différence se situe au niveau de la relation à Dieu. Si nous sommes sous la bénédiction de Dieu, la Bible dit que nous sommes vivants. Si nous sommes sous sa malédiction, la Bible dit que nous sommes morts. La vie éternelle désigne donc le fait d’exister pour toujours, de manière consciente, dans une relation bénie avec Dieu. Mais quels sont les bienfaits de cette relation ? À quoi cela va-t-il ressembler ?
« À mon avis, il ne faut pas s’imaginer que vivre éternellement avec Dieu, reviendra simplement à flotter dans les nuages, si j’ose dire. Nous aurons un corps ressuscité, un corps dépourvu de péché et de maladie et de mort. Nous serons immortels ; nous ne mourrons jamais. Et nous vivrons sur une nouvelle terre. Alors bien sûr, nous n’avons pas tous les détails. À quoi ça va ressembler ? On ne sait pas tout. Mais ce que nous pouvons savoir, c’est que nous aurons certaines responsabilités. Nous règnerons avec Christ. Et à mon avis, puisque ce sera un nouvel univers, nous aurons aussi des interactions avec ce cosmos que Dieu a créé. Il y aura donc des choses spécifiques que nous pourrons faire. Mais fondamentalement, ce sur quoi le Nouveau Testament met l’accent, ce n’est pas sur ce que nous ferons, même si ce serait intéressant de le savoir, et sans doute que nos activités seront merveilleuses et formidablement satisfaisantes. Mais ce sur quoi le Nouveau Testament met l’accent, c’est sur le fait que Dieu sera avec nous. Nous le verrons face à face. Nous serons en communion avec lui, pour notre plus grande joie et notre plus grand bonheur. »
[Dr Tom Schreiner]
Le célèbre théologien Louis Berkhof, qui a vécu de 1873 à 1957, propose une description de cette vie éternelle à venir, dans la partie 6, chapitre 5, de son livre de théologie systématique. Écoutez ce qu’il dit :
« C’est une vie dont la plénitude est vécue dans la communion avec Dieu. […] Ils verront Dieu face à face en Jésus-Christ, ils seront pleinement satisfaits en lui, se réjouiront en lui, et le glorifieront. […] Ils se reconnaîtront et auront des échanges, mais de façon sublimée.
[…] La joie de chaque individu sera parfaite et complète. » [Louis
Berkhof]
Il peut nous sembler étrange que la Bible ne parle pas très souvent de ce qu’est exactement la vie éternelle. La vie éternelle, c’est quand même ce formidable héritage qui est offert par l’Évangile à tous ceux qui se repentent et qui croient en Christ. Mais la réalité, c’est que l’Écriture a tendance à en parler en termes plutôt généraux. Apocalypse, chapitre 21, versets 3 et 4, nous dit que Dieu habitera au milieu de son peuple, et qu’il n’y aura ni deuil, ni tristesse. Nous aurons un corps nouveau, et nous seront complètement délivrés de la présence du péché, de sa corruption et de son influence. Mais qu’en sera-t-il plus précisément ? La vérité, c’est que la Bible n’en dit pas beaucoup plus. La Bible nous encourage plutôt à nous fier à la bonté de Dieu et à ne pas trop spéculer en ce qui concerne les merveilles qu’il nous réserve. Écoutez ce que dit l’Apôtre Paul, dans 2 Corinthiens, chapitre 12, versets 2 à 4 :
« Je connais un homme en Christ qui […] fut ravi jusqu’au troisième ciel […]. [Il] fut enlevé dans le paradis et […] il entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer. » (2
Corinthiens 12.2-4)
Vous avez remarqué ce que Paul dit au sujet de cette expérience : les choses qui ont été entendue sont ineffables, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent pas être décrites en langage humain. De plus, il n’est pas permis à l’homme de dire ce qu’il y a dans ce troisième ciel. Ce qui s’y trouve est tellement merveilleux que Dieu en garde le secret pour l’instant.
Et ce paradis dont parle Paul ne désigne que l’état intermédiaire qui précède la résurrection. Si les secrets du ciel ne peuvent être révélés, à combien plus forte raison les secrets de l’état final, après la résurrection ? Qui est capable d’imaginer le caractère absolument merveilleux de la vie éternelle qui sera inaugurée avec le retour de Christ ?
La Bible nous dit qu’il n’y aura plus ni tristesse, ni souffrance, ni déception, ni mort. C’est déjà formidable de le savoir, et la Bible ne nous donne tout simplement pas beaucoup d’autres précisions.
Nous avons réfléchi à quand commençait la vie éternelle, et nous avons considéré le « quoi », c’est-à-dire ce qu’est la vie éternelle. Maintenant, posons-nous la question de savoir où nous allons vivre éternellement.
L’expression qu’emploie souvent l’Écriture pour désigner le lieu où nous vivrons éternellement est : « les nouveaux cieux et la nouvelle terre ». Ce type de langage, nous le trouvons dans Ésaïe, chapitre 65, verset 17, et chapitre 66, verset 22, dans 2 Pierre, chapitre 3, verset 13, et dans Apocalypse, chapitre 21, verset 1. Le moment où les cieux et la terre sont recréés représente l’apogée et le dénouement de toute l’histoire biblique. L’histoire commence dans Genèse, chapitre 1, verset 1, où il est dit que Dieu crée les cieux et la terre. Mais cette création est ensuite corrompue sous l’effet du péché des hommes, et devient indigne de la présence de Dieu. Le reste de la Bible nous raconte la façon dont l’humanité et la création sont rachetées. Et au moment du retour de Jésus, cette histoire aboutit sur le renouvellement complet des cieux et de la terre, de sorte que Dieu puisse enfin y habiter avec son peuple ressuscité. Tel est l’objectif que Jésus avait à l’esprit lorsque, dans Matthieu, chapitre 6, versets 9 et 10, il nous apprend à prier ainsi :
« Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié. Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »
(Matthieu 6.9-10)
Le but a toujours été que le royaume de Dieu se manifeste à la fois dans les cieux, où habitent les anges et les âmes des saints qui sont décédés, et sur la terre, où nous vivons. C’est la raison pour laquelle Jésus nous a appris à demander à Dieu de faire venir son royaume sur la terre, et de faire en sorte que sa volonté soit respectée sur la terre comme elle l’est au ciel.
Il est vrai que l’Écriture ne parle pas très souvent de cette nouvelle création. Mais quand elle en parle, elle nous fait clairement comprendre que la destination finale des êtres humains ne se trouve pas dans les cieux, mais sur la nouvelle terre. Par exemple, dans Ésaïe, chapitre 65, versets 17 à 19, il nous est dit que le peuple de Dieu habitera dans la nouvelle ville sainte de Jérusalem. Et dans Apocalypse, chapitre 21, verset 2, il nous est dit que cette nouvelle Jérusalem existera sur la nouvelle terre. Écoutez bien ce que dit l’Apôtre Jean dans Apocalypse, chapitre 21, versets 1 à 5 :
« Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre […]. Puis je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem […]. J’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. […] Celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. » (Apocalypse
21.1-5)
D’après ce passage, nous voyons que Dieu est en train de préparer la nouvelle Jérusalem au ciel. Et une fois que la nouvelle terre sera prête, il fera descendre la nouvelle Jérusalem sur la terre et il en fera le lieu de sa résidence au milieu de son peuple, qui habitera lui aussi sur la nouvelle terre. Si le projet de Dieu consistait seulement à nous prendre au ciel pour l’éternité, la nouvelle terre n’aurait aucune raison d’exister. Mais comme on le voit dans ce passage, Dieu est en train de faire toutes choses nouvelles, y compris la terre pour qu’elle soit notre demeure éternelle.
Le père de l’Église Saint Augustin, le célèbre évêque d’Hippone, qui a vécu de l’an 354 à 430, parle de la nouvelle terre dans son ouvrage très connu intitulé : « La Cité de Dieu ». Voici ce qu’il dit, au livre vingtième, chapitre 16 :
« Le monde renouvelé [sera] en harmonie avec les corps des hommes qui seront renouvelés pareillement. » (Saint Augustin)
« Le jour vient où Dieu va renouveler toutes choses. Nous le voyons notamment dans les paroles que Jésus nous a appris à prier, quand il a dit : ‘Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, et que ta volonté soit faite sur la terre comme elle l’est au ciel’. Il y a là une notion chrétienne cruciale, centrale, fondamentale : nous vivons aujourd’hui dans l’attente que les réalités célestes deviennent des réalités terrestres ; dans l’attente que la façon dont les choses se passent au ciel où Dieu est sanctifié, où tout se passe conformément à sa volonté, où règnent la justice, la gloire et la vérité, et bien notre espérance en tant que chrétiens, notre assurance même, c’est que ces réalités du ciel vont un jour devenir des réalités sur terre. C’est ce que promettent les Écritures ; c’est l’espérance de la nouvelle création, qui sera notre demeure. » [Dr Jonathan Pennington]
Si nous perdons de vue le fait que la nouvelle terre sera notre demeure éternelle, alors nous risquons de négliger l’aspect physique de notre existence, et nous risquons de penser que le fait d’exister corporellement sur la terre représente un problème plutôt qu’un bienfait. Mais quand on se rend compte que la terre elle-même est destinée à être notre demeure éternelle, alors nous pouvons commencer à voir ce monde présent comme un bienfait et un avant-goût de la beauté et de la bénédiction que Dieu nous réserve dans le monde à venir.
Dans cette leçon consacrée au Symbole des Apôtres, nous avons réfléchi au thème du salut. En étudiant la question du pardon des péchés, nous avons évoqué le problème du péché, le don de la grâce divine, et la place qu’avait la responsabilité humaine. En étudiant la doctrine de la résurrection de la chair, nous avons porté notre attention sur la malédiction de la mort, sur l’Évangile de la vie, et sur la rédemption qui est offerte en Christ. Et enfin, en étudiant la question de la vie éternelle, nous avons considéré ces trois questions : « Quand ? », « Quoi ? », et : « Où ? ».
Dans cette leçon sur le salut, nous avons vu que le Symbole des Apôtres mettait l’accent sur les éléments principaux de ce que croient les chrétiens et de ce qui a été affirmé par l’Église au fil des siècles. En mettant nous aussi l’accent sur ces doctrines que nous avons en commun avec les chrétiens qui proviennent de traditions ou de dénominations différentes, nous découvrirons que nous avons une base solide sur laquelle nous pouvons à la fois vivre l’unité avec ceux qui souscrivent au Symbole des Apôtres, et en même temps corriger ceux qui n’y souscrivent pas. De plus, en gardant à l’esprit ces doctrines essentielles en ce qui concerne le salut, nous pourrons mieux comprendre ce que Dieu est en train de faire dans le monde, et découvrir de plus en plus de raisons de le louer pour son amour et pour sa grâce.