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II

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Contents
I. INTRODUCTION1
II. NATURE DIVINE
A. Symbole des Apôtres
  1. Structure
  2. La conception de Jésus
B. Base Biblique
  1. Les noms
  2. Les attributs
  3. L’œuvre
  4. Les formules
III. UNE PERSONNE
A. Attributs
B. Distinction
C. Relation
IV. ŒUVRE
A. Puissance créatrice
  1. Le monde naturel
  2. Les dons spirituels
  3. Le renouveau personnel
B. Sanctification
C. Grâce
  1. La grâce commune
  2. La grâce de l’alliance
  3. La grâce qui sauve
D. Révélation
  1. Révélation générale
  2. Révélation spéciale
  3. Illumination intérieure et
  4. conviction personnelle
V. Conclusion

III

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The Apostles’ Creed

Lesson Four

The Holy Spirit

INTRODUCTION

Au sein du christianisme, il existe des sensibilités différentes qui mettent chacune l’accent sur des choses différentes. Certains chrétiens mettent l’accent sur le culte. D’autres sur la doctrine et sur la vérité. D’autres sur le travail social et sur les bonnes œuvres. D’autres sur l’unité des croyants. D’autres encore mettent l’accent sur la piété personnelle. Toutes ces choses sont bonnes.

Mais il y a une réalité sous-jacente, que beaucoup de chrétiens oublient de prendre en considération ; une réalité qui unifie toutes ces sensibilités différentes. Il s’agit de celui qui est la source de toutes ces bonnes choses dans le corps de Christ. Il s’agit de la personne qui nous encourage et qui nous rend aptes dans ces domaines et dans tous les autres domaines de la foi chrétienne. Il est toujours avec nous, il travaille sans relâche à appliquer le salut à notre vie. Il est lui-même la vie qui est en nous. Il s’agit de nul autre que du Saint-Esprit de Dieu.

Nous entamons la quatrième leçon de notre série consacrée au Symbole des Apôtres. Et nous l’avons intitulée : « Le Saint-Esprit », car nous allons nous intéresser à l’article de foi du symbole qui parle du Saint-Esprit, c’est-à-dire la troisième personne de notre Dieu trinitaire.

Dans le Symbole des Apôtres, il n’y a qu’une seule phrase qui aborde directement le sujet du Saint-Esprit ; c’est la suivante :

« Je crois en l’Esprit-Saint. »

La seule autre chose qui soit dite à son sujet dans le symbole, c’est que le SaintEsprit a conçu Jésus dans le sein de Marie. Comme vous pouvez le voir, le crédo ne dit que relativement peu de choses sur le Saint-Esprit, en tout cas de façon explicite. Mais de façon implicite, il y a beaucoup d’éléments importants qui le concernent, et qui ont revêtu beaucoup d’importance pour les croyants tout au long de l’histoire.

Notre étude consacrée au Saint-Esprit sera divisée en trois parties. D’abord, nous parlerons de sa nature divine, de sa place à part entière dans la Trinité. Deuxièmement, nous parlerons du fait que le Saint-Esprit est une vraie personne, et pas seulement une force divine. Et troisièmement, nous évoquerons son œuvre, celle qu’il a accomplie dans le passé et celle qu’il continue d’accomplir aujourd’hui. Commençons par la nature divine du Saint-Esprit.

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NATURE DIVINE

Nous allons parler de la nature divine du Saint-Esprit sous deux angles. D’une part, nous allons voir que le Symbole des Apôtres affirme la nature divine de l’Esprit. Et d’autre part, nous examinerons quelle est la base biblique de cet enseignement du symbole. Commençons par la façon dont le Symbole des Apôtres déclare que le SaintEsprit est divin.

SYMBOLE DES APOTRES

« Quand on parle du Saint-Esprit, une des questions que les gens se posent, c’est de savoir si l’Église a toujours cru à sa divinité. Et il est certain que d’après les éléments historiques que nous avons, le Concile de Nicée et le Symbole de Nicée-Constantinople n’ont pas expliqué cela très clairement concernant la personne du Saint-Esprit ; et donc, un nouveau concile a été convoqué, le Concile de Chalcédoine me semble-t-il, où il a été affirmé que le Saint-Esprit devait être adoré comme étant pleinement Dieu, tout comme le Fils. Par conséquent, il y a eu des gens qui ont dit : ‘Vous voyez : l’Église n’a pas toujours cru que le Saint-Esprit était Dieu’. Je pense que c’est faux. Les conciles n’ont jamais été convoqués dans le but de formuler de nouvelles doctrines. Ils ont toujours été convoqués dans le but de préciser quel était l’enseignement historique et traditionnel de l’Église, en réponse aux hérésies. Et donc étant donnée la déclaration de ce concile, on a d’excellentes raisons de retracer la doctrine de la nature divine du Saint-Esprit jusqu’à l’époque des apôtres, en passant par l’enseignement des pères apostoliques et les tous premiers théologiens de l’Église. » [Dr Steve Blakemore]

Il faut bien reconnaître, dès le départ, que le Symbole des Apôtres n’affirme pas explicitement que le Saint-Esprit est Dieu. Mais il l’affirme implicitement d’au moins deux manières. D’abord, du fait de sa structure trinitaire, le symbole place le Saint-Esprit à égalité avec le Père et le Fils, ce qui est très significatif. Et ensuite, la manière dont le symbole décrit la conception de Jésus sous-entend que le Saint-Esprit est divin. Nous allons nous intéresser à ces deux éléments, en commençant par la structure du symbole.

Structure

Vous vous souvenez peut-être que dans une leçon précédente, lorsque nous avons parlé du crédo sous l’angle de la doctrine de Dieu, nous avons dit que le Symbole des Apôtres pouvait être considéré comme étant constitué de trois parties principales, chacune commençant par l’expression : « Je crois ». La première partie parle de croire en Dieu le Père. La deuxième partie parle de croire en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur. Et la troisième partie parle de croire au Saint-Esprit, puis énumère plusieurs de ses domaines d’activité.

Comme on l’a vu dans une leçon précédente, il a fallu du temps pour que le Symbole des Apôtres prenne forme, les versions les plus anciennes étant des textes destinés à être utilisés comme profession de foi lors des baptêmes dans les églises locales. Certaines de ces versions répètent l’expression « je crois » avant la partie qui concerne Jésus. D’autres versions utilisent simplement le mot « et », comme la version qui a été normalisée autour de l’an 700. Mais peu importe la formule exacte qui est employée, l’idée est la même : le symbole est structuré d’après les trois personnes de Dieu. Et cette structure a toujours été reconnue par l’Église. C’est une formule trinitaire qui affirme qu’il n’y a qu’un seul Dieu, mais que ce Dieu unique existe en trois personnes, à savoir le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Le père de l’Église Hippolyte de Rome, qui a vécu de l’an 170 à 236, explique que le crédo utilisé lors des baptêmes à son époque avait une structure trinitaire très explicite. Ce crédo était probablement, au départ, un texte utilisé localement, mais son usage s’est répandu par la suite. Son contenu ressemble beaucoup au Symbole des Apôtres que nous connaissons aujourd’hui, et la façon dont il était utilisé dans les cérémonies de baptême révèle sa portée fortement trinitaire.

Hippolyte explique que le baptême était administré en immergeant une personne trois fois. Avant chaque immersion, la personne qui recevait le baptême devait réciter la partie du crédo en rapport avec telle ou telle personne de la Trinité. Pour commencer, la personne devait déclarer croire aux articles de foi relatifs au Père ; puis, la personne était immergée. Ensuite, il fallait déclarer croire aux articles relatifs au Fils, et s’ensuivait une deuxième immersion. Enfin, venaient les articles relatifs au Saint-Esprit, et la troisième et dernière immersion. À travers ce type de pratique dans l’Église primitive, on peut voir que la structure-même du symbole était destinée à souligner la nature divine et l’œuvre de chacune des personnes de la Trinité, y compris le Saint-Esprit.

Mais le Symbole des Apôtres affirme que le Saint-Esprit est Dieu d’une deuxième façon : c’est en décrivant la conception de Jésus.

La conception de Jésus

Le Symbole des Apôtres dit que Jésus-Christ, le Fils de Dieu :

« […] a été conçu du Saint-Esprit ».

Cette affirmation ne dit pas explicitement que le Saint-Esprit est pleinement Dieu, mais c’est ce qu’elle implique très fortement. En parlant de la conception de Jésus, le symbole fait allusion à Luc, chapitre 1, verset 35, où l’ange dit ceci à Marie :

« Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi, le saint enfant qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. » (Luc 1.35)

Dans ce verset, le Saint-Esprit équivaut à la puissance du Très-Haut. Comme on le verra un peu plus loin dans cette leçon, seul Dieu peut avoir la puissance du Très-Haut. Donc en faisant allusion à ce verset et en donnant ainsi un exemple de ce que le SaintEsprit a fait, le Symbole des Apôtres affirme que l’Esprit est pleinement Dieu. Cette idée est confirmée par Hébreux, chapitre 10, versets 5 à 7, où il est dit ceci :

« C’est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande ; mais tu m’as formé un corps. Tu n’as agréé ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché. Alors j’ai dit : Voici : je viens, – Dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet – pour faire, ô Dieu, ta volonté. » (Hébreux 10.5-7)

Il est dit dans ce passage que c’est Dieu qui a créé le corps humain de Jésus. Étant donné ce genre de versets, nous pouvons dire sans hésiter que lorsque le Symbole des Apôtres attribue la conception de Jésus au Saint-Esprit, ce qui est sous-entendu c’est que l’Esprit est Dieu.

Nous avons donc vu comment la doctrine de la nature divine du Saint-Esprit était présente dans le Symbole des Apôtres ; voyons maintenant quelle est la base biblique de cette doctrine.

BASE BIBLIQUE

Il est important de reconnaître que la foi que nous professons aujourd’hui a été professée sans interruption au fil des siècles. Voilà pourquoi il est vraiment utile de comprendre, entre autres, ce que le Symbole des Apôtres enseigne par rapport à la nature divine du Saint-Esprit. Ceci dit, nos convictions s’appuient avant tout sur l’Écriture. Nous accordons de la valeur au crédo en tant que résumé de l’Écriture, mais pas s’il se substitue à l’Écriture. Et pour cette raison, il est toujours important de vérifier que ce qu’il dit est biblique.

« Je pense qu’on peut discerner au moins quatre éléments d’après lesquels on peut dire que l’Écriture enseigne la nature divine du Saint-Esprit. D’abord, il y a le fait que le terme de ‘Saint-Esprit’ soit utilisé de manière interchangeable avec ‘Dieu’ dans certains passages.

Ensuite, il y a le fait que certains attributs qui sont propres à Dieu sont appliqués au Saint-Esprit. Troisièmement, le Saint-Esprit accomplit certaines œuvres que seul Dieu peut accomplir. Et enfin, on peut remarquer que le Saint-Esprit est inclus dans le nom unique (dans Matthieu 28) auquel les chrétiens sont baptisés. » [Dr Keith Johnson]

Il y a donc une base biblique pour croire à la divinité du Saint-Esprit, et il y a différentes manières de le démontrer. Mais pour ce qui nous concerne, nous allons nous concentrer sur les noms que porte le Saint-Esprit, sur les attributs qu’il possède, sur l’œuvre qu’il réalise, et sur les formules trinitaires qui le mentionnent. Commençons par les différents noms qui sont attribués au Saint-Esprit dans l’Écriture.

Les noms

Il y a toutes sortes de noms qui désignent le Saint-Esprit dans la Bible. Certains de ces noms pointent vers sa divinité de façon très implicite. D’autres le font de façon très explicite. Et d’autres noms sont un peu entre les deux.

Peut-être que le nom qui évoque sa divinité de la façon la plus implicite est le nom : « Saint-Esprit ». Le terme « saint » est souvent attribué à des éléments de la création qui ne sont aucunement divins. Le mot « saint » qualifie généralement des choses qui sont mises à part en raison d’un caractère particulier aux yeux de Dieu. Donc le mot « saint » à lui seul n’indique pas la nature divine du Saint-Esprit.

Et pourtant, il est important de noter que tout au long de l’Ancien Testament, c’est Dieu qui est constamment appelé « le Saint ». C’est ce qu’on peut voir dans de multiples passages, comme dans 2 Rois, chapitre 19, verset 22, dans Ésaïe, chapitre 30, versets 11 à 15, ou dans Osée, chapitre 11, versets 9 à 12. Et il y a d’autres passages où c’est Dieu luimême qui semble être désigné sous le nom de « Saint-Esprit » (ou « Esprit-Saint »), comme dans Ésaïe, chapitre 63, versets 10 et 11. Cette terminologie, on la trouve aussi dans d’autres écrits juifs anciens, bien que non-inspirés, comme dans le Livre de la Sagesse, chapitre 9, verset 17. Étant donné cet usage que l’on trouve à l’époque de l’Ancien Testament, il est légitime de voir dans le nom « Saint-Esprit » un sens divin.

Il y a donc des noms qui évoquent la divinité de façon très implicite ; mais regardons quelques noms qui sous-entendent la nature divine du Saint-Esprit de façon un peu moins implicite. Ce sont des noms comme : « l’Esprit du Seigneur », « l’Esprit de Dieu », ou encore : « l’Esprit du Dieu vivant ». Il y a aussi : « l’Esprit de Jésus », « l’Esprit de Christ », « l’Esprit de Jésus-Christ ». Ou encore : « l’Esprit de votre Père », « l’Esprit de son Fils », et : « l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts ». Tous ces titres sous-entendent que le Saint-Esprit est Dieu, en indiquant que Dieu est uni au Saint-Esprit de la même façon qu’un être humain est uni à son propre esprit. L’Apôtre Paul fait ce lien de manière tout-à-fait explicite dans 1 Corinthiens, chapitre 2, verset 11, où il écrit ceci :

« Qui donc, parmi les hommes, sait ce qui concerne l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît ce qui concerne Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. » (1 Corinthiens 2.11)

Notre esprit fait partie de ces choses qui font de nous des êtres humains. Et notre esprit n’a rien d’inhumain. Il est pleinement humain. De la même façon, le Saint-Esprit est pleinement divin. Et c’est pour cette raison qu’il est en mesure de connaître la pensée de Dieu. Et donc, en révélant la pensée de Dieu aux chrétiens, le Saint-Esprit se révèle être Dieu.

Enfin, il y a des passages qui désignent très explicitement le Saint-Esprit sous le titre de « Dieu ». Écoutez par exemple ce que dit Pierre à Ananias dans Actes, chapitre 5, versets 3 et 4 :

« Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point de mentir à l’Esprit-Saint et de retenir une partie du prix du champ ? […] Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. » (Actes 5.3-4)

Dans ce passage, Pierre dit d’abord qu’Ananias a menti au Saint-Esprit. Et ensuite, il explique ce que cela veut dire, en disant qu’Ananias a menti à Dieu. Ici, l’Apôtre Pierre appelle clairement le Saint-Esprit « Dieu ».

Donc quand on considère les différents noms qui sont donnés au Saint-Esprit dans l’Écriture, on voit que beaucoup d’entre eux indiquent sa nature divine, tantôt de manière implicite, tantôt de manière plus explicite.

Mais la Bible révèle que le Saint-Esprit est Dieu d’une autre manière, à savoir, deuxièmement, en lui attachant des attributs divins.

Les attributs

Les théologiens chrétiens ont pris l’habitude de parler des attributs de Dieu sous deux catégories : ses attributs communicables et ses attributs incommunicables. D’une part, il a donc des attributs communicables, qui peuvent être « communiqués » ou « donnés » d’une manière ou d’une autre à ses créatures.

Par exemple, Dieu possède l’attribut de la raison, ce qu’il communique ou donne également aux êtres humains. En tant que créatures limitées, les êtres humains ne peuvent pas comprendre parfaitement le raisonnement de Dieu. Mais nous avons quand même la capacité de raisonner. Cela, bien sûr, ne veut pas dire que nous sommes divins. Cela prouve simplement que nous avons été créés par un Dieu rationnel qui nous a communiqué jusqu’à un certain point cet attribut qu’est la raison. Notre raison procède de sa raison ; nous reflétons cet attribut qui est d’abord le sien, car nous sommes ses créatures.

Un autre attribut communicable de Dieu est l’amour. Et il y a beaucoup de passages dans l’Écritures qui disent que notre amour pour autrui, et même notre amour pour Dieu, découlent directement de l’amour en tant qu’attribut de Dieu. On le voit par exemple dans Galates, chapitre 5, verset 2, dans Éphésiens, chapitre 5, verset 1, dans 2 Timothée, chapitre 1, verset 7, et dans 1 Jean, chapitre 4, versets 7 à 21.

Mais Dieu possède aussi des attributs incommunicables : des attributs qui, par nature, ne peuvent pas être donnés à ses créatures. Les attributs incommunicables les plus évidents sont, par exemple, l’omniscience de Dieu (c’est-à-dire son intelligence, sa connaissance et sa sagesse infinies), son omnipotence (c’est-à-dire sa puissance infinie), son omniprésence (c’est-à-dire le fait qu’il existe partout en même temps), et son éternité (c’est-à-dire le fait qu’il existe de lui-même depuis toujours et pour toujours). Puisque les attributs incommunicables de Dieu lui appartiennent exclusivement, on peut prouver que le Saint-Esprit est Dieu en montrant qu’il possède un ou plusieurs de ces attributs. Et quand on étudie l’Écriture, on découvre qu’en fait, le Saint-Esprit les possède tous. Prenons, pour commencer, l’omniscience du Saint-Esprit.

L’Écriture affirme que l’Esprit connaît parfaitement la pensée de Dieu. C’est une idée que l’on trouve dans Éphésiens, chapitre 1, verset 17 et dans 1 Corinthiens, chapitre 2, versets 10 et 11. L’intelligence de Dieu est évidemment infinie, ce qui veut dire qu’il faut également une intelligence infinie pour la connaître parfaitement. Puisque le Saint-Esprit a la capacité de comprendre la pensée omnisciente de Dieu, cela veut dire que le Saint-Esprit lui-même est omniscient. Et puisqu’il est omniscient, il est forcément Dieu.

On peut aussi savoir que le Saint-Esprit est Dieu du fait de son omnipotence. Sa puissance, c’est la puissance illimitée de Dieu. Beaucoup de passages de l’Écriture parlent de la puissance du Saint-Esprit, comme 1 Samuel, chapitre 10, verset 6 ; Romains, chapitre 15, verset 19 ; 1 Corinthiens, chapitre 12, verset 11 ; et 1 Thessaloniciens, chapitre 1, verset 5. Voyez par exemple la façon dont le Saint-Esprit est associé à la puissance de Dieu dans Genèse, chapitre 1, versets 1 à 3 :

« Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, mais l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut. » (Genèse 1.1-3)

On l’a déjà dit, mais lorsque l’Ancien Testament fait référence à Dieu, c’est généralement la Trinité tout entière qui est visée. Mais en fonction des termes et du contexte, on peut aussi, en toute légitimité, estimer qu’un accent particulier est mis sur telle ou telle personne de la Trinité. Ici, l’accent est mis sur la personne du Saint-Esprit en tant qu’Esprit de Dieu. Le fait de créer la lumière, c’est donc quelque chose que le SaintEsprit a fait. Et on peut en dire autant de tout ce que Dieu a créé dans ce chapitre. Mais pour que le Saint-Esprit ait une telle omnipotence, pour qu’il soit capable de créer quelque chose à partir de rien, il faut nécessairement qu’il soit pleinement Dieu.

Il y a un autre attribut incommunicable que le Saint-Esprit possède : c’est l’omniprésence. Des passages tels que Psaume 139, versets 7 à 10, nous enseignent que l’Esprit est présent partout dans la création, depuis les cieux les plus élevés jusqu’aux profondeurs de la mer.

Le Saint-Esprit possède aussi l’attribut de l’éternité. Hébreux, chapitre 9, verset 14, mentionne le Saint-Esprit comme étant « l’Esprit éternel », ce qui veut dire qu’il a toujours existé et qu’il existera toujours.

Quand on considère ces attributs incommunicables, parmi d’autres, on voit clairement que d’après la Bible, le Saint-Esprit est Dieu.

L’œuvre

Un troisième élément dans l’Écriture qui atteste la divinité du Saint-Esprit est le genre d’œuvre qu’il accomplit. Nous parlerons de l’œuvre générale du Saint-Esprit de façon beaucoup plus détaillée un peu plus loin dans cette leçon. Mais pour l’heure, considérons simplement et rapidement quelques unes de ses œuvres afin de voir en quoi elles prouvent sa divinité.

« Les œuvres de l’Esprit sont une des preuves bibliques de sa divinité. L’Esprit de Dieu est celui qui rend témoignage à Christ, qui nous unit à Christ, qui suscite la vie nouvelle, qui provoque la résurrection, qui prend part à la création du monde. Toutes ces œuvres ne sont rien d’autre que des œuvres de Dieu. Ce ne sont pas des choses que font les humains, ni les anges, ni rien d’autre de créé. Il n’y a que Dieu qui fasse ces choses. Et donc à partir de là, on voit que le Saint-Esprit fait les œuvres de Dieu, et donc qu’il n’est pas seulement une personne, mais qu’il est aussi divin. » [Dr Stephen Wellum]

Le Saint-Esprit est l’auteur de beaucoup de choses dont la Bible dit que Dieu seul peut les faire, et qui sont les signes d’une puissance divine et d’attributs proprement divins. Par exemple, il crée une vie nouvelle quand il régénère notre esprit ; c’est ce qu’on voit dans Romains, chapitre 8, verset 11. Il est notre accès au Père, comme on le voit dans Éphésiens, chapitre 2, verset 18. Il applique le salut à notre vie, comme cela nous est expliqué dans Romains, chapitres 5 à 8. C’est sa puissance qui rend possibles les miracles des prophètes, et même ceux de notre Seigneur Jésus, comme on le voit dans des passages tels que Romains, chapitre 15, verset 4 et 19. Bien que la liste des œuvres divines du Saint-Esprit soit pratiquement infinie, concentrons-nous simplement sur deux exemples bien connus en guise d’illustration.

Tout d’abord, le Saint-Esprit a inspiré la rédaction des Écritures, qui à leur tour constituent la Parole-même de Dieu. Et quand on reconnaît que la Parole du Saint-Esprit est la Parole de Dieu, on est en train de reconnaître que le Saint-Esprit est Dieu lui-même. C’est une idée que l’on trouve dans Matthieu, chapitre 10, verset 20, dans Jean, chapitre 3, verset 34, dans Actes, chapitre 1, verset 16, et chapitre 4, verset 31, et dans Éphésiens, chapitre 6, verset 17.

À titre d’exemple, écoutez ce que dit l’Apôtre Pierre dans 2 Pierre, chapitre 1, versets 20 et 21 :

« Aucune prophétie de l’Écriture ne peut être l’objet d’interprétation particulière, car ce n’est nullement par une volonté humaine qu’une prophétie a jamais été présentée, mais c’est poussés par le SaintEsprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » (2 Pierre 1.2021)

Dans ce passage, Pierre dit que le fait d’être poussé par le Saint-Esprit équivaut à parler de la part de Dieu. L’Écriture est la Parole de Dieu car elle est inspirée et dite par Dieu, en l’occurrence par le Saint-Esprit, qui est la troisième personne de Dieu.

Prenons pour deuxième exemple l’œuvre du Saint-Esprit en tant que Consolateur. Dans Jean, chapitres 14 à 16, Jésus dit du Saint-Esprit qu’il est le consolateur et qu’il fait des choses comme révéler la vérité, convaincre le monde de péché, et témoigner de Jésus. Et aussi étrange que cela puisse paraître, ce ministère rend le Saint-Esprit encore plus important que la présence immédiate, terrestre, de Jésus lui-même. C’est Jésus qui dit, dans Jean, chapitre 16, verset 7 :

« Je vous dis la vérité : il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. » (Jean 16.7)

Réfléchissez-y un instant. D’après Jésus, la présence du Saint-Esprit vaut mieux pour l’Église que celle de Jésus en chair et en os. Mais un être créé, limité, ne pourrait jamais surpasser les bienfaits de la présence terrestre de Christ. Non, pour que le SaintEsprit nous soit encore plus bénéfique que Dieu le Fils, il faut évidemment que le SaintEsprit lui-même soit Dieu.

Les formules

Il y a une quatrième façon dont l’Écriture affirme la divinité du Saint-Esprit ; c’est par des formules trinitaires qui font apparaître son nom à côté de celui du Père et du Fils.

Une formule trinitaire est un passage de l’Écriture qui mentionne explicitement les trois personnes de la Trinité à un niveau à peu près équivalent, souvent en montrant la façon dont elles coopèrent. En parlant du Père, du Fils et du Saint-Esprit comme étant des partenaires égaux, la Bible indique que le Saint-Esprit est tout aussi divin que le Père et le Fils. On trouve ce type de formules dans Romains, chapitre 15, verset 30, dans 1 Corinthiens, chapitre 12, versets 4 à 6, dans 2 Thessaloniciens, chapitre 2, versets 13 et 14, et dans plusieurs autres passages. Prenons juste deux exemples.

Le premier, tiré de Matthieu, chapitre 28, verset 19, où Jésus donne cet ordre :

« Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » (Matthieu 28.19)

Dans cette formule, Jésus dit que le baptême doit être administré au nom (ou sous l’autorité) des trois personnes de la Trinité. Cet ordre ne fait aucune distinction, en termes d’honneur, entre les trois personnes de Dieu. Les trois sont présentées comme égales.

Un deuxième exemple très clair se trouve dans 2 Corinthiens, chapitre 13, verset 13, où l’Apôtre Paul écrit ceci :

« Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! » (2 Corinthiens

13.13)

Dans cette bénédiction qui conclut sa lettre, Paul met côte-à-côte le Fils, c’est-àdire le Seigneur Jésus-Christ, le Père, qu’il appelle simplement : « Dieu », et le SaintEsprit. En faisant cela, il présente ces trois personnes comme étant des partenaires égaux pour ce qui est de dispenser la bénédiction du salut.

De telles formules montrent que le Saint-Esprit est une personne de la Trinité, à égalité avec les deux autres. Elles montrent que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont égaux entre eux pour ce qui est des attributs essentiels et des activités propres de Dieu, comme le fait de communiquer la grâce et le salut aux pécheurs, et le fait d’être honoré et adoré comme Dieu.

« La doctrine chrétienne de la Trinité affirme que le Dieu unique existe éternellement en un seul être mais en trois personnes. Puisque le Saint-Esprit est Dieu, il est non seulement juste et approprié de lui adresser nos prières, mais aussi de l’honorer comme Dieu. » [Dr Keith

Johnson]

Maintenant que nous avons discuté de la nature divine du Saint-Esprit, nous pouvons passer à notre deuxième volet : à savoir le fait qu’il soit une personne. Dans cette partie, nous allons étudier l’idée selon laquelle le Saint-Esprit est une véritable personne et pas simplement une force ou une puissance divine.

UNE PERSONNE

Tout au long de l’histoire de l’Église, de nombreuses personnes ont nié le fait que le Saint-Esprit soit une personne, avec une conscience propre et des attributs divins personnels. Certains ont pensé qu’il n’était que le Père sous une forme différente. D’autres ont prétendu que le nom « Saint-Esprit » n’était qu’une simple expression qu’on employait pour décrire la puissance de Dieu. Mais d’après la structure du Symbole des Apôtres, on peut voir que celui-ci met en avant la position biblique, d’après laquelle le Saint-Esprit est une personne réelle et distincte au sein de la Trinité. C’est là l’enseignement clair de l’Écriture, et cela a été la position de toutes les branches de l’Église chrétienne, à toutes les époques.

« Dans le Nouveau Testament, le Saint-Esprit est décrit en des termes qui sont caractéristiques d’une personne, et pas juste comme une force impersonnelle. Et toute l’Église s’est ralliée à ce témoignage et a dit : ‘C’est cela que nous croyons, nous aussi.’ Il est vrai qu’il a fallu trois ou quatre cents ans avant qu’il y ait un vrai débat à ce sujet et que le symbole l’articule comme il le fait. Mais quand Basile de Césarée aborde le sujet au quatrième siècle, il n’est pas en train d’introduire une nouvelle doctrine ; il est seulement en train de mettre sur la table ce que les gens croient déjà depuis trois cents ans. » [Dr Peter Walker]

Il nous faut bien admettre dès le départ que le Symbole des Apôtres n’est ni précis, ni explicite sur ce sujet. Mais quand on considère les débats théologiques importants qu’il y a eu sur le Saint-Esprit pendant les premiers siècles du christianisme, on peut voir que quand le symbole affirme que le Saint-Esprit est un membre de la Trinité, c’est en même temps une affirmation implicite du fait qu’il est une personne. En communion avec le reste du christianisme biblique, le Symbole des Apôtres rejette l’idée d’un Esprit de Dieu impersonnel qui ne serait qu’une force ou une puissance divine.

Nous allons étudier quelle est la base biblique à partir de laquelle le symbole peut affirmer que le Saint-Esprit est une personne, et nous allons le faire en trois temps.

D’abord, nous relèverons les attributs personnels que possède le Saint-Esprit.

Deuxièmement, nous verrons dans quelle mesure il se distingue personnellement du Père et du Fils. Et troisièmement, nous étudierons la relation personnelle qu’il a avec les autres membres de la Trinité. Commençons donc par les attributs du Saint-Esprit qui prouvent qu’il est une vraie personne.

ATTRIBUTS

Ce qu’on appelle les attributs personnels du Saint-Esprit sont les attributs qu’il possède et qui sont propres aux personnes, c’est-à-dire des choses que l’on ne peut dire de lui que s’il est une vraie personne et pas seulement une force impersonnelle.

« Je trouve très significatif le fait que Nouveau Testament non seulement parle des noms et des titres de Dieu le Père, des œuvres de Dieu le Père, des attributs de Dieu le Père, des actes de Dieu le Père, mais qu’il en fait autant pour le Fils et pour le Saint-Esprit. Autrement dit, toutes les propriétés personnelles qui sont celles de Dieu le Père dans la Bible sont aussi celles de Dieu le Saint-Esprit dans le Nouveau Testament. Et cela nous montre, une fois de plus, que le Saint-Esprit est une personne, pas une force ou une puissance. » [Dr J. Ligon Duncan iii]

Le Saint-Esprit a beaucoup trop d’attributs personnels pour que nous puissions en faire toute la liste dans le cadre de cette leçon, donc nous allons simplement considérer quatre exemples qui suffiront à montrer qu’il est une personne. D’abord, notons que le Saint-Esprit a une volonté. C’est cette faculté qu’il exerce pour planifier, pour désirer et pour choisir. Il est évident que toute entité capable de faire ces choses ne peut pas être une simple force ou une simple puissance. Prenons comme exemple ce que dit Paul dans

1 Corinthiens, chapitre 12, verset 11, au sujet de la distribution des dons spirituels. Il dit :

« Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. » (1 Corinthiens 12.11)

Le Saint-Esprit veut que certaines personnes aient certains dons, et d’autres personnes des dons différents. Une force impersonnelle n’a ni projet ni désir. Seules des personnes peuvent en avoir. Par conséquent, le Saint-Esprit est forcément une personne.

Le Saint-Esprit a aussi comme attribut une intelligence, qui lui permet d’avoir la connaissance et la capacité d’enseigner. Cette intelligence, il l’exprime de diverses manières, comme en discernant et en connaissant la pensée de Dieu, ce qu’on voit dans

Corinthiens, chapitre 2, verset 10, ou en ayant ses propres pensées, ce qu’on voit dans Romains, chapitre 8, verset 27. Il communique aussi la sagesse et la connaissance, comme on le voit dans 1 Corinthiens, chapitre 12, verset 8. Et il enseigne, d’après Luc, chapitre 12, verset 12.

Jésus lui-même parle de l’intelligence de l’Esprit, dans Jean, chapitre 14, verset

26. Écoutez ce qu’il dit à ses apôtres dans ce passage :

« Le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, c’est lui qui vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que moi je vous ai dit. » (Jean 14.26)

Une force impersonnelle ne pense pas, ne connait rien, ne peut pas enseigner. L’attribut de l’intelligence prouve donc que l’Esprit est une personne.

Le Saint-Esprit a aussi des émotions, des sentiments et des affections internes qu’il exprime en réponse à d’autres personnes ou à des événements. Comme les autres attributs que nous avons déjà mentionnés, les émotions du Saint-Esprit prouvent qu’il est une personne, pas seulement une puissance. Par exemple, Romains, chapitre 15, verset 30, parle de l’amour du Saint-Esprit. 1 Thessaloniciens, chapitre 1, verset 6, parle de sa joie. Et écoutez la façon dont Éphésiens, chapitre 4, verset 30, parle de la peine qu’il est capable de ressentir :

« N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. » (Éphésiens 4.30)

Le fait que le Saint-Esprit ait des émotions telles que la tristesse prouve qu’il est une vraie personne.

De plus, l’Esprit a un attribut qu’on pourrait appeler « l’agentivité ». C’est-à-dire qu’il veut, prévoit et réalise tout ce qu’il fait, de manière consciente et volontaire. C’est ce qui lui permet de faire toutes sortes de choses qui ne sont faisables que par des personnes. Par exemple, le Saint-Esprit rend témoignage, dans Jean, chapitre 15, verset 26, et dans Romains, chapitre 8, verset 16. Il communie avec nous, d’après Philippiens, chapitre 2, verset 1. Et il parle et il donne des ordres, comme on le voit dans Actes, chapitre 8, verset 29, et au chapitre 13, verset 2.

Prenons comme exemple ce qui est dit dans Romains, chapitre 8, versets 26 et 27 :

« L’Esprit lui-même intercède [pour nous] par des soupirs inexprimables ; […] c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints. » (Romains 8.26-27)

Le fait que le Saint-Esprit prie pour les croyants est une preuve supplémentaire du fait qu’il est une personne. Une force ou une puissance impersonnelle ne prie pas, ni n’intercède, ni ne soupire dans sa sincérité. Il n’y a que des personnes pour faire cela.

Charles Spurgeon, le grand prédicateur baptiste anglais qui a vécu de 1834 à 1892, en parle dans une prédication intitulée : « L’intercession du Saint-Esprit », basée sur Romains, chapitre 8, versets 26 et 27. Écoutez ce qu’il dit :

« Le Saint-Esprit nous aide à supporter les infirmités de notre corps et de notre intelligence ; il nous aide à porter notre croix, qu’il s’agisse d’une douleur physique, ou d’une dépression mentale, ou d’un combat spirituel, ou de la calomnie, ou de la pauvreté, ou de la persécution. Il nous aide dans notre infirmité ; et la force de ce soutien, étant divine, est telle que nous n’avons rien à craindre. La grâce de Dieu nous suffira ; sa force s’accomplira dans notre faiblesse. » [Charles Spurgeon]

« Il est encourageant de savoir qu’il y a quelque chose qui œuvre en moi, quelqu’un qui œuvre en moi, qui est beaucoup plus puissant que moi. Et même si parfois je me sens complètement démuni, dépassé, quelle qu’en soit la raison, ce ne sont que des émotions ; ce n’est pas la réalité. Le tout-puissant Saint-Esprit de Dieu œuvre sans relâche pour me conformer à l’image de Christ. Quel encouragement ! C’est aussi très sérieux, parce que cela veut dire que je suis constamment en présence du Dieu vivant, à vivre constamment devant la face de Dieu. Et bien que je puisse dissimuler mes manquements aux hommes, il n’y a rien que l’on puisse appeler en fin de compte des péchés ‘secrets’, puisque je vis dans la présence de Dieu. Et le Saint-Esprit est un Esprit saint ; l’Esprit de Dieu est pur. C’est sûr qu’en tant que pasteur, j’aimerais pouvoir communiquer cet équilibre lorsque j’accompagne des gens qui luttent contre le péché. Ne désespère pas ! Le Saint-Esprit est à l’œuvre dans ton cœur et dans ta vie ; aie confiance en Christ et repose-toi sur lui qui te donnera la victoire contre le péché. Mais ne te satisfais pas non plus du statu quo car le même Saint-Esprit est constamment là, présent et actif en toi et avec toi. » [Dr Dennis Johnson]

Ce que nous avons vu, c’est donc que les attributs personnels du Saint-Esprit prouvent qu’il est une personne ; maintenant, nous allons voir dans quelle mesure il se distingue du Père et du Fils en tant que personne au sein de la Trinité.

DISTINCTION

Il faut commencer par reconnaître qu’il y a plusieurs passages dans la Bible où la distinction entre l’Esprit et les autres personnes de la Trinité n’est pas très claire. Par exemple, le Saint-Esprit est appelé l’Esprit du Fils de Dieu dans Galates, chapitre 4, verset 6, et l’Esprit du Père dans Matthieu, chapitre 10, verset 20. Et il a plusieurs autres noms qui mettent en valeur le lien relationnel qui existe entre les différents membres de la Trinité plutôt que leur caractère distinct.

Bien que ce type de passages ait alimenté beaucoup de débats dans l’Église primitive, ces rapprochements étroits ne devraient pas nous étonner. Après tout, les trois personnes de la Trinité ne sont qu’un seul Dieu ! Donc il n’y a rien d’incohérent si l’on dit du Saint-Esprit qu’il est à la fois l’Esprit du Père et du Fils, et en même une personne entièrement distincte.

Il y a une façon de mettre en lumière ce qui distingue l’Esprit des autres personnes de la Trinité : c’est de regarder les passages de l’Écriture où on les voit interagir, et où l’on voit par conséquent ressortir, à travers leurs interactions, les choses qui les différencient. Il y a beaucoup de passages comme cela, mais deux exemples suffiront à montrer que l’Esprit est distinct du Fils et du Père. D’abord, écoutons ce que dit Jésus dans Jean, chapitre 16, verset 7 :

« Je vous dis la vérité : il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. » (Jean 16.7)

Jésus est en train de dire que le Saint-Esprit ne viendra pas si le Fils ne s’en va pas d’abord. Il est évident qu’il se considère comme distinct de l’Esprit, puisque l’un doit partir avant que l’autre ne vienne. L’un et l’autre ont un rôle particulier, et le rôle de l’Esprit ne va pas débuter avant que le Fils n’ait achevé son œuvre sur terre et qu’il ne soit monté au ciel. L’Esprit est donc clairement distinct du Fils.

De la même façon, l’Esprit fait des choses qui le distinguent du Père. Par exemple, dans son rôle de Consolateur, Le Saint-Esprit est notre avocat ; il nous aide dans nos prières en plaidant notre cause auprès de Dieu.

« En général, l’œuvre de l’Esprit consiste à appliquer l’œuvre de Christ. Christ a donné sa vie, il s’est offert en sacrifice pour nous. C’est le rôle de l’Esprit de prendre cette œuvre et de l’appliquer à notre cœur, donc les deux sont nécessaires. Pensons-y : s’il n’y avait pas l’Esprit pour l’appliquer à notre cœur, on ne serait pas en très bonne posture, parce que l’œuvre de Christ, et bien Dieu veut qu’elle nous transforme de l’intérieur. Et donc l’Esprit est là pour nous régénérer, pour nous faire naître de nouveau. L’Esprit nous rend saints (c’est notre sanctification), et l’Esprit est constamment en train de nous communiquer des dons et des bienfaits, et de produire du fruit dans notre vie, etc. ; donc l’œuvre de l’Esprit est vraiment indispensable. » [Dr John Frame]

Par exemple, voici ce que dit l’Apôtre Paul dans Romains, chapitre 8, versets 26 et 27 :

« Nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est l’intention de l’Esprit : c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints. » (Romains 8.2627)

Quand Paul dit que le Saint-Esprit intercède en notre faveur auprès du Père, il sousentend que le Saint-Esprit et le Père sont des personnes distinctes : l’une intercède, l’autre écoute l’intercession.

« Il intercède auprès du Père. Il est dans notre cœur et s’exprime lorsque nous ne savons pas comment prier, et il pousse des soupirs inexprimables, comme le dit Paul, de sorte que nous disions à Dieu ces choses que nous ne savons pas dire. » [Dr John Frame]

« Il est juste de dire que le schéma ordinaire de la prière, c’est de prier le Père, au nom du Fils, par la puissance du Saint-Esprit. Mais en même temps, nous faisons partie d’une religion caractérisée par une telle grâce et une telle liberté que nous pouvons nous adresser au Saint-Esprit sans pour autant compromettre l’intégrité de Dieu ni détourner la trajectoire de nos prières. » [Dr Glen Scorgie]

Il existe une « Prière à l’Esprit-Saint », qui est généralement attribuée au père de l’Église Saint Augustin, qui a vécu entre l’an 354 et 430, et qui nous donne un magnifique modèle pour nos propres prières :

« Respire en moi, Saint-Esprit, Afin que je pense ce qui est saint. Agis en moi, Saint-Esprit,

Afin que je fasse ce qui est saint. Attire-moi, Saint-Esprit,

Afin que j’aime ce qui est saint. Affermis-moi, Saint-Esprit, Afin que je garde ce qui est saint.

Garde-moi, Saint-Esprit,

Afin que je ne perde jamais ce qui est saint. »

Nous avons donc parlé du fait que le Saint-Esprit était une personne, d’abord sous l’angle de ses attributs personnels, ensuite sous l’angle de ce qui le distingue du Père et du Fils. Maintenant, nous allons nous intéresser à la relation qu’il a avec les autres personnes de la Trinité.

RELATION

On a déjà eu l’occasion de le dire au fil de ces leçons, mais la relation entre les personnes de la Trinité est généralement étudiée sous deux angles. En l’occurrence, les théologiens parlent de la Trinité ontologique d’une part, et de la Trinité économique d’autre part. Ces deux approches ont pour objet la même Trinité, à savoir le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Mais elles mettent en valeur des aspects différents de la relation entre ces trois personnes divines.

Quand on parle de la Trinité ontologique, on est en train de mettre l’accent sur l’être de Dieu et son existence. Dans cette perspective, le Saint-Esprit est égal au Père et au Fils en puissance et en gloire. Les trois personnes de Dieu sont infinies, éternelles et immuables. Les trois ont les mêmes attributs divins essentiels, tels que la sagesse, la puissance, la sainteté, la justice, la bonté et la vérité.

Et quand on parle de la Trinité économique, on est en train de parler de la façon dont les personnes de Dieu agissent les unes à l’égard des autres. Dans cette perspectivelà, chaque personne de la Trinité a des responsabilités différentes, une autorité différente, et un rôle particulier. L’autorité de l’Esprit est subordonnée à l’autorité supérieure du Père et du Fils. Et le rôle de l’Esprit consiste globalement à accomplir leur volonté et à augmenter leur gloire.

« Partout où se trouve Dieu, se trouve son Esprit. Son Esprit n’est pas seulement en lien avec sa présence mais aussi avec ses actes. Et donc quand on réfléchit à la façon dont Dieu s’occupe de sa création, il est impossible de décrire cette réalité sans faire référence au Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est, en ce moment même, en train de conduire l’histoire des hommes. Le Saint-Esprit est l’instrument-même de la sollicitude et de la bienveillance providentielles de Dieu. »

[Dr R. Albert Mohler Jr.]

En théologie chrétienne, que ce soit sous l’angle de la Trinité ontologique ou de la Trinité économique, le Saint-Esprit est considéré comme étant la troisième personne.

Il est la troisième personne de la Trinité ontologique, car il procède du Père, qui est la première personne, et du Fils, qui est la deuxième personne.

Avant d’aller plus loin, il est utile de préciser que les églises orthodoxes de l’Orient croient que le Saint-Esprit procède du Père seulement, et pas du Fils. Cette différence en termes de doctrine a été l’une des raisons du schisme entre les églises d’Orient et d’Occident, qui est apparu en l’an 1054, et qui perdure aujourd’hui. Puisque le Symbole des Apôtres a été rédigé avant cette controverse, celui-ci ne parle évidemment pas de ce désaccord entre l’Orient et l’Occident. Et ces deux branches de l’Église souscrivent toutes deux à l’intégralité du Symbole des Apôtres.

Du point de vue de la Trinité économique, le Saint-Esprit est également appelé la troisième personne car il se tient au troisième rang, étant subordonné à la fois au Père et au Fils. Les Écritures parlent de cette subordination de diverses manières. Par exemple, le Saint-Esprit est envoyé ou donné par le Père et par le Fils. L’Écriture le dit dans des passages comme Luc, chapitre 11, verset 13 ; Jean, chapitre 14, verset 26, et chapitre 15, verset 26 ; ou encore dans Actes, chapitre 2, verset 33. Et quand il vient, le Saint-Esprit obéit au Père et au Fils en faisant l’œuvre pour laquelle il a été envoyé. C’est ce que nous voyons dans des passages comme Jean, chapitre 16, verset 13 ; Romains, chapitre 8, verset 11 ; et 1 Pierre, chapitre 1, verset 2.

Bien entendu, même quand on dit que le Saint-Esprit occupe le rang le plus inférieur du point de vue de la Trinité économique, il est important de rappeler qu’il est néanmoins pleinement Dieu, et que son autorité est absolument souveraine sur tout aspect de la création. De plus, au sein de la Trinité, il y a beaucoup d’estime partagée entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, puisque ce qu’une personne fait, toutes les personnes y participent. Donc la subordination du Saint-Esprit au Père et au Fils ne signifie pas qu’il leur est intrinsèquement inférieur. Il ne l’est pas. Il est pleinement leur égal au niveau de leur essence divine.

Le fait que le Saint-Esprit soit une personne est un élément indispensable de la théologie chrétienne. Et comme on l’a vu, on a beaucoup de raisons de l’affirmer. Le Saint-Esprit possède des attributs qui montrent clairement qu’il a une personnalité distincte et consciente. Et la relation et les interactions qu’il a avec le Père et le Fils montrent sans l’ombre d’un doute qu’il est une personne active, intelligente, et pas seulement une force ou une puissance impersonnelle. Nous pouvons, et nous devons, croire sans hésiter à cette doctrine historique.

Jusqu’ici, dans cette leçon, nous avons donc étudié ce que disait le Symbole des Apôtres au sujet de la nature divine de l’Esprit et au sujet du fait qu’il soit une personne à part entière. Maintenant, nous pouvons passer à notre troisième volet : à savoir l’œuvre que le Saint-Esprit a accomplie dans l’histoire et qu’il continue d’accomplir aujourd’hui.

ŒUVRE

« Il y a un avantage, quand on a une bonne compréhension de l’œuvre de l’Esprit, qui est tout simplement de savoir que Dieu œuvre en nous d’une manière très personnelle. Il n’est pas juste en train d’appuyer sur des boutons. Il vient vers nous et il agit avec nous de façon très personnelle. L’Esprit demeure donc en nous. Il prie avec nous et pour nous. Il nous rend saints, et il est tout simplement très impliqué dans notre vie. Il nous fait porter les fruits de la vertu chrétienne, comme le dit Paul dans Galates. Il nous communique toutes sortes de dons pour le service dans l’Église, et tout cela, c’est l’œuvre de Dieu en nous, par l’Esprit. » [Dr John Frame]

En disant simplement : « Je crois en l’Esprit-Saint », le Symbole des Apôtres n’est certes pas très explicite ni très détaillé en ce qui concerne l’œuvre de l’Esprit. Mais le texte du symbole impliquait quand même, à l’origine, un certain nombre de choses dans ce domaine.

Il y a beaucoup de choses à dire au sujet de l’œuvre de l’Esprit, mais nous allons nous limiter à quatre aspects principaux. D’abord, nous allons parler de sa puissance créatrice. Ensuite, nous nous intéresserons à son œuvre de sanctification. Troisièmement, nous parlerons de la façon dont il dispense la grâce. Et enfin, nous parlerons de la révélation qu’il nous communique. Commençons par sa puissance créatrice.

PUISSANCE CREATRICE

Par cette expression de « puissance créatrice », nous désignons à la fois la capacité qu’a le Saint-Esprit de créer des choses nouvelles, et sa capacité de gouverner et d’agir sur ce qu’il a créé.

« Quand on lit le premier chapitre de la Bible, Genèse 1, on voit l’Esprit, le Saint-Esprit, qui plane au-dessus des eaux. Quand on lit Colossiens, chapitre 1, on voit que Christ est le créateur, et qu’il crée par l’intermédiaire du Saint-Esprit. L’Esprit agit aussi en termes de re-création, c’est-à-dire ce que nous associons à la conversion. C’est l’Esprit qui régénère. À moins que l’homme ne naisse de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Mais l’Esprit n’agit pas seulement pour nous régénérer en tant qu’individus ; il régénère aussi le cosmos. Ainsi, dans Romains 8, Paul dit que la création elle-même soupire et souffre les douleurs de l’enfantement, en attendant la régénération de toutes choses, ce qui est une œuvre du Saint-Esprit. »

[Dr Derek W. H. Thomas]

Notre étude de la puissance créatrice du Saint-Esprit va se concentrer sur trois domaines de son activité. D’abord, nous nous intéresserons à son œuvre créatrice dans le monde naturel. Ensuite, nous parlerons des dons spirituels qu’il donne à l’Église. Et troisièmement, nous parlerons de son rôle en ce qui concerne le renouveau personnel de notre cœur et de notre esprit. Commençons par la façon dont sa puissance créatrice se révèle dans le monde naturel.

Le monde naturel

La puissance créatrice du Saint-Esprit dans le monde naturel se voit tout d’abord dans les premiers versets de la Bible. Un peu plus tôt dans cette leçon, nous avons parlé du rôle de l’Esprit dans le récit de la création tel qu’on le découvre dans Genèse, chapitre 1, et nous avons remarqué qu’il avait l’omnipotence divine qui lui permettait de créer le monde à partir de rien. Il y a une idée similaire dans Psaume 104, verset 30, où le psalmiste loue Dieu de ce qu’il envoie son Esprit pour créer la terre et toutes ses créatures, non seulement à l’occasion de la semaine initiale de création, mais aussi chaque jour. Psaume 33, verset 6, fait écho à cette idée, et Job, chapitre 33, verset 4, étend cette idée spécifiquement aux êtres humains.

À titre d’exemple, écoutez simplement ce qui est dit au Psaume 104, verset 30 :

« Tu envoies ton esprit : ils sont créés, et tu renouvelles la face de la terre. » (Psaume 104.30, Darby)

Dans ce verset, le psalmiste exprime ce qu’il croit concernant la façon dont les choses viennent à exister dans la création. Et il attribue cela à l’Esprit de Dieu, c’est-àdire au Saint-Esprit.

La puissance créatrice du Saint-Esprit dans le monde naturel se voit aussi dans les nombreux miracles qu’il a permis, d’après l’Écriture. Par exemple, dans l’Ancien Testament, il permet à Moïse de tirer de l’eau d’un rocher, dans Exode, chapitre 17, verset 6. Et il multiplie la farine et l’huile d’une veuve, dans 1 Rois, chapitre 17.

Dans le Nouveau Testament, il permet à Jésus de multiplier la nourriture et de rassasier cinq mille personnes dans Matthieu, chapitre 14, et quatre mille personnes dans Matthieu, chapitre 15. Il ressuscite Jésus, comme on le voit dans Romains, chapitre 8, verset 11. Et il permet aussi tous les miracles de Paul, ainsi que son ministère, comme on le voit dans Romains, chapitre 15, versets 18 et 19.

Bien sûr, un de ses plus grands miracles, c’est l’incarnation, quand il a causé la grossesse de Marie, la mère de Jésus. Ce miracle particulier, qui nous est rapporté dans Luc, chapitre 1, verset 35, est la seule œuvre de l’Esprit qui soit mentionnée explicitement dans le Symbole des Apôtres.

Aujourd’hui encore, le Saint-Esprit a une puissance formidable qui lui permet de créer, de renouveler, et de conduire toute la création vers l’état final auquel Dieu la destine.

En fait, ce renouveau du monde n’atteindra son terme que lorsque le Saint-Esprit aura complètement renversé tous les effets de la chute de l’humanité dans le péché. Ce qu’on apprend dans Genèse, chapitre 3, c’est que lorsqu’Adam et Ève ont mangé du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, qui leur avait été interdit, Dieu les a maudits. Et puisque le genre humain avait été mandaté pour représenter Dieu et régner avec lui sur toute la terre, la malédiction de Dieu adressée à Adam et Ève a eu un effet sur toute la création, y compris sur le sol lui-même.

Depuis ce moment-là, le Saint-Esprit n’a pas cessé d’œuvrer dans le monde pour le rétablir et le conduire jusqu’à son état final. Il en résultera les nouveaux cieux et la nouvelle terre, dont il est question dans des passages comme Ésaïe, chapitre 65, verset 17, ou bien chapitre 66, verset 22, ou encore 2 Pierre, chapitre 3, verset 13, ou Apocalypse, chapitre 21, verset 1.

Maintenant que nous avons examiné la puissance créatrice du Saint-Esprit dans le monde naturel, nous allons pouvoir réfléchir à la façon dont il emploie sa puissance créatrice pour fournir des dons spirituels à l’Église.

Les dons spirituels

Par « dons spirituels », voici ce que nous voulons dire :

« Des capacités d’origine surnaturelle accordées par le Saint-Esprit à des individus dans le but d’édifier l’Église. »

Le Saint-Esprit suscite ces dons en accordant de nouvelles capacités à des gens qui ne les avaient pas, ou en faisant progresser les capacités existantes d’une personne au-delà du talent naturel de celle-ci ou de son expérience.

« Dans le Nouveau Testament, les dons spirituels représentent des capacités spéciales, uniques, dont l’origine est surnaturelle. Je pense qu’il est important d’insister sur le fait que ce ne sont pas juste des talents. Ce sont des capacités surnaturelles accordées à tout croyant.

Tout croyant a un don spirituel, ou plusieurs dons spirituels. » [Dr Mark Strauss]

Le genre de dons spirituels que le Saint-Esprit a accordés à l’Église primitive apparaît dans des listes telles que celle qu’on trouve dans Romains, chapitre 12, ou celle de 1 Corinthiens, chapitre 12, ou celle d’Éphésiens, chapitre 4. Certains de ces dons ressemblent à des talents naturels ou à des capacités humaines universellement répandues. Ce sont des capacités que même les gens en-dehors de l’Église possèdent jusqu’à un certain point, pour la simple et bonne raison qu’ils sont créés à l’image de Dieu. Des choses comme la sagesse, la connaissance, le service, l’enseignement, l’encouragement, la générosité, le leadership, et la miséricorde. Mais d’autres dons spirituels ont manifestement une origine surnaturelle, comme le don de guérir ou d’accomplir des miracles. Et d’autres encore se trouvent un peu entre ce qui est naturel et ce qui est surnaturel, comme la prophétie, le parler en langues, le don d’interprétation des langues, et le don de discerner les esprits.

Tous les chrétiens sont d’accord sur le fait que le Saint-Esprit accorde des dons surnaturels à son Église. Mais à l’intérieur de ce consensus général, il y a tout un éventail de positions différentes et nuancées. Certaines églises ont une position dite

« cessationniste », et affirment qu’aujourd’hui, le Saint-Esprit n’accorde que des dons qui ressemblent à des talents naturels. Les dons un peu plus spectaculaires auraient cessé, peut-être après l’époque des apôtres, ou après la clôture du canon de l’Écriture.

D’autres églises ont une position dite « continuationniste ». Elles affirment que l’Esprit continue de dispenser les mêmes dons que ceux que l’on voit dans le Nouveau Testament. Au sein de cette position, il existe un certain nombre de points de vue différents en ce qui concerne les dons que tout chrétien, individuellement, peut s’attendre à recevoir.

Entre ces deux extrêmes, on trouve toutes sortes de positions modérées. Les églises modérées ont tendance à affirmer que le Saint-Esprit peut encore accorder des dons spectaculaires quand il le souhaite. Mais elles considèrent que le Saint-Esprit n’est pas obligé de toujours accorder toutes les sortes de dons à son Église. Ces églises insistent sur la liberté qu’a le Saint-Esprit d’agir comme il le veut et quand il le veut.

Mais il y a au moins une chose que toutes ces positions ont en commun, c’est le fait que le Saint-Esprit continue d’accorder au moins certains dons à son peuple, pour le bien de son Église. Les dons spirituels représentent la puissance de Dieu, et ils doivent être utilisés au profit de son peuple tout entier. Ils ne sont pas accordés dans le but de satisfaire les désirs individuels de chacun, ni même dans le but d’améliorer la vie spirituelle personnelle des croyants. Ils sont plutôt donnés pour rendre l’Église apte au ministère et pour l’aider à atteindre sa maturité en Christ. C’est ce qu’on voit dans Romains, chapitre 12, versets 4 et 5, dans 1 Corinthiens, chapitre 12, verset 7, et dans Éphésiens, chapitre 4, versets 7 à 16. Prenons comme exemple ce que dit l’Apôtre Paul dans 1 Corinthiens, chapitre 12, verset 7 :

« À chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. » (1 Corinthiens 12.7)

Ce que Paul veut dire ici, c’est que les dons spirituels sont accordés pour le bien de l’Église. Certes, les dons d’un croyant peuvent aussi lui être profitables à titre individuel. Mais le but premier des dons spirituels, c’est le bien de l’Église. Ces dons sont l’œuvre de la puissance créatrice du Saint-Esprit, et celui-ci les utilise pour édifier son Église tout entière.

« Une des choses les plus importantes que nous savons au sujet des dons spirituels, c’est qu’ils sont censés se développer, être découverts et être utilisés au sein de l’Église, qui est le corps de Christ. Les dons spirituels ne sont pas accordés aux croyants pour que ceux-ci en profitent à titre purement individuel. Ils sont accordés dans le but d’édifier des groupes de personnes, des groupes de croyants, à savoir l’Église de Jésus-Christ. » [Dr Riad Kassis]

« Les dons spirituels qui nous sont accordés par le Saint-Esprit ont pour but l’édification de l’Église, la maturation de l’Église, le service chrétien, l’encouragement mutuel et l’accomplissement de la Grand Mission. L’accent principal que l’on constate aujourd’hui, d’ordre charismatique, qui est mis notamment sur les langues et sur la prophétie, est en réalité un accent secondaire dans l’Écriture. Nous voulons mettre l’accent sur les dons spirituels à la manière du Nouveau Testament, c’est-à-dire sur ce qui nous donne l’encouragement, sur ce qui nous montre que l’ère de la nouvelle alliance est venue, sur l’œuvre personnelle de l’Esprit en nous, et son œuvre collective dans la communauté, sur ce qui rend apte au ministère à titre individuel ou collectif, dans le monde. Cet accent est vraiment celui que nous devons maintenir, et que nous voulons voir se manifester dans notre vie personnelle et dans la vie de la communauté. » [Dr Stephen Wellum]

Nous avons donc vu comment le Saint-Esprit utilisait sa puissance créatrice dans le monde naturel d’une part, et dans le fait d’accorder des dons spirituels à l’Église d’autre part. Maintenant, nous allons voir comment sa puissance se manifeste dans le renouveau personnel du cœur et de l’esprit de chaque croyant.

Le renouveau personnel

L’Écriture nous apprend que chaque être humain est né dans un état de mort spirituelle. Comme on le voit dans Romains, chapitre 5, versets 12 à 19, nous sommes tous coupables du péché d’Adam, et par conséquent, passibles de la mort. Et donc pour nous sauver de ce châtiment funeste, le Saint-Esprit crée en nous une vie nouvelle en ravivant notre esprit devant Dieu. La Bible parle de cette vie nouvelle en termes de régénération et de nouvelle naissance. Cette nouvelle naissance, il en est question dans Jean, chapitre 3, versets 3 à 8, dans Tite, chapitre 3, verset 5, dans 1 Jean, chapitre 5, versets 1 à 18, et dans un certain nombre d’autres passages. Voici par exemple ce que dit l’Apôtre Paul dans Tite, chapitre 3, verset 5 :

« Il nous a sauvés […] par le bain de la régénération et le renouveau du Saint-Esprit. » (Tite 3.5)

Après nous avoir régénérés, le Saint-Esprit poursuit son œuvre en nous pour transformer nos pensées, nos émotions et nos actes, dans le but de faire de nous des personnes qui aiment le Seigneur et qui lui obéissent. Le Nouveau Testament parle de cette réalité dans des passages comme Romains, chapitre 8, versets 1 à 16 ; 1 Corinthiens, chapitre 12, verset 3 ; Galates, chapitre 5, versets 16 à 25 ; et Philippiens, chapitre 2, verset 13. Peut-être que le passage le plus connu où il est question de la puissance de transformation du Saint-Esprit est le passage où Paul décrit le fruit suscité par le SaintEsprit dans la vie des croyants. Écoutez ce que dit Paul dans Galates, chapitre 5, versets 22 et 23 :

« Le fruit de l’Esprit est : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi. » (Galates 5.22-23)

Tous ces changements au niveau de notre caractère résultent de la puissance créatrice du Saint-Esprit, qui agit pour nous conformer à l’image de Jésus-Christ.

Et bien sûr, au dernier jour, le Saint-Esprit emploiera sa puissance créatrice pour ressusciter le corps physique de tout chrétien fidèle, et pour nous donner un corps parfait et incorruptible comme celui de Jésus. Écoutez ce que dit Paul à ce propos dans Romains, chapitre 8, verset 23 :

« Nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. » (Romains 8.23)

Quand Paul dit que ceux qui appartiennent à Christ ont les prémices de l’Esprit, il puise cette analogie dans une pratique que l’on trouve dans l’Ancien Testament, qui consistait à présenter en offrande les premiers fruits d’une récolte, ces premiers fruits étant emblématiques de la récolte tout entière. De la même façon, l’œuvre présente du Saint-Esprit dans la vie des croyants ne représente que les prémices de quelque chose de beaucoup plus important qui est à venir. L’œuvre du Saint-Esprit ne s’achèvera pas avant qu’il ne nous ait complètement recréés, en nous débarrassant de notre malédiction et de notre corruption, et en nous rétablissant entièrement de sorte que nous soyons sans péché. Jusqu’ici, l’Esprit a donné une vie nouvelle à notre esprit. Mais un jour, il recréera aussi notre corps.

Maintenant que nous avons parlé de l’œuvre que le Saint-Esprit accomplit par sa puissance créatrice, nous pouvons passer à son œuvre de sanctification.

SANCTIFICATION

Quand on parle de l’œuvre de sanctification réalisée par le Saint-Esprit, on parle de la façon dont il rend des personnes et des choses saintes. Cette œuvre de l’Esprit consiste à mettre à part des personnes et des choses pour qu’elles entrent au service de Dieu, pour qu’elles soient purifiées, et pour qu’elles soient aptes à s’approcher directement de sa gloire. Cette idée est intimement liée, de plusieurs façons, à la notion de renouveau dont nous avons parlé dans la partie précédente.

La Bible dit souvent que l’Église est sainte, ou sanctifiée, en vertu de la présence et de l’œuvre du Saint-Esprit. Cette idée, nous la voyons dans des passages comme

Romains, chapitre 15, verset 16, dans 1 Corinthiens, chapitre 6, verset 11, dans 2 Thessaloniciens, chapitre 2, verset 13, et dans 1 Pierre, chapitre 1, versets 1 et 2. Voyez la façon dont l’Apôtre Paul parle du Saint-Esprit dans 1 Corinthiens, chapitre 3, versets 16 et 17 :

« Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? […] [L]e temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes. » (1 Corinthiens 3.16-17)

Dans l’Ancien Testament, le temple des Juifs représentait le lieu de la demeure de

Dieu sur terre, le lieu de sa présence spéciale. C’était sa résidence terrestre, comme le dit Salomon dans 2 Chroniques, chapitre 6, verset 2. Mais d’après le Nouveau Testament, ce n’est plus dans le temple que réside Dieu. Le Saint-Esprit a plutôt sanctifié l’Église pour qu’elle soit le nouveau temple. Cette même idée est formulée explicitement dans Éphésiens, chapitre 2, verset 22, et on en trouve un écho dans d’autres passages de l’Écriture.

Il est dit aussi que le Saint-Esprit sanctifie des individus en faisant d’eux sa demeure. C’est l’idée selon laquelle le Saint-Esprit habite le cœur des croyants. Cette idée est mentionnée dans beaucoup de passages de l’Écriture, comme dans Romains, chapitre 8, versets 9 à 16, dans 1 Corinthiens, chapitre 6, verset 19, dans 2 Timothée, chapitre 1, verset 14, et dans Jacques, chapitre 4, verset 5.

« Le fait que le Saint-Esprit habite notre cœur, c’est quelque chose d’essentiel pour le croyant. Quand Dieu intervient et qu’il fait d’un croyant une nouvelle créature en Christ, le Saint-Esprit prend les rênes de la vie de cette personne. Et il est absolument essentiel que nous dépendions de lui, que nous nous en remettions à sa puissance, sans quoi nous ne ferions que vivre selon la chair. Il faut que nous puissions distinguer entre le fait de vivre selon l’Esprit et le fait de vivre selon la chair, parce que c’est en vivant selon l’Esprit que nous sommes capables de glorifier Christ comme il nous le demande. »

[Dr Erik K. Thoennes]

Cette présence de l’Esprit chez le croyant produit plusieurs choses. Pour n’en citer que quelques-unes, elle nous purifie du péché, elle nous met à part pour Dieu, et l’influence de l’Esprit sur notre cœur et sur notre esprit nous est agréable et profitable. Écoutez la façon dont l’Apôtre Paul parle de ces choses dans 1 Corinthiens, chapitre 6, versets 9 à 11 :

« Les injustes n’hériteront pas le royaume de Dieu […]. Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns d’entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu. » (1 Corinthiens

6.9-11)

À travers l’œuvre du Saint-Esprit qui les sanctifie, les croyants ont été purifiés et mis à part pour Dieu, de sorte qu’ils ne sont plus comptés parmi les injustes.

Avez-vous déjà pris le temps de réfléchir au fait que Dieu lui-même vit en vous ? Le créateur de l’univers vous aime tellement qu’il vous a uni à lui-même pour le reste de l’éternité. Il ne vous maintient pas à distance comme si son approbation était encore incertaine. Il vous garde près de son cœur. Et cette relation, c’est ce qui vous fortifie dans votre lutte contre le péché. C’est ce qui vous donne le pouvoir de résister à la tentation, et de vivre selon Dieu. Et quand vous péchez, si grave que soit la chute, vous demeurez juste aux yeux de Dieu. Vous demeurez apte à entrer en sa présence et à communier avec lui, à l’adorer, et bien entendu, à invoquer et à recevoir son pardon.

Jusqu’ici, nous avons réfléchi à la puissance créatrice du Saint-Esprit, puis à son œuvre de sanctification. Maintenant, nous pouvons passer aux diverses façons dont il dispense la grâce divine.

GRACE

Nous allons parler de la façon dont le Saint-Esprit dispense la grâce sous trois angles : sous l’angle de la grâce commune, sous l’angle de la grâce de l’alliance, et sous l’angle de la grâce qui sauve. Commençons par la grâce commune.

La grâce commune

La grâce commune désigne la bienveillance dont Dieu fait preuve envers toute l’humanité, et les bienfaits qu’il lui accorde, sans avoir égard à la foi. Le Saint-Esprit ne dispense pas la grâce commune à tout le monde de façon uniforme. Il œuvre plutôt ici et là, selon ses projets et selon ses désirs.

Par exemple, la grâce commune se voit dans la façon dont le Saint-Esprit restreint l’effet du péché dans le monde. Les incroyants, puisqu’ils sont déchus, sont contrôlés par le péché, comme l’Apôtre Paul le dit dans Romains, chapitre 8, versets 1 à 8. Par nature, ils sont hostiles à Dieu, et ils aiment le péché. Mais comme Paul l’explique tout au long de Romains, chapitres 7 et 8, le Saint-Esprit combat le péché dans le monde. Ce processus ressemble à l’œuvre qu’il accomplit chez le croyant après l’avoir régénéré. Bien qu’il n’accorde pas aux incroyants un bienfait aussi grand que celui accordé aux croyants, il est néanmoins vrai que bien souvent, il les restreint, de sorte qu’ils ne pèchent pas aussi gravement qu’ils en sont capables.

Un autre aspect de la grâce commune que l’on peut fréquemment observer dans le monde se trouve dans le fait que les incroyants peuvent acquérir une certaine connaissance et faire de bonnes choses grâce à cette connaissance. Les incroyants sont capables de connaître de nombreuses et de précieuses vérités, et de les utiliser au profit de l’Église et des croyants, comme du reste de l’humanité. À chaque fois que quelqu’un découvre quelque chose d’utile, cette connaissance constitue un don de la grâce du SaintEsprit.

Dans son ouvrage Institution de la religion chrétienne, livre 2, chapitre 2, parties 15 et 16, Jean Calvin, le fameux réformateur français qui a vécu de 1509 à 1564, parle du fait que le Saint-Esprit accorde communément des dons de connaissance. Écoutez ce qu’il dit :

« Lorsque nous discernons chez les écrivains païens une admirable lumière de vérité, nous sommes exhortés à reconnaître que la nature humaine, bien que déchue de sa perfection et très corrompue, est cependant comblée de nombreux dons de Dieu. Si nous admettons que l’Esprit de Dieu est comme la fontaine unique de vérité, nous ne mépriserons pas la vérité où qu’elle apparaisse, autrement nous ferions injure à l’Esprit de Dieu. […] Si le Seigneur a voulu que les méchants et les incroyants nous permettent de comprendre la physique, la dialectique et les autres disciplines, il nous faut les utiliser à cela. » [Jean Calvin]

La grâce de l’alliance

Dans beaucoup de passages de l’Écriture, on voit que la grâce est dispensée par le Saint-Esprit d’une deuxième façon ; c’est ce qu’on appelle parfois la grâce de l’alliance.

La grâce de l’alliance désigne la bienveillance dont Dieu fait preuve envers tous ceux qui font partie de son peuple, et les bienfaits qu’il leur accorde même s’ils ne sont pas d’authentiques croyants. Dans l’Ancien Testament, Israël était le peuple de l’alliance car la nation tout entière était visée par les alliances successives conclues par Dieu avec Abraham, avec Moïse et avec David. Dans le Nouveau Testament, le peuple de l’alliance est l’Église visible, qui est composée de toutes les personnes associées à l’Église, même si ces personnes ne sont pas des croyants authentiques. La grâce de Dieu dans l’alliance est encore plus abondante que sa grâce commune, et représente de plus grand bienfaits.

Par exemple, Dieu s’est montré très patient et très miséricordieux envers Israël dans l’Ancien Testament, malgré l’infidélité persistante d’Israël et les nombreux péchés commis contre Dieu. En raison de son alliance avec Israël, Dieu n’a pas détruit cette nation, mais a toujours préservé un reste fidèle. L’Apôtre Paul en parle de façon très explicite dans Romains, chapitre 11, versets 1 à 5. De plus, à cause de l’alliance, même les incroyants qui faisaient partie d’Israël étaient au bénéfice des bienfaits de Dieu. L’exode depuis l’Égypte en constitue peut-être l’exemple le plus fameux. Voyez ce que Moïse a écrit dans Exode, chapitre 2, versets 23 à 25 :

« Les enfants d’Israël gémissaient encore sous la servitude, et poussaient des cris. Ces cris, que leur arrachait la servitude, montèrent jusqu’à Dieu. Dieu entendit leurs gémissements, et se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu regarda les enfants d’Israël, et il en eut compassion. » (Exode 2.23-25, Segond)

Notez bien la raison pour laquelle Dieu a eu compassion des Israélites et les a secourus. Ce n’est pas parce qu’ils lui étaient fidèles, mais parce qu’ils étaient inclus dans l’alliance qu’il avait faite avec leurs pères Abraham, Isaac et Jacob.

C’est la même chose pour l’Église aujourd’hui. En l’occurrence, toutes les personnes qui font partie de l’Église se trouvent fréquemment dans des situations où elles peuvent entendre l’Évangile, se repentir et être sauvées. Ces personnes se retrouvent au bénéfice des bienfaits que Dieu accorde à l’Église dans son ensemble. En fait, les incroyants dans l’Église profitent même des dons spirituels de l’Église, comme on le voit dans Hébreux, chapitre 6, versets 4 à 6. C’est pourquoi Hébreux, chapitre 10, verset 29, dit aussi que les incroyants dans l’Église insultent l’Esprit de la grâce à travers leur infidélité.

« Quand on va à l’église, il y a là des gens qui sont sauvés, et d’autres qui ne le sont pas. Ceux qui ne le sont pas profitent quand même d’un bienfait qui consiste tout simplement à se trouver en présence de chrétiens. C’est une bonne chose. Ce que Dieu fait dans cette situation, on ne peut pas toujours le savoir. Mais au moins, le fait d’être là est déjà une bonne chose. Jean Calvin parle de la grâce commune ; John Wesley parle de la grâce prévenante de Dieu, c’est-à-dire la façon dont la grâce de Dieu touche une personne avant que celle-ci ne professe consciemment la foi en Jésus-Christ. Cette grâce est donc à l’œuvre, et à mon avis elle agit principalement de deux manières. D’abord, nous devenons convaincus de nos péchés. Nous comprenons que le péché est une réalité, que le péché nous est néfaste, mais aussi qu’il attriste Dieu. Il faut la grâce pour comprendre cela. Et ensuite, une fois que cette conviction de péché commence à produire son effet en nous, alors nous devenons convaincus, comme l’ont dit certains théologiens, qu’il existe une autre façon de vivre, une meilleure façon de vivre. Et donc cette grâce prévenante représente pour un incroyant l’occasion de voir la vie sous cet angle particulier, et nous pouvons espérer que dans cette situation, Dieu va œuvrer dans sa vie. »

[Dr Steve Harper]

« Par la providence de Dieu, les incroyants se retrouvent ainsi dans un contexte où ils peuvent entendre l’Évangile, où ils peuvent voir des gens vivre selon l’Évangile, où ils peuvent même voir à quoi ressemble Jésus-Christ, qui est vivant au sein de la communauté. Et donc, dans sa souveraineté, Dieu utilise peut-être ce mécanisme qui consiste à introduire quelqu’un, avant qu’il soit sauvé, dans la vie de l’Église pour que cette personne puisse ensuite répondre à l’Évangile. »

[Dr Steve Blakemore]

La grâce qui sauve

Enfin, il existe une troisième façon dont la grâce est dispensée par le Saint-Esprit ; c’est ce que de nombreux théologiens appellent « la grâce qui sauve » ou « la grâce salvatrice ».

La grâce qui sauve consiste en l’application des bienfaits éternels de la vie parfaite de Christ, de sa mort, de sa résurrection, de son ascension et de son retour glorieux à tous ceux qui le reçoivent comme Seigneur et Sauveur. C’est du Saint-Esprit que tout croyant reçoit la grâce qui sauve.

Cette grâce salvatrice qui nous est dispensée par le Saint-Esprit résulte en des bienfaits qui nous sont déjà réservés sur la base de l’œuvre de Jésus. Mais ces bienfaits, on ne les reçoit qu’à partir du moment où le Saint-Esprit nous les applique. Parmi ces bienfaits, certains sont évidents comme la régénération, c’est-à-dire lorsque le SaintEsprit ravive notre esprit et nous fait naître de nouveau. C’est quelque chose dont il est question, par exemple, dans Jean, chapitre 3, versets 5 à 8, dans Romains, chapitre 8, versets 2 à 11, et dans Tite, chapitre 3, verset 5. La repentance, le pardon des péchés et la justification représentent aussi des bienfaits qui nous sont appliqués par le Saint-Esprit, comme on le voit dans Zacharie, chapitre 12, verset 10, dans 1 Corinthiens, chapitre 6, verset 11, et dans Tite, chapitre 3, versets 5 à 8. Le Nouveau Testament parle aussi du salut tout entier comme étant quelque chose que le Saint-Esprit nous applique, comme par exemple dans 2 Thessaloniciens, chapitre 2, verset 13, et dans Tite, chapitre 3, verset 5.

Quand les chrétiens parlent du salut personnel, ils ont tendance à se concentrer sur Jésus-Christ et sur son œuvre. Et bien entendu, c’est loin d’être une mauvaise chose ! Mais il est important de reconnaître aussi le rôle qu’occupe le Saint-Esprit.

« Comprendre ce que le Saint-Esprit accomplit chez le croyant, c’est très bon pour la vie chrétienne. Le Saint-Esprit nous motive, et c’est quelque chose de très important, que de reconnaître qu’à la fois le désir et la capacité de vivre pour Christ viennent du Saint-Esprit. Il faut comprendre toute la richesse de ce que fait le Saint-Esprit pour nous : c’est lui qui illumine notre intelligence pour que nous comprenions la parole de Dieu. C’est lui qui nous donne un appétit spirituel pour les choses de Dieu, qui fait en sorte que nous ayons soif de Dieu, que nous aimions le peuple de Dieu, que nous désirions servir Dieu. C’est ce qui permet au croyant de vivre sous beaucoup moins de pression, plutôt que de se dire : ‘Tout repose sur mes épaules ; Dieu m’a dit quoi faire, maintenant c’est à moi de le faire, c’est à moi d’obéir.’ Certes, nous avons une responsabilité. Dieu n’obéit pas à notre place, mais nous reconnaissons néanmoins que c’est lui qui nous donne le désir et la capacité et la sagesse. Tout cela, c’est pour sa gloire. » [Dr Donald Whitney]

Plus que toute autre personne de la Trinité, le Saint-Esprit agit dans notre vie ; il fait en sorte que nous recevions le pardon, et la joie, et la bonté, et la force, et la paix, et tous les autres bienfaits du salut. Donc si nous voulons recevoir ces choses en abondance, il nous faut le solliciter et lui demander sa grâce qui sauve. Et de plus, nous devons honorer l’Esprit en raison de sa fidélité et de sa miséricorde. La grâce salvatrice qu’il nous accorde le rend digne, et ô combien, de notre gratitude, de notre adoration, de notre louange et de notre amour.

Nous avons donc évoqué l’œuvre du Saint-Esprit en ce qui concernait sa puissance créatrice, en ce qui concernait la sanctification, et en ce qui concernait la grâce. Maintenant, nous allons réfléchir à son œuvre dans la révélation.

REVELATION

Le Saint-Esprit est généralement reconnu comme étant la personne de la Trinité qui est l’agent de la révélation, du témoignage et de la connaissance. C’est quelque chose que l’on voit dans Jean, chapitre 14, verset 26, dans 1 Corinthiens, chapitre 2, versets 4 et 10, dans Éphésiens, chapitre 3, verset 5, et dans beaucoup d’autres passages. En fait, le rapport entre le Saint-Esprit et la révélation est si étroit que le Saint-Esprit est même appelé l’Esprit de vérité dans des passages comme Jean, chapitre 14, verset 17 ; chapitre 15, verset 26 ; et chapitre 16, verset 13. Et dans 1 Jean, chapitre 5, verset 6, l’Apôtre Jean est allé jusqu’à dire ceci :

« L’Esprit est la vérité. » (1 Jean 5.6)

De façon similaire, l’Apôtre Paul résume le rôle de l’Esprit dans Éphésiens, chapitre 1, verset 17, en l’appelant :

« Esprit de sagesse et de révélation. » (Éphésiens 1.17)

Nous allons évoquer trois aspects de l’œuvre de l’Esprit en ce qui concerne la révélation. D’abord, nous parlerons de la révélation générale. Deuxièmement, nous parlerons de la révélation spéciale. Et troisièmement, nous parlerons de l’illumination intérieure et de la conviction personnelle des croyants. Commençons par la révélation générale.

Révélation générale

La révélation générale désigne la façon dont Dieu utilise le monde naturel et ses rouages pour faire connaître sa propre existence, sa nature, sa présence, ses actes et sa volonté à toute l’humanité.

Il y a beaucoup de passages de l’Écriture qui parlent de la révélation générale, comme les Psaumes 8 et 19, ou bien Romains, chapitres 1 et 2. Par exemple, Romains, chapitre 1, verset 20, dit ceci :

« Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. » (Romains 1.20)

L’Écriture dit souvent que la révélation générale provient des œuvres du SaintEsprit, accomplies dans la nature par sa puissance créatrice, et cela, aussi bien du point de vue de l’acte créateur initial, que du point de vue de ce que l’Esprit fait pour soutenir ce qui a été créé. Ces œuvres procèdent toutes de la volonté et du caractère du Saint-Esprit. Et donc, quand on y reconnaît sa main, ces choses nous parlent de sa nature et de ses intentions.

« Le rôle du Saint-Esprit dans la révélation générale est très important, car évidemment, il est l’acteur de la création. C’est lui qui continue d’agir pour y maintenir les lois de Dieu (les ‘lois de la nature’, comme on dit). Et c’est là une révélation que le Saint-Esprit communique à tout le monde sans distinction, ce qui n’est pas la même chose, évidemment, que ce qu’on appelle parfois la ‘révélation spéciale’, par laquelle nous pouvons connaître Jésus comme Seigneur et Sauveur à cause d’une œuvre intérieure, dans notre cœur. La révélation générale, quant à elle, est quelque chose d’offert à toutes les créatures de Dieu. » [Dr Simon Vibert]

« Dieu nous dit que les cieux racontent la gloire de Dieu. Donc partout où nous tournons le regard, nous pouvons voir la manifestation de la puissance de Dieu, de sa sagesse, de sa bonté, tout autour de nous dans la création. Le Saint-Esprit prend cette révélation de Dieu et l’applique puissamment à notre conscience, de sorte que nous soyons obligés de tenir compte de l’existence de notre créateur. »

[Dr Erik K. Thoennes]

Révélation spéciale

Non seulement le Saint-Esprit communique-t-il une révélation générale au monde, mais il communique aussi une révélation spéciale, principalement à l’Église.

La révélation spéciale désigne la façon dont Dieu intervient soit directement, soit par l’intermédiaire de messagers, pour faire connaître sa propre existence, sa nature, sa présence, ses actes et sa volonté à certaines parties de l’humanité.

La révélation spéciale que le Saint-Esprit a communiquée est venue sous la forme d’Écritures, de prophéties, de rêves, d’interventions angéliques, et par d’autres moyens inhabituels. La révélation spéciale est donnée principalement à des personnes ou à des groupes particuliers, notamment à ceux qui reçoivent le salut offert par Dieu. Dans l’Ancien Testament, la révélation spéciale est principalement donnée à Abraham et à ses descendants. Et dans le Nouveau Testament, elle est donnée à l’Église. Tout comme les dons spirituels, la révélation spéciale existe au profit du peuple de Dieu, pour la conversion de tous et leur édification dans la foi.

La plus grande révélation spéciale que le Saint-Esprit nous ait donnée consiste en l’incarnation de Jésus-Christ lui-même. Hébreux, chapitre 1, loue Jésus comme étant le couronnement de toute la révélation de Dieu. Et aujourd’hui encore, le Saint-Esprit continue de diriger notre attention vers Christ par le moyen des Écritures, qui contiennent les paroles de Christ, transmises à diverses époques, et portées à notre connaissance par l’intermédiaire de ses prophètes et de ses apôtres.

Le fait que le Saint-Esprit soit l’auteur de l’Écriture est mentionné dans des passages comme Matthieu, chapitre 22, verset 43 ; Marc, chapitre 12, verset 36 ; Actes, chapitre 1, verset 16, et chapitre 4, verset 25 ; et 2 Timothée, chapitre 3, versets 16 et 17. Prenons comme exemple ce que dit l’Apôtre Pierre dans 2 Pierre, chapitre 1, versets 20 et 21 :

« Aucune prophétie de l’Écriture ne peut être l’objet d’interprétation particulière, car ce n’est nullement par une volonté humaine qu’une prophétie a jamais été présentée, mais c’est poussés par le SaintEsprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » (2 Pierre 1.2021)

Depuis la fin de l’époque apostolique, l’Esprit ne suscite plus de nouveaux textes inspirés. Mais la révélation spéciale qu’il a fournie dans l’Ancien Testament et dans le Nouveau continue de faire connaître sa volonté aux chrétiens de toutes les époques.

Troisièmement, en plus de communiquer une révélation générale et une révélation spéciale, le Saint-Esprit œuvre aussi à travers l’illumination intérieure et la conviction personnelle des croyants.

Illumination intérieure et conviction personnelle

« Le passage de 2 Pierre, chapitre 1, verset 21, nous dit que les prophètes de l’Ancien Testament ont parlé de la part de Dieu en étant poussés par le Saint-Esprit, ce qui veut dire que le Saint-Esprit, qui est donné à l’Église, va nous éclairer pour nous aider à comprendre le message qu’il a inspiré aux prophètes. Il n’y a pas de nouvelle révélation, mais si nous devons bien comprendre la révélation qui existe déjà, nous avons besoin d’être éclairés et rendus aptes à cela par l’Esprit de Dieu. » [Dr Knox Chamblin]

L’illumination intérieure désigne un don de connaissance ou de compréhension, qui vient de Dieu, et qui est principalement de nature cognitive, comme ce que Pierre a reçu dans Matthieu, chapitre 16, verset 17, quand il a su affirmer que Jésus était le Messie.

Et la conviction personnelle désigne un don de connaissance ou de compréhension, qui vient de Dieu, et qui est principalement de nature émotionnelle ou intuitive. C’est quelque chose qui inclut, par exemple, notre conscience, et le sentiment que Dieu nous appelle à prendre telle ou telle décision particulière.

L’illumination intérieure et la conviction personnelle ne sont pas clairement distinctes l’une de l’autre dans la Bible. Souvent, le langage biblique pourrait s’appliquer aussi bien à l’une qu’à l’autre. Il y a des passages de ce type dans 1 Corinthiens, chapitre 2, versets 9 à 16, dans Éphésiens, chapitre 1, verset 17, dans Colossiens, chapitre 1, verset 9, et dans 1 Jean, chapitre 2, verset 27. Par exemple, dans Éphésiens, chapitre 1, verset 17, voici ce que dit l’Apôtre Paul :

« Que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître. » (Éphésiens 1.17)

Dans ce passage, Paul appelle le Saint-Esprit : « un esprit de sagesse et de révélation ». En termes d’illumination intérieure et de conviction personnelle, on serait tenté de penser que le terme « sagesse » désigne la conviction personnelle, et le terme « révélation » l’illumination intérieure. Et c’est peut-être ce que Paul voulait dire. D’un autre côté, il faisait peut-être allusion aux deux aspects de l’œuvre de l’Esprit, sans qu’il ait eu nécessairement l’intention de les distinguer clairement.

« Nous avons tous besoin de l’illumination intérieure de l’Esprit, parce que sans elle, nous tous, nous sommes spirituellement aveugles. Nous sommes aussi aveugles spirituellement que les chauves-souris le sont physiquement : elles sont incapables de voir le soleil. Et donc quand le soleil brille, elles vont se cacher dans une grotte et y demeurent toute la journée suspendues par les pieds. Elles ne sont capables de voir que lorsqu’elles sortent la nuit. Et bien nous sommes dans la situation de ces chauves-souris. La lumière de Dieu brille, mais à cause de ce que le péché nous a fait, en déréglant nos facultés spirituelles, nous sommes incapables de discerner la réalité de Dieu et la réalité de sa parole. Nous avons peut-être la vague impression que Dieu est là, quelque part, mais nous n’avons pas conscience que les commandements de l’Écriture sont pour nous, que les promesses de l’Écriture sont pour nous. Le Seigneur Jésus nous est présenté dans l’Écriture, pour que nous lui fassions confiance et que nous recevions la vie nouvelle. Mais de façon imagée, le Nouveau Testament dit que jusque là, nous sommes aveugles, nous sommes sourds, notre cœur est endurci, de sorte que la Parole de Dieu ne produit aucun effet sur nous. Et ensuite, le Nouveau Testament dit ceci (et je cite

Corinthiens, chapitre 4) : ‘Dieu qui a dit : La lumière brillera du sein des ténèbres’, c’est un écho de la création, bien sûr, ‘a brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ.’ Ça, c’est l’illumination intérieure de l’Esprit, et quand cette illumination nous est donnée, nous sommes spirituellement capables de voir Christ, de discerner sa réalité, de l’entendre et de prendre conscience qu’il nous appelle à lui. » [Dr J. I. Packer]

L’illumination intérieure et la conviction personnelle sont des moyens ordinaires que le Saint-Esprit utilise pour communiquer à son peuple les vérités qu’il a révélées. Par conséquent, il y a au moins trois choses que nous pouvons faire pour entrer nous-mêmes au bénéfice de cette œuvre. D’abord, nous pouvons décider d’étudier la Bible, en sachant que lorsque nous le faisons, le Saint-Esprit va aider notre compréhension. Ensuite, nous pouvons décider de prier, et de demander continuellement au Saint-Esprit son éclairage, sa sagesse, une plus grande connaissance, et la volonté d’obéir. Enfin, troisièmement, nous pouvons décider de vivre d’une manière juste et sainte, en étant déterminés à nous conformer aux vérités que l’Esprit nous enseigne.

CONCLUSION

Dans cette leçon sur le Symbole des Apôtres, nous avons étudié la doctrine du Saint-Esprit. Nous avons parlé de la nature divine de l’Esprit en tenant compte de ce qui est dit dans le symbole et de ce qui est dit dans la Bible. Nous avons étudié le fait qu’il était une personne, en considérant ses attributs, et la relation qu’il a au Père et au Fils. Et nous avons parlé de son œuvre, en termes de sa puissance créatrice, de la sanctification qu’il opère, de la grâce qu’il dispense, et de la révélation qu’il communique.

La doctrine du Saint-Esprit est d’une grande richesse pour les chrétiens. C’est une doctrine qui nous parle de la troisième personne de la Trinité, qui, en tout temps, est notre aide la plus proche. Cette doctrine nous parle de celui qui, plus que tout autre, est la source de notre motivation et de notre capacité à vivre d’une façon qui plaise à Dieu. Et cette doctrine nous donne l’assurance que Dieu agit personnellement et avec détermination dans le monde, à œuvrer dans relâche au profit de tous ceux qui placent leur foi en lui.