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Le Symbole des Apôtres
Leçon 1 Jésus-Christ
Depuis deux mille ans, ce sont des milliards de personnes qui rendent un culte à Jésus de Nazareth, qui cherchent à le suivre, et qui proclament son évangile. Il n’y a personne d’autre dans l’histoire qui ait été autant admiré, ou qui ait eu autant d’impact sur la société. Il a inspiré des peintres, des compositeurs et des écrivains. Ses enseignements ont influencé des nations entières et des cultures entières. Une grande partie du monde a un calendrier qui se réfère à l’époque de sa naissance.
Malgré une telle célébrité, le personnage de Jésus continue de faire l’objet d’investigations méticuleuses. Des spécialistes de tous genres font de lui l’objet de leurs recherches. Les sceptiques cherchent à le discréditer. Ses disciples ne se lassent pas d’étudier sa personne.
Et la réalité, c’est que le fait d’étudier Jésus est important pour tout le monde, parce qu’un jour, tout le monde devra répondre à la question : « Qui est Jésus-Christ ? ». Pour les chrétiens, la réponse devrait être facile, puisque nous la récitons depuis des siècles dans le Symbole des Apôtres.
Ceci est la troisième leçon de notre série consacrée au Symbole des Apôtres, et nous l’avons intitulée : « Jésus-Christ ». Dans cette leçon, nous allons nous intéresser aux articles de foi qui parlent de croire en Jésus-Christ, le Fils de Dieu, la deuxième personne de la Trinité. Ces articles de foi sont les suivants :
« Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre.
Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, Qui a été conçu du Saint-Esprit, Et qui est né de la vierge Marie.
Il a souffert sous Ponce-Pilate,
Il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli, Il est descendu aux enfers.
Le troisième jour, il est ressuscité des morts.
Il est monté au ciel,
Il siège à la droite de Dieu, le Père tout-puissant.
Il viendra de là pour juger les vivants et les morts. »
Il y aurait plusieurs façons de résumer ce que dit le crédo sur Jésus, mais nous allons nous concentrer sur trois thèmes en particulier, qui ont occupé une place importante tout au long de l’histoire de la théologie. Tout d’abord, nous parlerons de la divinité de JésusChrist, en nous intéressant à la nature de sa divinité, et à la relation du Fils avec les autres personnes de la Trinité. Deuxièmement, nous parlerons de son humanité, et nous
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réfléchirons au rapport entre sa nature divine et sa nature humaine. Et troisièmement, nous parlerons de son œuvre, c’est-à-dire non seulement de ce qu’il a fait pendant son ministère terrestre, mais aussi de ce qu’il a fait et de ce qu’il fera après. Voyons donc tout d’abord la façon dont le Symbole des Apôtres parle de la divinité de Jésus-Christ.
« Quand on parle de la divinité de Christ, c’est-à-dire du fait qu’il est pleinement Dieu, on est en train de parler de quelque chose qui est au cœur de l’enseignement du Nouveau Testament concernant qui est Christ. Ce qu’on découvre, c’est que Jésus est à la fois pleinement Dieu et pleinement homme. Dès qu’on cède du terrain sur l’un ou l’autre de ces points, ce n’est plus Jésus qu’on a. La seule façon d’expliquer la divinité de Jésus, c’est de reprendre le langage de la Bible. Il y est dit que Jésus est le Fils du Dieu vivant. C’est là une des réalités les plus fondamentales que l’Église primitive ait eu à proclamer. Et l’Apôtre Paul, par exemple, écrit dans son Épître aux Colossiens que nous avons l’assurance que Jésus est la puissance suprême qui domine sur toutes choses. En lui, tout a été créé. Tout pouvoir a été mis sous ses pieds. On ne peut dire cela que de Dieu.
Vous enlevez cet élément, et vous n’avez plus d’évangile, plus de
Jésus, plus de christianisme. » [Dr R. Albert Mohler, Jr]
Le Symbole des Apôtres mentionne la divinité de Jésus en ces termes :
« Je crois en Jésus-Christ son Fils unique, notre Seigneur. »
Par les termes de « Christ », « Fils de Dieu » et « Seigneur », les chrétiens ont toujours voulu indiquer la divinité de Jésus.
Pour ce qui nous concerne, nous allons nous concentrer sur seulement deux des termes que le Symbole des Apôtres utilise pour parler de la divinité de Jésus. D’une part, nous réfléchirons au fait que Jésus est le Fils de Dieu. Et d’autre part, nous réfléchirons à ce que cela veut dire, que Jésus est Seigneur. Commençons par la signification de l’expression « Fils de Dieu », que l’Écriture applique à Jésus.
FILS DE DIEU
La première chose qu’il faut remarquer, concernant l’expression « Fils de Dieu », c’est que l’Écriture l’utilise souvent pour désigner des personnes qui n’ont rien de divin. Par exemple, les anges sont appelés des fils de Dieu dans certains passages tels que Job, chapitre 1, verset 6, et chapitre 2, verset 1. Dans certaines traductions modernes de la Bible, on a mis dans ces versets le mot « anges » au lieu de « fils de Dieu ». Mais en hébreu, l’expression que l’on trouve dans ces passages de Job est « benay haelohim », ce qui veut dire littéralement : « fils de Dieu », au pluriel. On trouve ce genre de langage dans d’autres passages.
Le peuple d’Israël lui-même porte le nom de « fils de Dieu », dans des passages comme Exode, chapitre 4, verset 22, ou encore Osée, chapitre 11, verset 1. Les rois d’Israël sont également appelés fils de Dieu dans des passages comme 2 Samuel, chapitre 7, verset 14, et dans Psaume 2, verset 7. Adam, le premier être humain, est appelé le fils de Dieu dans Luc, chapitre 3, verset 38.
Et comme le savent tous les chrétiens, il y a beaucoup de passages de l’Écriture où ce sont les croyants fidèles qui sont appelés fils de Dieu. On le voit, par exemple, dans Matthieu, chapitre 5, versets 9 et 45, dans Luc, chapitre 20, verset 36, ou dans Romains, chapitre 8, versets 14 et 19. C’est Paul qui dit, dans Galates, chapitre 3, verset 26 :
« Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ-Jésus. » (Galates 3.26)
Mais si le titre de « fils de Dieu » ne signifie donc pas, en tant que tel, que Jésus est divin, alors pourquoi l’Église a-t-elle autant insisté sur cette expression ?
Quand on considère la façon dont le Nouveau Testament parle de Jésus, on voit clairement qu’il est le Fils de Dieu dans un sens tout-à-fait particulier et unique.
« Il se trouve qu’une des choses sur lesquelles le Nouveau Testament insiste le plus, c’est le fait que Jésus soit le Fils unique de Dieu. Il est de la même essence que Dieu. Une autre façon de le dire, c’est que Jésus est vrai Dieu de vrai Dieu. Et nous sommes les enfants de Dieu en vertu de notre relation à Dieu, en vertu de notre adoption, mais pas en vertu de notre essence. Jésus est le Fils éternel de Dieu. Il a toujours été le Fils de Dieu. » [Dr Tom Schreiner]
Cette filiation unique de Jésus apparaît clairement dans l’Évangile selon Jean. Par exemple, au chapitre 1, versets 1 à 18, l’apôtre nous dit que Jésus est la parole éternelle de Dieu, ce qui veut dire qu’il est à la fois Dieu lui-même, et le seul à être engendré du Père. On le voit aussi dans Jean, chapitre 8, versets 18 à 23, où Jésus dit qu’en tant que Fils du Père, il est venu d’en-haut, et qu’il n’a pas son origine dans ce monde. Et on le voit aussi dans Jean, chapitre 10, verset 30, où Jésus insiste sur le fait que lui et le Père sont un.
Mais c’est peut-être dans Jean, chapitre 5, verset 18, que l’apôtre est le plus clair. Écoutez ce qu’il dit :
« Il disait que Dieu était son propre Père, se faisant ainsi lui-même égal à Dieu. » (Jean 5.18)
D’après ce passage, il est clair que quand Jésus disait être le Fils de Dieu, il voulait dire qu’il était égal avec Dieu le Père. C’est pourquoi les chrétiens ont estimé avec raison que lorsque la Bible dit que Jésus est le Fils de Dieu, cela veut dire qu’il est à la fois unique et divin.
La filiation divine de Jésus est mentionnée dans beaucoup d’autres passages du Nouveau Testament. Dans Romains, chapitre 1, versets 3 et 4, ou au chapitre 8, verset 3, où Paul laisse entendre que Jésus était le Fils divin de Dieu même avant son incarnation. Ou encore dans Hébreux, chapitre 1, versets 1 à 3, où il est dit qu’en tant que Fils de Dieu, Jésus a créé l’univers, et qu’il est l’expression de l’être du Père. Dans ces passages, comme dans bien d’autres, Jésus est présenté comme étant le Fils de Dieu, dans un sens unique et particulier qui montre sa nature divine éternelle.
Cet accent qui est mis sur Jésus en tant que Fils éternel et divin de Dieu, se reflète dans la doctrine de la Trinité, qui dit que :
« Dieu est trois personnes, mais une seule essence. »
Le Nouveau Testament enseigne que Jésus est Dieu le Fils, une des trois personnes de la Trinité. Mais quelle est sa relation au Père et au Saint-Esprit ?
Comme on l’a dit dans une leçon précédente, quand on parle de la Trinité sous l’angle ontologique, c’est à l’être et à l’existence de Dieu qu’on s’intéresse. En tant que Fils de Dieu, Christ est égal au Père et au Saint-Esprit en puissance et en gloire. Les trois personnes de la Trinité, y compris le Fils, sont infinies, éternelles et immuables. Et chacune des trois a les mêmes attributs divins essentiels, comme la sagesse, la puissance, la sainteté, la justice, la bonté et la vérité.
D’autre part, quand on parle de la Trinité sous l’angle économique, ce à quoi on s’intéresse, c’est la façon dont les différentes personnes de la Trinité interagissent les unes avec les autres. De ce point de vue, chaque personne de la Trinité a des responsabilités différentes, un degré d’autorité différent, et un rôle différent qui lui est attribué. Par exemple, Christ a toujours été le Fils du Père, soumis à son autorité. Écoutez ce que Jésus a dit, dans Jean, chapitre 6, verset 38, où il parle de sa soumission au Père :
« Je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. » (Jean 6.38)
Et Jésus a dit quelque chose de similaire dans Jean, chapitre 8, versets 28 et 29, où nous lisons ceci :
« Jésus donc leur dit : […] je ne fais rien de moi-même, mais […] je parle selon ce que le Père m’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours ce qui lui est agréable. » (Jean 8.28-29)
Dans le Nouveau Testament, le Fils est toujours soumis à l’autorité du Père. Il n’y a jamais de conflit qui les oppose, car le Fils et le Père sont toujours d’accord. Mais le Père occupe un rang supérieur.
De façon similaire, toujours d’un point de vue économique, le Fils a autorité sur le Saint-Esprit. Par exemple, écoutez ce que dit Jésus dans Jean, chapitre 15, verset 26 :
« Quand sera venu le Consolateur que je vous enverrai de la part du
Père, […] il rendra témoignage de moi. » (Jean 15.26)
Dans d’autres passages, comme dans Romains, chapitre 8, verset 9, ou dans
1 Pierre, chapitre 1, verset 11, le Saint-Esprit est même appelé « l’Esprit de Christ », ce qui montre, ici aussi, que l’Esprit est envoyé par Christ.
Ces relations sont résumées par le fait que nous disons du Fils qu’il est la deuxième personne de la Trinité. Il est la deuxième personne de la Trinité ontologique car il est engendré par la première personne, à savoir le Père, et il envoie la troisième personne, à savoir le Saint-Esprit. Et il est la deuxième personne de la Trinité économique car il occupe le rang du milieu. Il est soumis au Père, mais il a autorité sur le Saint-Esprit.
À l’époque de l’Église primitive, confesser la pleine divinité de Jésus-Christ était un aspect primordial de la foi chrétienne. Les gens qui récitaient le Symbole des Apôtres à l’occasion de leur baptême n’étaient pas tenus de pouvoir formuler toutes les subtilités théologiques concernant le fonctionnement interne de la Trinité. Mais ces gens étaient censés proclamer la divinité de Christ sans hésiter. Et aujourd’hui encore, dire que Jésus est vraiment et pleinement Dieu est une marque incontournable du christianisme biblique.
Nous avons vu quelle était la portée de l’expression « Fils de Dieu » ; nous allons maintenant voir en quoi le titre de « Seigneur » pointe aussi vers la divinité de Jésus.
SEIGNEUR
Quand le Nouveau Testament appelle Jésus « Seigneur », le mot en grec est : « kurios ». C’était un mot assez courant qui signifiait chef ou maître, et qui était même utilisé pour s’adresser poliment à quelqu’un, comme on utilise aujourd’hui le mot : « monsieur ». Ainsi, le mot « kurios » était fréquemment utilisé pour désigner de simples êtres humains, comme dans Matthieu, chapitre 10, verset 24, dans Luc, chapitre 12, versets 36 à 47, dans Éphésiens, chapitre 6, versets 5 à 9, et dans beaucoup d’autres passages.
En même temps, le Nouveau Testament utilise aussi le terme de « kurios » comme nom pour Dieu, comme on le voit dans Matthieu, chapitre 11, verset 25, dans Luc, chapitre 1, verset 16, dans Actes, chapitre 2, verset 39, et dans beaucoup d’autres passages. Étant donné que ce mot peut aussi bien désigner Dieu qu’un homme, pourquoi penser qu’en appliquant ce titre à Jésus, le Nouveau Testament nous laisse entendre que Jésus est Dieu ? Pourquoi ne pas se contenter d’y voir une allusion à son autorité ou à son honneur en tant qu’homme ?
« Pour ce qui est de l’utilisation chrétienne du mot kurios, la clef se trouve dans l’Ancien Testament. Les Écritures de l’Ancien Testament ont été écrites en hébreu. Mais un peu plus de deux siècles avant la naissance de Christ, le texte hébreu a été traduit en grec. On appelle cette traduction ‘la Septante’. Quand les traducteurs juifs ont produit la version grecque de l’Ancien Testament, ils ont utilisé le terme kurios 6700 fois, à la place du nom sacré sous lequel Dieu s’était révélé à son peuple, c’est-à-dire : Yahvé. C’est un élément très important, dont il faut absolument tenir compte pour comprendre ce que veut dire le Nouveau Testament quand Jésus y est appelé kurios. Bien que le terme kurios, en tant que tel, ne signifie pas nécessairement que Jésus est Dieu, quand on considère ce terme à la lumière de l’emploi qui en est fait dans l’Ancien Testament, il implique clairement la divinité de Jésus, dans un bon nombre de passages. » [Dr Keith
Johnson]
« Un des passages les plus extraordinaires du Nouveau Testament est celui où il est dit que tout genou fléchira et que toute langue confessera que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père (Philippiens 2). Et en fait, à ce moment-là, Paul est en train de citer un passage d’Ésaïe, où il est dit, sous la forme d’un chant de louange, qu’un jour, tout le monde confessera que Yahvé est Seigneur. Et maintenant, Paul prend exprès ce passage de l’Ancien Testament, et il dit que c’est Jésus-Christ qui est le Seigneur. À partir de là, on peut voir clairement que le Nouveau Testament n’est pas seulement en train de dire que Jésus était un maître, mais que Jésus doit être identifié au Seigneur Dieu d’Israël. » [Dr Peter Walker]
Écoutez ce que l’Apôtre Paul a écrit dans Romains, chapitre 10, versets 9 et 13 :
« Si tu confesses de la bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. […] Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. » (Romains 10.9, 13)
Au verset 13 de ce passage, Paul cite Joël, chapitre 2, verset 32, afin de prouver que quiconque invoque le nom de Jésus sera sauvé. Mais dans le texte original de Joël, en hébreu dans l’Ancien Testament, le nom du Seigneur est Yahvé, un nom qui est propre à Dieu. Pour le dire tout simplement, quand Paul dit que Jésus est Seigneur, il veut dire que Jésus est Yahvé, le Seigneur Dieu de l’Ancien Testament.
Il y a d’autres passages du Nouveau Testament qui font correspondre Jésus avec Dieu dans l’Ancien Testament, comme Matthieu, chapitre 3, Marc, chapitre 1, Luc, chapitre 3, et Jean, chapitre 1, où il est dit que Jésus est le Seigneur dont il est question dans Ésaïe, chapitre 40, et dont Jean-Baptiste a préparé le chemin. On a le même genre de dynamique dans Hébreux, chapitre 1, verset 10, où le Seigneur Jésus correspond au Dieu dont il est dit au Psaume 102 qu’il a créé le monde. On pourrait ajouter de multiples exemples.
Cela ne veut pas dire qu’à chaque fois que quelqu’un dans le Nouveau Testament appelle Jésus « Seigneur », cette personne est en train de reconnaître sa divinité. Parfois, ce terme n’est destiné qu’à exprimer du respect. Mais quand l’Église confesse, de manière formelle, que Jésus est Seigneur, comme nous le faisons dans le Symbole des Apôtres, elle est en train de dire, avec la Bible, que Jésus-Christ est Dieu, et qu’en tant que Dieu, il est une personne à part entière de la Trinité, et qu’il a les mêmes attributs divins que le Père et le Saint-Esprit.
La nature divine de Christ implique beaucoup de choses dans la vie des chrétiens. Cela veut dire, par exemple, que nous devrions le reconnaître et l’adorer comme Dieu, dans nos prières et dans nos chants. Cela veut dire que nous devons nous adresser à lui dans la prière, comme nous nous adressons au Père et au Saint-Esprit. Et cela veut dire que nous pouvons apprécier d’autant plus la sécurité de notre salut, sachant que c’est Dieu lui-même qui nous a rachetés du péché. Ces applications pratiques, ainsi que beaucoup d’autres, découlent de la doctrine de la divinité de Jésus.
Nous avons donc vu que Jésus était Dieu ; en gardant cela à l’esprit, voyons maintenant comment l’humanité de Jésus est exprimée dans le Symbole des Apôtres.
Au cours des deux derniers siècles, beaucoup de théologiens ont cru sans problème que Jésus était humain, mais ont remis en cause sa divinité. Pendant les premiers siècles de l’Église, toutefois, il y avait au moins la même proportion de gens qui doutaient de l’humanité de Jésus. Les philosophies en vogue à cette époque permettaient facilement aux gens de croire qu’un dieu pouvait se déguiser en être humain. Mais il était très difficile aux gens de concevoir qu’un dieu puisse en fait devenir un être humain. Les hommes sont des êtres physiques et émotionnels. L’idée que Dieu puisse compromettre
sa propre gloire et sa propre dignité en prenant une nature inférieure, terrestre, humaine, était inconcevable. Malheureusement, il y a aussi de nombreux chrétiens aujourd’hui qui ont du mal à croire que Dieu le Fils ait pu venir sur terre sous une nature pleinement humaine, avec toutes ses faiblesses, ses limites et sa fragilité.
Pour montrer que Jésus était véritablement et pleinement un être humain, nous allons parler de trois aspects importants de son humanité. Premièrement, nous allons évoquer son expérience en tant qu’homme. Deuxièmement, nous parlerons de son office en tant qu’homme. Et troisièmement, nous dirons quelques mots en ce qui concerne le lien entre sa nature humaine et sa nature divine. Commençons par son expérience en tant qu’homme, telle qu’elle apparait dans le Symbole des Apôtres.
EXPERIENCE
Plusieurs des événements de la vie de Jésus prouvent qu’il était véritablement humain, car ce sont des choses dont seuls les êtres humains peuvent faire l’expérience. Écoutez ce que dit le symbole à ce sujet :
« [Jésus] a été conçu du Saint-Esprit, Et [il] est né de la vierge Marie.
Il a souffert sous Ponce-Pilate,
Il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli, Il est descendu aux enfers.
Le troisième jour, il est ressuscité des morts. »
À partir de cette description des choses dont Jésus a fait l’expérience, on peut relever quatre aspects de sa nature humaine : son engendrement, son corps, son âme, et sa résurrection. Commençons par évoquer son engendrement, ce qui inclut à la fois sa conception et sa naissance.
C’est en ces mots que le Symbole des Apôtres parle de l’engendrement de Jésus :
« [Il] a été conçu du Saint-Esprit,
Et [il] est né de la vierge Marie. »
C’est sûr qu’il y a des circonstances très inhabituelles qui entourent la conception et la naissance de Jésus. D’abord, il a été conçu du Saint-Esprit plutôt que d’un père humain. Il a aussi été conçu d’une façon qui n’a pas ôté à sa mère sa virginité. Nous parlerons de ces choses plus en détail un peu plus loin dans la leçon. Pour l’instant, nous voulons nous concentrer sur l’idée principale, qui est que la conception et la naissance sont des expériences fondamentalement humaines.
Quand le Symbole des Apôtres dit que Jésus « a été conçu », le but est de faire comprendre que Jésus a commencé sa vie ici-bas de la même façon que tout être humain depuis les enfants d’Adam et Ève, c’est-à-dire comme un tout petit bébé dans le ventre de sa mère. Plusieurs passages de la Bible, comme Matthieu, chapitre 1, verset 18, Luc, chapitre 2, versets 5 et 6, Galates, chapitre 4, verset 4, et Hébreux, chapitre 10, verset 5, indiquent que Dieu a formé Jésus dans le ventre de Marie de la même façon qu’il forme tout bébé humain.
Dans Luc, chapitre 1, versets 34 à 37, on a cette conversation entre Marie et l’ange Gabriel, concernant la grossesse de Marie :
« Marie dit à l’ange : Comment cela se produira-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? L’ange lui répondit : Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. […]
Car rien n’est impossible à Dieu. » (Luc 1.34-37)
Marie elle-même savait que pour concevoir un enfant dans ces conditions, il fallait un miracle. Et c’est un miracle qui a eu lieu.
« La conception miraculeuse de Jésus garantit le fait qu’il soit à la fois pleinement Dieu et pleinement homme, mais cela ne fait pas de lui quelqu’un de moins humain. Certes, cette conception est un miracle, peut-être un des plus grands miracles de toute l’histoire de la rédemption. Et pourtant, à partir du moment où Jésus a été conçu, il s’est développé dans le ventre de sa mère de la même façon que n’importe quel être humain. Il est passé par le canal pelvi-génital, ce qui est le processus normal d’un accouchement. Le fait qu’il ait dû dépendre de sa mère pour sa nourriture, et tout le reste, que ce soit le nez qui coule ou la couche qu’il faut changer, tout cela fait partie de l’expérience ordinaire, normale, d’un être humain. Jésus est plus que seulement humain, mais il n’est pas moins que pleinement humain. » [Dr Robert G. Lister]
On nous dit parfois que Jésus n’a pas pu être véritablement humain puisqu’il n’avait pas de père humain. Mais les tout premiers êtres humains n’avaient pas de père non plus, ni de mère, d’ailleurs. D’après Genèse, chapitre 2, Adam a été formé à partir de la poussière du sol, et Ève a été formée à partir d’une côte d’Adam. Ni l’un ni l’autre n’avait de parents. Ni l’un ni l’autre n’est né d’une femme. Mais tous les deux étaient pleinement et véritablement humains. De même, Jésus était pleinement humain même si la façon dont il a été conçu était loin d’être ordinaire.
Et d’après ce qu’on voit dans l’Écriture, la croissance de Jésus dans le ventre de Marie s’est faite de la façon la plus naturelle qui soit, jusqu’au jour où il est né. Jésus n’est pas apparu sur terre par magie ; il n’est pas non plus descendu du ciel au moment où il est né. Au contraire, Matthieu, chapitre 1, et Luc, chapitre 2, révèlent que la grossesse de Marie n’était pas visible au début, mais qu’elle est devenue évidente par la suite. Cette réalité a même fait douter Joseph de la fidélité de sa fiancée, jusqu’à ce que Dieu lui explique la vérité dans un rêve. Et en fin de compte, Jésus est né en tant que véritable petit bébé humain.
« Jésus est pleinement et complètement humain. Le fait qu’il ait été conçu miraculeusement ne réduit en aucun cas sa véritable humanité. En fait, par cette conception miraculeuse, Jésus nous montre ce que c’est que d’être vraiment humain, puisqu’en Christ, on voit que l’on peut être pleinement humain sans avoir de péché, et c’est là précisément ce que sera notre condition au ciel. » [Dr Erik K.
Thoennes]
Nous avons donc parlé de l’engendrement de Jésus, et nous allons maintenant parler du fait que son corps aussi témoigne de sa nature pleinement humaine.
La partie du Symbole des Apôtres qui nous concerne ici est :
« [Jésus] a souffert sous Ponce-Pilate,
Il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli. »
Par ces mots, le symbole dit que Jésus a fait l’expérience de certaines choses dont il n’aurait pas pu faire l’expérience s’il n’avait pas été un véritable être humain avec un corps physique.
D’après les récits que nous avons de l’arrestation de Jésus et de sa crucifixion, dans Matthieu, chapitre 27, Marc, chapitre 15, Luc, chapitre 23, et Jean, chapitres 18 et 19, Jésus a souffert sous Ponce-Pilate de plusieurs manières différentes. Il a été battu, on l’a obligé à porter une couronne d’épines, on lui a craché dessus, on s’est moqué de lui, on lui a frappé la tête à plusieurs reprises avec un bâton, et on l’a forcé à porter sa propre croix sur une partie du chemin qui menait au lieu de son exécution.
Les souffrances de Jésus, sa crucifixion, sa mort et son ensevelissement, prouvent qu’il était un vrai homme, avec un corps humain ; en l’occurrence un corps qui a été battu, qui a saigné, qui a été humilié par des soldats, qui s’est effondré sous l’effet de l’épuisement, qui a été mis à mort et qui a été déposé dans un tombeau après que l’âme de Jésus s’en soit séparé.
Et il était indispensable que Jésus ait un vrai corps humain, car pour expier les péchés des hommes, la justice de Dieu exigeait que ce soit un véritable être humain qui subisse, physiquement, son jugement. Cette idée, on la trouve par exemple dans Romains, chapitre 7, verset 4, dans Colossiens, chapitre 1, versets 21 et 22, ou encore dans Hébreux, chapitre 10, verset 10.
Écoutons à ce propos ce qui est dit dans Hébreux, chapitre 2, versets 14 à 17 :
« Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, lui aussi, d’une manière semblable y a participé, […] [afin de] faire l’expiation des péchés du peuple [par sa mort]. » (Hébreux 2.14-17).
Comme on le voit clairement dans ce passage, il fallait que Jésus vienne en chair et en os, en tant que véritable être humain avec un corps physique, pour faire l’expiation de nos péchés.
Nous avons réfléchi à l’engendrement de Jésus, puis au fait qu’il avait un corps ; maintenant, intéressons-nous au fait qu’il avait, comme tout être humain, une âme.
L’Écriture se réfère souvent au fait que les êtres humains consistent en un corps mortel qui abrite une âme immortelle. La Bible utilise plusieurs termes pour désigner notre âme, mais les termes les plus courants sont « âme » et « esprit ». En se basant sur Hébreux, chapitre 4, verset 12, et sur 1 Thessaloniciens, chapitre 5, verset 23, certaines traditions théologiques affirment que l’âme et l’esprit représentent deux parties différentes de notre être. Mais il y a environ 200 versets où l’un ou l’autre de ces termes est employé pour désigner la dimension intérieure, non-physique de notre être, dans son intégralité. Donc il semble préférable de penser que les mots « âme » et « esprit » expriment tous les deux cette même réalité de base, à savoir que l’homme n’est constitué fondamentalement que de deux parties : l’âme et le corps.
Dans Luc, chapitre 23, verset 46, Jésus parle de son âme (ou de son esprit), au moment de mourir. Voici ce qu’il dit :
« Père, je remets mon esprit entre tes mains. » (Luc 23.46)
Quand Jésus est mort sur la croix, il a montré par ces paroles que même si son corps d’homme allait être placé dans le tombeau, son esprit ou son âme d’homme se trouverait entre les mains de Dieu le Père.
Notre âme représente la dimension spirituelle de notre être, et à ce titre, elle est le siège de notre conscience. Quand notre corps meurt, notre âme en est séparée et demeure dans un état conscient. Et le Symbole des Apôtres explique que la même chose est arrivée à Jésus lorsqu’il est mort. En l’occurrence, il est dit :
« Il est descendu aux enfers. »
Par cette phrase, le symbole affirme que lorsque Jésus est mort, son âme consciente et rationnelle s’est séparée de son corps. Et tandis que son corps a été mis au tombeau, son âme est descendue aux enfers. Un peu plus loin dans cette leçon, nous étudierons plus en détail cette clause du symbole. Mais pour l’instant, nous voulons simplement remarquer qu’en mentionnant la descente de Jésus aux enfers, le Symbole des Apôtres déclare que Jésus avait une vraie âme humaine.
Enfin, après avoir affirmé la nature humaine de Jésus en se référant à son engendrement, à son corps, et à son âme, le Symbole des Apôtres parle aussi de la résurrection de Jésus, lors de laquelle son âme a été réunie avec son corps.
La résurrection de Jésus prouve qu’il était un véritable être humain, car elle confirme le fait que son existence en tant qu’être humain complet, glorifié, impliquait la réunification de son corps humain avec son âme humaine. La résurrection de son corps a eu lieu au moment où son âme humaine a été introduite dans son corps humain rendu parfait. Oui, son corps ressuscité était différent à certains égards, car ce corps avait été glorifié, et ce n’était plus un corps mortel. Mais ce changement ne l’a pas rendu moins physique ni moins humain. Au contraire, nous voyons dans 1 Corinthiens, chapitre 15, que le corps ressuscité de Jésus constitue les prémices de la résurrection corporelle de tous les croyants. À ce titre, le corps ressuscité de Jésus nous montre de quoi notre propre corps ressuscité aura l’air un jour.
Voici ce que l’Apôtre Paul a écrit dans 1 Corinthiens, chapitre 15, versets 20 à 23 :
« Maintenant, Christ est ressuscité d’entre les morts, il est les prémices de ceux qui sont décédés. Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. […] [M]ais chacun en son rang : Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent au Christ, lors de son avènement. »
(1 Corinthiens 15.20-23)
Tout comme Adam était le premier être humain à avoir été créé, Jésus est le premier être humain à être ressuscité avec un corps glorifié. D’autres hommes avant lui sont revenus à la vie, y compris certains que Jésus lui-même a ressuscités. Et Énoch et Élie sont même montés corporellement au ciel sans être morts au préalable. Mais aucune de ces personnes n’a reçu un corps glorifié et immortel.
Mais même si le corps de Jésus est maintenant glorifié, il est toujours pleinement humain ; et nous aussi, lorsque notre corps aura été renouvelé par Dieu au grand jour de la résurrection des morts, nous continuerons d’être pleinement humains.
« C’était un nouveau-né. Un nourrisson qui dépendait complètement de sa mère. Il a grandi, et Luc nous dit qu’il a grandi en sagesse et en stature, et qu’il avait la faveur de Dieu et des hommes. Nous découvrons qu’il a connu la faim, comme nous, la soif, comme nous, et sur la croix du Calvaire, il a connu la mort à la façon d’un être humain. Mais ce n’est pas tout. Il n’était pas seulement pleinement humain, il était aussi pleinement Dieu ; et la réalité, c’est que Jésus ne représente pas seulement l’humanité authentique, il représente l’humanité rendue parfaite. » [Dr R. Albert Mohler, Jr]
Maintenant que nous avons réfléchi à la nature humaine de Jésus sous l’angle de son expérience en tant qu’homme, nous allons parler de l’office qui était le sien en tant qu’homme, et dont il est question dans le Symbole des Apôtre, à savoir l’office de Christ.
OFFICE
L’office de Jésus est mentionné dans ces paroles du Symbole des Apôtres :
« Je crois en Jésus-Christ. »
Dans le christianisme d’aujourd’hui, il y a beaucoup de croyants qui ne savent pas que le mot « Christ » est le titre de l’office de Jésus plutôt qu’une partie de son nom. En effet, le mot « Christ » pourrait être comparé à des mots comme « roi » ou « juge ».
Nous allons évoquer l’office de Jésus en deux parties. D’abord, nous verrons ce que l’Ancien Testament nous enseigne concernant cet office que l’on appelle « Christ ». Et deuxièmement, nous expliquerons en quoi le fait que Jésus assume et accomplisse cette fonction pointe vers son humanité. Commençons donc par ce que l’Ancien Testament nous enseigne concernant cet office de « Christ ».
En français, le mot « Christ » est une traduction du mot grec « christos », qui à son tour est une traduction du mot hébreu « mashiach », ou « messie », que l’on trouve dans l’Ancien Testament et qui signifie : « celui qui est oint ».
À l’époque de l’Ancien Testament, cette expression (« celui qui est oint ») avait un sens assez large et pouvait s’appliquer à toute personne que Dieu désignait pour qu’elle le serve d’une façon particulière. Ainsi, par exemple, dans 1 Chroniques, chapitre 16, verset 22, les prophètes sont appelés des « oints ». Lévitique, chapitre 4, versets 3, 5 et 16, parle de prêtres qui sont oints. Et dans 1 Samuel, chapitre 26, versets 9, 11 et 16, David parle de Saül en utilisant le mot « messie », c’est-à-dire celui qui est oint du Seigneur, car Saül était le roi d’Israël.
Écoutez la façon dont Lévitique, chapitre 21, versets 10 à 12, décrit l’onction du souverain sacrificateur :
« Le sacrificateur qui a la supériorité sur ses frères, sur la tête duquel a été répandue l’huile d’onction et qui a été investi et revêtu des vêtements sacrés […] a été consacré par l’huile d’onction de son
Dieu. » (Lévitique 21.10-12)
Comme on le voit ici, la cérémonie d’onction avait pour effet de consacrer quelqu’un au service de Dieu.
Dans l’Ancien Testament, une des utilisations les plus importantes du terme « oint » concerne les descendants du Roi David, qui ont été rois sur Israël et sur Juda. On le voit dans des passages comme Psaume 89, versets 39 et 52, Psaume 132, versets 10 et 17, et 2 Chroniques, chapitre 6, verset 42. Pendant que David était vivant, Dieu a conclu une alliance avec lui, et a promis d’établir sur terre un royaume qui n’aurait pas de fin, dont le roi serait un des descendants de David. Le Psaume 89, versets 4 et 5, résume cette alliance entre l’Éternel et David de la façon suivante :
« J’ai conclu une alliance avec mon élu ; j’ai fait un serment à David, mon serviteur : J’affermirai ta descendance pour toujours et bâtirai ton trône de génération en génération. » (Psaume 89.4-5)
On peut se demander, bien sûr, pourquoi les fils de David ont fini par perdre le contrôle du trône, alors que c’était quelque chose que Dieu leur avait promis. L’explication, c’est que les bénédictions que Dieu avait promises dans cette alliance étaient conditionnelles, et dépendaient de l’obéissance de chacun des descendants de David. Ce caractère conditionnel est explicitement mentionné dans 2 Chroniques, chapitre 6, verset 16, Psaume 89, versets 31 à 33, et Psaume 132, verset 12. Ainsi, quand les descendants de David se sont rebellés contre l’Éternel, le trône leur a été retiré.
Par exemple, en l’an 922 av. J.-C., à l’époque du petit-fils de David du nom de Roboam, dix tribus ont été retirées de la dynastie de David et ont été données à Jéroboam. Cet épisode nous est relaté dans 1 Rois, chapitres 11 et 12. Les tribus qui se sont ralliées à Jéroboam ont pris alors le nom de « royaume d’Israël », tandis que le nom de « royaume de Juda » a été donné au reste des Israélites, c’est-à-dire à ceux qui ont continué à suivre Roboam.
Plus tard, en l’an 587 av. J.-C., même le royaume de Juda a été enlevé à la maison de David, lorsque son descendant Yékonia a été détrôné et que son royaume est entièrement tombé entre les mains des Babyloniens.
Autour de cette période, de nombreux prophètes ont annoncé que Dieu enverrait un jour un grand « messie » ou un « oint ». Celui-ci serait un grand roi, un descendant de David, et il rétablirait et réunifierait les royaumes d’Israël et de Juda.
« Dans l’Ancien Testament, le personnage qui avait le titre de Messie était le roi, le roi de la lignée de David. Dieu a fait une alliance avec David, et dans le cadre de cette alliance, Dieu a promis à David qu’un jour, il susciterait un roi qui aurait une relation particulière avec Dieu, la relation d’un fils avec son père, et qui règnerait pour toujours depuis le trône de David, et qui instaurerait la justice et le droit. Donc en fait, quand on parle du Messie de l’Ancien Testament, on est en train de parler d’un roi, du roi ultime, du roi qui devait apporter de la part de Dieu le salut et la délivrance. » [Dr Mark Strauss]
Beaucoup de prophètes de l’Ancien Testament parlent du Messie ou du Christ en disant qu’il serait un descendant de David et qu’il ramènerait les exilés en Terre Promise et qu’il communiquerait de grandes bénédictions de la part de Dieu à la nation ainsi rétablie. On trouve ce genre de prophétie, par exemple, dans Jérémie, chapitre 23, versets 5 à 8, chapitre 30, versets 8 et 9, et chapitre 33, versets 14 à 17. On le trouve aussi dans Ézéchiel, chapitre 34, versets 20 à 31, et chapitre 37, versets 21 à 28. Et aussi dans Zacharie, chapitres 12 et 13. Lisons par exemple Jérémie, chapitre 23, versets 5 et 6 :
« Voici que les jours viennent, – oracle de l’Éternel –, où je susciterai à David un germe juste ; il règnera en roi et prospérera, il pratiquera le droit et la justice dans le pays. En son temps, Juda sera sauvé,
Israël aura la sécurité dans sa demeure. » (Jérémie 23.5-6)
À travers de telles prophéties, l’Ancien Testament incitait le peuple de Dieu à désirer la venue du Messie, c’est-à-dire la venue du roi de la lignée de David, celui qui serait oint et qui délivrerait le peuple de ses souffrances pour lui communiquer les bénédictions glorieuses de Dieu.
Ayant réfléchi à quel était l’office du Messie dans le contexte de l’Ancien Testament, nous pouvons maintenant nous intéresser à la façon dont l’accomplissement de cet office par Jésus pointe vers son humanité.
Il y a plus de 500 endroits dans le Nouveau Testament où il est question de Jésus en tant que Christ. D’un point de vue chrétien, le fait que Jésus soit le grand Messie annoncé par l’Ancien Testament apparaît donc comme une évidence. Mais au cas où le doute demeurerait, il y a deux passages dans l’Évangile selon Jean où Jésus est appelé
« Messie », et où Jean explique que « Messie » veut dire la même chose que « Christ ».
Ces deux passages sont Jean, chapitre 1, verset 41, et Jean, chapitre 4, versets 25 et 26. Regardons ce qui est dit dans un de ces passages.
Écoutez ce qui est dit dans le cadre de la conversation entre Jésus et la femme samaritaine, dans Jean 4, versets 25 et 26.
« La femme lui dit : Je sais que le Messie vient – celui qu’on appelle Christ. Quand il sera venu, il nous annoncera tout. Jésus lui dit : Je le suis, moi qui te parle. » (Jean 4.25-26)
Ici, Jésus reconnait explicitement qu’il est le Messie annoncé dans l’Ancien Testament. Et Jean explique que le terme normal en grec pour « messie » est : « christos », qui est traduit par « Christ ». Ce que cela nous apprend, c’est qu’à chaque fois que Jésus est appelé « Christ », nous devons y voir une référence au fait qu’il soit le Messie annoncé dans l’Ancien Testament.
Mais en quoi le rôle de Jésus en tant que Messie, ou en tant que Christ, prouve-t-il sa nature humaine ? Dieu n’aurait-il pas pu, tout simplement, descendre sur terre avec toute sa gloire divine et sauver son peuple ? Ou bien n’aurait-il pas pu envoyer un ange pour conduire son peuple élu ?
Et bien d’après les prophéties de l’Ancien Testament, il fallait que le Messie soit humain, car il devait être un descendant de David. Comme on l’a vu, Dieu a fait une alliance avec David, d’après laquelle ce serait un de ses descendants qui règnerait à jamais sur Israël. Et bien entendu, tous les descendants de David étaient humains.
« Dieu entre en relation avec des pécheurs par une alliance. Il le fait de manière volontaire. Il ne le fait pas parce qu’il y est obligé. L’initiative lui appartient entièrement. Dieu fait le choix, souverainement, d’établir une alliance avec nous par l’intermédiaire de son propre Fils. Une fois que Dieu a conclu une alliance, alors, bien sûr, il est obligé d’en accomplir les termes, quels qu’ils soient. Dieu ne peut pas rompre cette alliance. » [Dr Derek W. H. Thomas]
« Aussi surprenant que cela puisse paraître, Dieu s’est vraiment lié lui-même par son propre décret. À chaque fois que Dieu fait alliance, il est tenu d’en respecter les termes. Il choisit de se lier lui-même de cette manière, en vue d’accomplir sa volonté éternelle pour son peuple. Mais même si Dieu est lié par cette alliance, celle-ci n’en est pas moins le résultat d’un choix qu’il a fait librement. » [Dr Paul Chang]
En ce qui concerne l’alliance que Dieu a faite avec David, celle-ci engageait Dieu à envoyer un Messie humain pour sauver son peuple. Et ce Messie a été Jésus.
Il y a une deuxième raison ; c’est que seul un descendant humain de David pouvait s’offrir en sacrifice expiatoire pour son peuple. Comme on l’a vu, Hébreux, chapitre 2, versets 14 à 17, nous explique que le Messie devait être humain. Et de plus, Ésaïe, chapitre 53, ajoute une exigence, à savoir que l’expiation devait être réalisée par un descendant humain de David.
Il y a aussi une troisième raison pour laquelle le Messie devait être humain, c’est qu’il devait être le second Adam. C’est-à-dire qu’il devait réussir là où le premier Adam avait échoué.
Quand Dieu a créé l’humanité, il a fait d’Adam le représentant légal de tout le genre humain, et il a confié à l’humanité la mission de faire du monde le royaume de Dieu. Mais Adam a péché, et par conséquent il a entraîné toute l’humanité dans le péché, ce qui nous a rendus incapables de réaliser notre mission. Cette histoire nous est racontée dans Genèse, chapitres 1 à 3, et la portée de cette histoire nous est expliquée dans Romains, chapitre 5, versets 12 à 19. Les livres historiques contenus dans l’Ancien Testament, chacun à leur tour, nous racontent la façon dont l’humanité déchue a perpétuellement cherché, en vain, à établir le royaume de Dieu au fil des siècles.
Malgré l’échec des hommes, les exigences de Dieu n’ont pas changé : les êtres humains ont continué d’être responsables de l’établissement du royaume de Dieu. Et donc, le Père a fini par envoyer son propre Fils pour régler le problème. Le Fils est venu établir le royaume à notre place. Mais en vue de l’établir pour nous (c’est-à-dire pour prendre notre place), il fallait qu’il soit lui-même un être humain. À travers sa vie obéissante, sa mort expiatoire, sa résurrection triomphante, et son intronisation au ciel, Jésus a réussi là où Adam et nous tous avons échoué. Il a été le second Adam de l’humanité. Et si nous sommes attachés à Jésus par la foi, sa victoire devient notre victoire, et nous entrons au bénéfice de sa puissance. Nous sommes restaurés et réhabilités pour ce rôle éminent qui consiste à bâtir le royaume de Dieu.
Jusqu’ici, pour parler de la nature humaine de Jésus, nous avons évoqué les choses dont il a fait l’expérience en tant qu’homme, et nous avons évoqué son office en tant que Messie ou Christ, un office proprement humain. Maintenant, nous allons parler de la nature humaine de Jésus en relation avec sa nature divine.
NATURE
Quand nous disons que Jésus a une nature humaine, ce que nous voulons dire
c’est qu’il possède tous les attributs et toutes les caractéristiques propres au fait d’être humain, c’est-à-dire des choses comme le corps physique d’un homme, ainsi que l’âme rationnelle d’un homme.
Tout au long de l’histoire de l’Église, il y a eu beaucoup de controverses théologiques qui ont eu pour objet la question de la nature humaine de Christ. Était-il humain à tous points de vue ? Avait-il un vrai corps fait de chair et de sang, ou bien avaitil seulement une apparence d’homme ? Avait-il une vraie âme humaine, ou bien avait-il pris place, en tant que Dieu, dans un corps humain vide ? De telles questions peuvent nous paraître assez techniques et mystérieuses, voire secondaires. Mais il y a eu des moments dans l’histoire où les disputes concernant la nature humaine de Christ ont menacé de diviser l’Église. Ces questions ont fait l’objet de beaucoup de conciles théologiques, et c’est sur ces questions qu’un grand nombre de sectes hérétiques se sont achoppées. Aujourd’hui encore, une mauvaise compréhension de la nature humaine de Christ peut porter atteinte au message de l’Évangile. Il est donc important pour tout chrétien de comprendre l’humanité de Jésus, au moins dans ses aspects les plus rudimentaires.
La théologie chrétienne fidèle a toujours affirmé que Jésus était pleinement homme, à tous points de vue : il a un corps et une âme, il a été sujet à la maladie, aux blessures et à la mort, il était physiquement limité comme tout le monde, etc.
Mais quand on commence à parler de Jésus de cette manière, le tableau se complique assez rapidement puisqu’il y a aussi des différences importantes entre Jésus et les autres êtres humains. Pour commencer, Jésus est un être humain parfait tandis que le reste d’entre nous avons de nombreux défauts. Donc sur certains points, nous ne sommes pas du tout pareils. Par exemple, contrairement à Jésus, tout autre être humain a péché. C’est quelque chose que l’on voit dans des passages comme 1 Rois, chapitre 8, verset 46, Psaume 130, verset 3, Psaume 143, verset 2, Romains, chapitre 5, verset 12, Galates, chapitre 3, verset 22, et dans beaucoup d’autres passages. Prenons un seul exemple, ce qui est dit dans Romains, chapitre 3, versets 10 à 12 :
« Il n’y a pas de juste, pas même un seul ; nul n’est intelligent, nul ne cherche Dieu. Tous se sont égarés, ensemble ils sont pervertis, il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. » (Romains 3.10-12)
Mais Jésus est différent. Il est né sans péché, et il a vécu toute sa vie sans jamais pécher. La Bible parle spécifiquement du fait que Jésus était sans péché, dans des passages comme Hébreux, chapitre 4, versets 14 et 15, ou encore au chapitre 9, verset 14. Comment donc peut-on concilier cette idée avec le fait que Jésus soit pleinement et véritablement humain ? Et bien la réponse toute simple est que le fait de commettre le péché, et même la capacité de pécher, ne sont pas des caractéristiques essentielles de la nature humaine.
Il est vrai qu’au commencement, Dieu a créé l’être humain avec la capacité de pécher. Adam et Ève l’ont démontré, lorsque dans Genèse, chapitre 3, ils ont mangé du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Mais il nous faut bien reconnaître qu’avant de pécher, ils étaient déjà humains. Il est donc possible d’avoir un être humain qui ne pèche pas.
Et en fait, le jour où nous mourrons et où nous irons au paradis, nous perdrons la capacité de pécher, comme cela nous est dit dans Hébreux, chapitre 12, verset 23. Mais nous serons toujours pleinement humains. Donc si le péché nous caractérise dans ce monde déchu, il ne nous caractérisera plus dans le monde à venir. Et par conséquent, le fait d’être pécheur n’est pas un attribut essentiel de notre nature humaine. Voilà pourquoi nous disons que la nature humaine de Jésus inclut tous les attributs et toutes les caractéristiques qui sont propres aux humains.
Jésus est différent de nous pour une autre raison : c’est qu’il est la seule personne à avoir deux natures, à savoir une nature humaine et une nature divine. Tout autre être humain n’a qu’une nature : une nature humaine. Mais Jésus est à la fois homme et Dieu ; il est pleinement homme et pleinement Dieu en même temps.
Il faut reconnaître que la Bible ne dit pas explicitement comment les deux natures de Christ sont réunies en sa personne. Et les difficultés qui apparaissent quand on essaie d’expliquer cette union ont suscité beaucoup de controverses à l’époque de l’Église primitive. Mais en fin de compte, l’Église a trouvé une façon d’exprimer à la fois l’unité de la personne de Christ et ses deux natures, sans toutefois dépasser ce qui est dit dans l’Écriture.
Le terme technique que l’on emploie pour décrire la coexistence de la nature humaine et de la nature divine en la personne de Christ est l’expression « union hypostatique ». Bien que cette expression puisse nous paraître un peu étrange, on peut en comprendre le sens si l’on tient compte de la façon dont elle était utilisée à l’époque de l’Église primitive. À cette époque, le mot « hypostase » était utilisé ordinairement pour désigner une personne, mais tout particulièrement une personne de la Trinité.
Par exemple, au chapitre XVIII de son Traité du Saint-Esprit, le père de l’Église Basile de Césarée emploie de la manière suivante le mot « hypostase », au IVe siècle :
« Il y a un Dieu et Père, un Fils unique, et un Saint-Esprit. Nous affirmons distinctement chaque hypostase. »
Ce que Basile veut dire ici, c’est la même chose que s’il avait dit : « Nous affirmons distinctement chaque personne ». La doctrine de l’union hypostatique désigne donc l’union d’une nature divine et d’une nature humaine au sein de l’hypostase unique, ou de la personne unique, de Dieu le Fils. Formulée plus précisément, cette doctrine affirme que :
« Jésus est une personne avec deux natures distinctes (une nature humaine et une nature divine), chacune conservant ses propres attributs. »
Dieu le Fils a toujours été pleinement divin, avec tous les attributs propres à la nature divine. Et en étant conçu et en naissant en tant qu’être humain, il a ajouté à sa personne les attributs propres à la nature humaine, comme le fait d’avoir un corps et une âme.
Le Nouveau Testament parle de cette union hypostatique, notamment dans Philippiens, chapitre 2, versets 5 à 7, où l’Apôtre Paul écrit ceci :
« Christ-Jésus, lui dont la condition était celle de Dieu, […] s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes. » (Philippiens 2.5-7)
Dans ce passage, Paul dit clairement que Jésus existait en tant que Dieu et qu’il avait une nature pleinement divine. Ensuite, il s’est incarné, c’est-à-dire qu’il a ajouté une nature humaine à la nature divine qu’il possédait déjà. Mais l’affirmation que fait Paul, d’après laquelle Jésus « s’est dépouillé lui-même », ou plus littéralement, « s’est vidé luimême », a rendus certains chrétiens perplexes.
Certains ont pensé, à tort, que Jésus avait mis de côté sa gloire, voire même sa nature divine. Mais comme on l’a vu dans les leçons précédentes, c’est impossible. La nature de Dieu est immuable. Dieu ne peut pas mettre de côté ses attributs, encore moins sa nature.
Heureusement, Paul explicite le sens de cette expression, en lui ajoutant deux propositions subordonnées : « en prenant la condition d’esclave » et « en devenant semblable aux hommes ». Ces deux propositions participiales nous expliquent comment Jésus s’est « dépouillé » ou « vidé » lui-même. En l’occurrence, Jésus s’est dépouillé luimême non pas en perdant sa nature divine, mais en prenant une nature supplémentaire, à savoir une nature humaine qui n’a pas remplacé sa gloire divine mais qui l’a simplement voilée.
Peut-être qu’une des déclarations les plus connues sur le sujet de l’union hypostatique est le Symbole de Chalcédoine, qui a été rédigé lors d’un concile œcuménique qui s’est tenu en l’an 451 dans le Nord de l’Asie Mineure. Le Concile de Chalcédoine s’est réuni dans le but de défendre les doctrines traditionnelles relatives à la personne du Christ et à ses deux natures, et pour rejeter plusieurs hérésies qui touchaient à ce sujet.
La déclaration qui a été produite lors de ce concile est connue sous des noms différents, comme le Symbole de Chalcédoine ou la Définition de Chalcédoine. Écoutez cet extrait :
« Notre Seigneur Jésus-Christ [est] le même parfait en divinité, et le même parfait en humanité, le même vraiment Dieu et vraiment homme (composé) d’une âme raisonnable et d’un corps […], en tout semblable à nous sauf le péché […], reconnu en deux natures, sans confusion, sans changement, sans division et sans séparation, la différence des deux natures n’étant nullement supprimée à cause de l’union, la propriété de l’une et l’autre nature étant bien plutôt sauvegardée et concourant à une seule personne et une seule hypostase. »
Le Symbole de Chalcédoine emploie un langage assez technique. Mais on peut le résumer en deux points. D’une part, Jésus n’est qu’une seule personne. Il n’est pas constitué de deux personnes ou de deux esprits, comme si une personne humaine avait accueilli en son corps une personne divine. Et il n’est pas non plus une personne qui serait un genre de mélange hybride de deux personnes ou de deux esprits distincts, comme si une personne divine avait fusionné avec une personne humaine. Il est, et a toujours été, une seule et unique personne, qui existe éternellement, et qui est connue sous le titre de Fils de Dieu.
En même temps, et d’autre part, Jésus a deux natures distinctes : une nature humaine et une nature divine. Ce sont deux natures à part entière, tout comme la nature du Père est entièrement divine et la nature des hommes est entièrement humaine. Jésus possède tous les attributs qui sont caractéristiques de la nature divine, et en même temps tous les attributs qui sont caractéristiques de la nature humaine.
De plus, les deux natures de Jésus sont distinctes l’une de l’autre. Jésus n’a pas une nature hybride qui présenterait un mélange d’attributs divins et humains. Ses attributs humains n’entravent pas non plus ses attributs divins, et ses attributs divins n’améliorent pas ses attributs humains. Chacune des deux natures demeure parfaitement intacte.
« Il y a une chose que je trouve remarquable, c’est la façon dont l’Épître aux Hébreux insiste sur l’importance du fait que le médiateur entre Dieu et les hommes, le grand souverain sacrificateur, soit à la fois pleinement Dieu et pleinement homme. Il est éternellement Dieu, le Créateur qui soutient toutes choses par sa parole puissante. Il est pleinement Dieu. Et ensuite, d’après cette épître, puisque nous avons besoin d’un souverain sacrificateur qui soit pleinement humain, il revêt pour nous un corps de chair et de sang, en tout point comme le nôtre. Il est notre frère. Il peut intercéder pour nous dans la mesure où il a la même nature humaine que nous, il a supporté l’adversité et la tentation tout en demeurant dans l’obéissance, et il sait ce que c’est que d’être éprouvé en tant qu’homme. Le souverain sacrificateur qu’il nous faut, c’est donc un être humain, c’est un frère. Mais il nous faut aussi un souverain sacrificateur divin, qui vive à jamais pour intercéder pour nous. Et c’est ce que nous avons en la personne de Jésus-Christ. » [Dr Dennis Johnson]
La nature humaine de Christ a beaucoup de conséquences en ce qui concerne la façon dont nous vivons en tant que ses disciples. Comme Paul le dit dans 1 Timothée, chapitre 2, verset 5, cela signifie que nous avons un médiateur humain efficace entre nous et Dieu, de sorte qu’en vertu de sa mort nous puissions être pardonnés et vivre en étant pleinement réconciliés avec le Père. Et comme Paul l’explique dans Romains, chapitre 5, versets 12 à 19, cela signifie qu’en tant que second Adam, Jésus a formé une nouvelle humanité avec tous ceux qui lui font confiance ; il nous a rendu notre position d’honneur et de dignité dans la création. En raison de cela, nous avons maintenant le pouvoir de vivre d’une façon qui plaise à Dieu, et le pouvoir de transformer le monde pour le faire ressembler à son royaume céleste. Et à un niveau individuel, alors même que nous continuons de lutter contre le péché et la souffrance dans notre vie, nous pouvons nous approcher du trône de la grâce avec confiance, sachant que notre Sauveur qui est pleinement humain nous comprend parfaitement et compatit parfaitement à nos souffrances et à notre faiblesse, sachant aussi qu’il est disposé à répondre de manière à soulager nos douleurs, à forger notre caractère, et à augmenter nos récompenses dans l’éternité. Ce sont là seulement quelques unes des innombrables façons dont la nature pleinement humaine de Christ a un impact sur notre vie.
Jusqu’ici, nous avons donc parlé de la nature divine de Jésus-Christ, et ensuite de sa nature humaine. Maintenant, nous allons nous concentrer sur l’œuvre de Christ telle qu’elle nous est présentée dans le Symbole des Apôtres.
Depuis quelques siècles, les théologiens ont pris l’habitude de parler de l’œuvre de Jésus sous deux aspects. D’abord, il y a son humiliation, c’est-à-dire le fait qu’il se
soit abaissé en daignant prendre la condition fragile des hommes, et souffrir ici-bas dans le but de racheter l’humanité déchue. Et ensuite, il y a son exaltation, c’est-à-dire le fait
que Dieu le Père ait révélé en plein jour la gloire divine de Christ qui avait été voilée, et qu’il l’ait élevé pour qu’il reçoive honneur et louange. Ces deux aspects ne sont pas mentionnés tels quels dans le Symbole des Apôtres, mais ce sont des catégories qui nous aident à réfléchir à l’œuvre de Jésus.
Au cours de cette leçon, pour étudier l’œuvre de Jésus, nous allons donc d’abord considérer son humiliation, c’est-à-dire les choses qui ont caché, ou voilé, sa gloire. Et dans un deuxième temps, nous parlerons de son exaltation, c’est-à-dire ce qui a révélé sa gloire et qui entraînera une gloire encore plus manifeste dans l’avenir. Commençons par l’humiliation de Christ pendant son ministère terrestre.
HUMILIATION
L’humiliation de Jésus est mentionnée dans ces lignes du Symbole des Apôtres :
« [Il] a été conçu du Saint-Esprit,
[Il] est né de la vierge Marie.
Il a souffert sous Ponce-Pilate,
Il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli,
Il est descendu aux enfers. »
Dans chacun de ces éléments de son œuvre, le Fils de Dieu a voilé sa gloire, il l’a dissimulée, et il s’est exposé à la souffrance et au déshonneur. Puisque la nature divine du Fils est immuable, celle-ci ne pouvait pas être humiliée. L’humiliation de Jésus s’est donc limitée à sa nature humaine. Néanmoins, puisque sa nature humaine est parfaitement unie à sa personne, on peut dire que sa personne divine a réellement fait l’expérience de cette humiliation.
Dans cette leçon, nous allons parler des différents aspects de l’humiliation de Jésus sous deux catégories : son incarnation et sa passion. Commençons par son incarnation, c’est-à-dire le fait qu’il soit venu sur terre en tant qu’être humain.
Le terme théologique « incarnation » fait référence à Jésus qui prend une fois pour toutes la nature humaine. Le mot « incarnation » signifie littéralement le fait de « prendre chair », c’est-à-dire de prendre un corps d’homme. Mais comme on l’a vu, la théologie chrétienne a constamment affirmé que Jésus avait aussi pris une âme d’homme. Donc quand on parle de l’incarnation en théologie, on fait habituellement référence à la nature humaine de Jésus dans son ensemble. L’Écriture parle de l’incarnation de Christ dans beaucoup de passages, comme dans Jean, chapitre 1, versets 1 et 14 ; Philippiens, chapitre 2, versets 6 et 7 ; et Hébreux, chapitre 2, versets 14 à 17.
C’est probablement de Jean, chapitre 1, versets 1 et 14, que vient le terme technique « incarnation ». Écoutez ce que dit l’apôtre dans ce passage :
« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. […] La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous. » (Jean 1.1, 14)
Notez bien que Jean dit que le Fils de Dieu « a été fait chair », ce qui est le sens littéral de l’incarnation. Ce qu’il veut dire, c’est que Jésus a véritablement pris la nature humaine, ce qui inclut un corps humain.
Dans le Symbole des Apôtres, les aspects de l’œuvre de Jésus qui sont associés à son incarnation sont sa conception et sa naissance. Nous avons déjà évoqué ces événements lorsque nous avons parlé de l’engendrement de Jésus, et nous avons dit que ces choses prouvaient son humanité. Maintenant, nous voulons réfléchir de nouveau à ces événements, mais cette fois sous l’angle de l’œuvre de Jésus en tant que Messie. Pourquoi l’incarnation était-elle nécessaire ? Qu’est-ce que Jésus a accompli en s’incarnant ?
L’Écriture nous apprend que l’incarnation de Jésus a réalisé au moins trois choses. D’abord, elle a permis à Dieu le Fils de prétendre légitimement au trône de David. Ensuite, elle lui a donné la miséricorde et la compassion nécessaires pour être le souverain sacrificateur idéal. Et troisièmement, l’incarnation était nécessaire pour que Jésus puisse être un sacrifice expiatoire pour le péché. Examinons rapidement chacune de ces choses, en commençant par le fait qu’il fallait que le roi davidique fût un être humain.
Nous avons déjà dit que le Messie devait être humain pour que Dieu puisse garder les promesses qu’il avait faites à David. Mais maintenant, ce qui nous intéresse, c’est de savoir en quoi l’incarnation de Jésus lui donne le droit d’accéder au trône de David. Le problème qui se présente à nous, c’est que le droit d’accéder au trône de David ne pouvait être hérité légalement que par les fils. Donc Jésus ne pouvait prétendre au trône de David que s’il avait un père humain de la lignée de David.
Pour résoudre ce problème, Jésus s’est incarné par le moyen de la vierge Marie, qui elle-même était fiancée à Joseph. Et comme on le voit d’après les généalogies de Jésus qui nous sont données dans Matthieu, chapitre 1, et dans Luc, chapitre 3, Joseph était bel et bien un descendant direct de David. Donc après que Joseph ait épousé Marie et qu’il ait adopté Jésus, celui-ci est entré légalement dans la généalogie de Joseph, et a reçu par là-même le droit d’être le roi messianique.
En plus de permettre à Dieu le Fils de prétendre légitimement au trône de David, l’incarnation lui a aussi donné la miséricorde et la compassion nécessaires pour être le souverain sacrificateur idéal pour le peuple.
« La Bible nous dit que l’incarnation de Jésus a fait de lui un souverain sacrificateur capable d’être ému par nos infirmités. Et cela veut dire qu’il est mieux placé, en tant que souverain sacrificateur, que s’il ne savait pas ce que c’était que d’être un homme et s’il n’en avait pas fait l’expérience avec nous et pour nous. Cette réalité est importante à plusieurs égards. Notamment, au fil de son expérience de la vie humaine, Jésus a fait face à tous les mêmes problèmes que ceux auxquels nous faisons face dans ce monde déchu ; Dieu, dans la chair, a connu le même genre de peine, de tristesse, de déceptions, de trahisons et de blessures que n’importe quel être humain qui vit dans ce monde déchu. Ce n’est pas quelque chose de théorique en ce qui le concerne, ce n’est pas quelque chose dont il se serait tenu à distance dans un coin reculé de l’univers, aux confins de l’éternité, et au sujet duquel il aurait simplement spéculé. C’est au contraire quelque chose dont il est venu lui-même faire l’expérience, en prenant notre pauvre chair et notre pauvre sang. » [Dr J. Ligon Duncan iii]
L’auteur de l’Épître aux Hébreux parle de cet aspect de l’incarnation dans Hébreux, chapitre 2, versets 17 et 18. Écoutez ce qu’il dit :
« [Jésus devait] devenir, en tout, semblable à ses frères, afin d’être un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu […]. Car du fait qu’il a souffert lui-même quand il fut tenté, il peut secourir ceux qui sont tentés. » (Hébreux 2.17-18)
L’incarnation a donc permis à Jésus de légitimement prétendre au trône de David, et lui a donné l’expérience nécessaire pour être un souverain sacrificateur efficace. Mais elle lui a aussi permis de s’offrir en sacrifice expiatoire pour les péchés de son peuple.
Comme on l’a vu un peu plus tôt dans cette leçon, il fallait que Jésus soit un être humain pour qu’il puisse mourir à la place de son peuple. Mais pourquoi sa nature humaine était-elle si essentielle à l’expiation ? La réponse, c’est que la peine que Dieu avait fixée pour le péché de l’homme était la mort de l’homme. C’est quelque chose que l’Écriture enseigne dans Genèse, chapitre 2, verset 17, dans Romains, chapitre 5, verset 12, et chapitre 6, verset 23, dans Jacques, chapitre 1, verset 15, et dans beaucoup d’autres passages. À partir d’Adam, le péché s’est propagé à tout le genre humain, entraînant comme conséquence légale la mort des hommes. C’est pourquoi il fallait impérativement la mort d’un vrai homme, en chair et en os, pour satisfaire la justice de Dieu.
Écoutez la façon dont Paul explique le lien entre la nature humaine de Jésus et notre salut, dans Romains, chapitre 5, versets 15 à 19 :
« Si par la faute d’un seul, beaucoup sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don qui vient de la grâce d’un seul homme, JésusChrist, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup. […] Si par la faute d’un seul, la mort a régné par lui seul, à bien plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ. […] En effet, comme par la désobéissance d’un seul homme, beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul, beaucoup seront rendus justes. » (Romains 5.15-19)
À plusieurs reprises, Paul insiste sur le fait que l’obéissance de Jésus en tant qu’homme constitue la réponse et le remède au péché d’Adam. Paul nous fait comprendre très explicitement qu’il fallait que Jésus soit un homme pour qu’il puisse réparer ce qu’Adam avait gâché. Il fallait qu’il soit un homme pour qu’il puisse prendre sur lui la peine destinée par Dieu aux hommes, et pour qu’il puisse répandre sa justice sur les hommes.
« Parfois en tant que chrétiens évangéliques, conservateurs, nous insistons tellement sur la divinité de Christ que nous oublions qu’en réalité, c’est son humanité qui nous sauve. C’est parce que Jésus s’est fait homme qu’il a pu souffrir et mourir pour nous, pour nos péchés.
La nature humaine de Jésus est donc essentielle à notre salut. » [Dr Mark Strauss]
Tout en gardant à l’esprit le sens de l’incarnation de Jésus, étudions maintenant sa passion, qui est le second aspect de son humiliation, telle qu’elle nous est présentée dans le Symbole des Apôtres.
En théologie, le terme de « passion » vient du verbe grec « pascho » qui signifie « souffrir ». C’est donc un terme qui fait référence à la souffrance et à la mort de Jésus, un épisode de son ministère qui commence le soir de son arrestation. La passion de Jésus est mentionnée dans les affirmations suivantes du Symbole des Apôtres :
« Il a souffert sous Ponce-Pilate,
Il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli,
Il est descendu aux enfers. »
La plupart des chrétiens connaissent bien l’histoire de l’arrestation de Jésus, de ses souffrances et de sa crucifixion. Donc au lieu de nous intéresser à ces détails ici, nous allons nous concentrer sur la raison pour laquelle Jésus est passé par ces choses.
En ce qui concerne les souffrances de Jésus, l’Écriture nous explique qu’elles étaient nécessaires pour que Jésus apprenne l’obéissance et pour qu’il soit approuvé de Dieu le Père. Voici ce que nous lisons dans Hébreux, chapitre 5, verset 8 :
« [Jésus a appris] l’obéissance par ce qu’il a souffert. » (Hébreux 5.8)
Et voici ce que dit Pierre dans 1 Pierre, chapitre 2, versets 20 et 21 :
« Si, en faisant le bien, vous souffrez, et que vous l’enduriez, cela est digne de louange devant Dieu, car c’est à cela que vous avez été appelés ; car aussi Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces. » (1 Pierre 2.20-21, Darby)
Par ses souffrances, Christ a accompli la volonté du Père, et par conséquent a été approuvé du Père. En obéissant parfaitement au Père, il s’est acquis une récompense éternelle : une récompense à laquelle il nous fait prendre part, dans sa grâce.
Mais ce que Jésus a subi sous Ponce-Pilate ne s’est pas limité à la souffrance ; cela s’est terminé par sa crucifixion et sa mort. Là est peut-être l’aspect le plus connu de l’œuvre de Christ dans son humiliation, et pour cause : c’est sa mort qui a expié nos péchés et qui a accompli notre salut.
« La mort du Seigneur Jésus pour le pardon des péchés (c’est comme ça que le Nouveau Testament en parle) a marché, si j’ose dire, car il a été notre substitut pénal. ‘Substitut’, cela veut dire qu’il a pris notre place, et ‘pénal’, cela veut dire qu’il a subi à notre place le jugement, la peine que nous méritions en raison de notre désobéissance à la loi de Dieu, c’est-à-dire la peine réservée à ceux qui transgressent sa loi. La nature de Dieu est telle, je dirais même sa sainteté est telle, que là où il y a eu péché, il doit y avoir rétribution. Mais le salut que Dieu a prévu selon son plan merveilleux, dans sa sagesse et son amour, consiste en ce que la peine a été détournée de nous, coupables que nous sommes, et en ce que cette peine s’est abattue sur son Fils incarné, qui est innocent et sans tâche, et qui ainsi réalise une fois pour toutes le modèle de l’animal sans défaut qui est offert en sacrifice d’après les dispositions de l’Ancien Testament. » [Dr J. I. Packer]
L’Apôtre Paul mentionne souvent la crucifixion comme étant le cœur de l’Évangile. C’est ce qu’on voit, par exemple, dans Romains, chapitre 6, verset 6, dans 1 Corinthiens, chapitre 1, versets 17 et 18, dans Galates, chapitre 6, verset 14, et dans Colossiens, chapitre 1, verset 20. Prenons par exemple ce que dit Paul dans Galates, chapitre 2, versets 20 et 21 :
« Je suis crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ, qui vit en moi ; ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. Je ne rejette pas la grâce de Dieu ; car si la justice s’obtient par la loi,
Christ est donc mort pour rien. » (Galates 2.20-21)
L’œuvre principale qui accomplit notre salut, c’est donc la mort de Christ. Et pour cette raison, ce fait historique a occupé une place centrale dans la proclamation de l’Évangile tout au long de l’histoire.
Après la crucifixion de Jésus, son corps a été enseveli dans un tombeau, où il est resté sans vie pendant trois jours. Étant pleinement humain, Jésus a fait l’expérience normale de la mort, comme tout être humain. Le Symbole des Apôtres fait référence à cette réalité lorsque le texte dit que Jésus est descendu aux enfers. À ce moment-là, le corps de Jésus est resté dans le tombeau tandis que son âme est descendue dans le séjour des morts.
Alors il faut reconnaître que les théologiens ne sont pas tous d’accord sur le sens de la phrase : « Il est descendu aux enfers ». Dans beaucoup d’églises aujourd’hui, on pense que cette affirmation ne signifie rien de plus que le fait que Jésus ait été enterré. Mais de toute évidence, ce n’est pas ce que le Symbole des Apôtres voulait dire.
Pour commencer, le symbole mentionne à la fois le fait que Jésus ait été enseveli et le fait qu’il soit descendu aux enfers. Il semble bien que ces deux formules constituent des éléments distincts et consécutifs de ce petit récit historique.
D’autre part, s’il est vrai que le mot « enfers » signifie parfois, tout simplement, « sous la terre », lorsque ce terme est employé dans l’Écriture et dans la littérature de l’Église primitive, il fait presque toujours référence au séjour des morts, là où réside l’âme des personnes décédées. On peut dire que c’est la signification ordinaire de ce mot à l’époque de l’Église primitive, et c’est donc ce que les premiers chrétiens auraient compris quand ils entendaient parler des « enfers ».
Pour ces raisons, il vaut mieux comprendre cet article du Symbole des Apôtres comme affirmant que l’âme de Jésus est réellement descendue dans le séjour des morts entre le moment de sa mort et celui de sa résurrection. Mais quelle est la nature de cet endroit ?
Dans le monde antique, l’univers était souvent décrit en termes de verticalité. On imaginait une structure verticale dont la terre, où vivent les humains, était le milieu. Le ciel était le lieu de la demeure de Dieu et de ses anges. Et sous la terre, il y avait le séjour des morts où se trouve l’âme des personnes décédées. En hébreu, dans l’Ancien Testament, ce lieu est généralement désigné par le mot « sheol » ; dans le Nouveau Testament et dans les traductions grecques de l’Ancien Testament, le mot grec correspondant est normalement « hadès ».
Dans l’Ancien Testament, on dit que c’est là que se trouve l’âme des justes comme celle des injustes, dans l’attente du jugement. Mais dans le Nouveau Testament, le hadès désigne habituellement la demeure des âmes méchantes, comme on le voit dans Luc, chapitre 10, verset 15. Toutefois, le Nouveau Testament dit que l’âme des justes, au moins jusqu’à la résurrection de Jésus, est aussi dans le hadès. Un exemple notable se trouve dans Actes, chapitre 2, versets 27 à 29, où il est dit que le bon roi David se trouve dans le hadès.
Mais ceci ne veut pas dire que tous ceux qui sont dans le hadès, ou dans le séjour des morts, reçoivent le même traitement. La parabole de Jésus au sujet de l’homme riche et de Lazare, que nous trouvons dans Luc, chapitre 16, versets 19 à 31, montre qu’il y a un abîme infranchissable qui sépare l’âme des justes de celle des injustes. Et tandis que les injustes souffrent dans les tourments, les justes sont consolés. Dans cette parabole, Abraham se trouve dans le lieu de consolation. Pour cette raison, les théologiens ont parfois appelé cette partie du hadès le « flanc d’Abraham » ou plus littéralement, le « sein d’Abraham ».
Tertullien, le père de l’Église, exprime dans ses écrits datant du IIIe siècle cette croyance concernant la division du hadès en deux. Écoutez ce qu’il dit au chapitre 17 de son traité De la résurrection de la chair :
« Que les âmes soient déjà maintenant torturées ou rafraîchies dans les lieux inférieurs […], l'exemple de Lazare le prouve. »
Et voici ce que dit Ignace d’Antioche dans sa Lettre aux Tralliens, en l’an 107 :
« Par ceux qui sont sous la terre, je veux dire la multitude qui est ressuscitée avec le Seigneur. Car l’Écriture dit : ‘Les corps de plusieurs saints qui étaient décédés ressuscitèrent’, leurs tombeaux s’étant ouverts. Il est descendu seul, en effet, dans le Hadès, mais il est ressuscité en étant accompagné d’une multitude ; et il a détruit ce moyen de séparation qui existait depuis le commencement du monde. »
Donc quand le Symbole des Apôtres dit que Jésus est descendu aux enfers, le sens le plus vraisemblable c’est qu’en tant qu’homme, son âme est descendue au séjour des morts. Plus précisément, elle est allée à l’endroit où repose l’âme des justes, et non à celui où les injustes sont tourmentés. Il était nécessaire que Jésus séjourne dans cette partie des enfers, car en faisant cela, la peine légale qui consiste en la vraie mort humaine a été infligée à son âme.
La passion de Jésus nous montre ce que c’est que de vivre en tant qu’homme dans un monde déchu. Si notre Seigneur parfait lui-même a dû souffrir dans son combat contre le péché, à plus forte raison nous qui sommes imparfaits devons-nous souffrir. En fait, comme Paul le dit dans 2 Timothée, chapitre 3, verset 12, toute personne qui cherche à vivre dans la piété peut être certaine qu’elle va souffrir. Mais l’Écriture nous dit aussi que quand nous souffrons, Christ souffre. Ce que cela veut dire, c’est que Christ compatit à nos souffrances, et qu’il désire nous consoler. Et comme Paul le dit dans Colossiens, chapitre 1, verset 24, un jour les afflictions de Christ à travers nous arriveront à leur achèvement. Lorsque ce sera le cas, Jésus reviendra dans la gloire et nous recevrons notre héritage éternel. Nous ne souffrons pas sans raison ; c’est un moyen que Dieu est en train d’utiliser, et par lequel il va introduire le rétablissement complet de toute la création.
Nous avons donc examiné l’œuvre de Jésus du point de vue de son humiliation ; maintenant, nous allons le faire du point de vue de son exaltation, c’est-à-dire lorsque sa gloire divine a été de nouveau manifestée.
EXALTATION
Lorsqu’on parle de l’exaltation de Christ, il est important de préciser qu’il ne s’agit pas seulement du dévoilement de sa gloire, qui était auparavant voilée. Par son humiliation, le Fils a acquis une gloire supérieure à celle qu’il avait auparavant. Il a réalisé des œuvres que le Père a bénies, et par son sacrifice il s’est fait un peuple qui est devenu son héritage, et il a gagné le droit de s’asseoir sur le trône du royaume de Dieu. À travers ces choses, l’humiliation du Fils a finalement augmenté son mérite, sa dignité et sa gloire.
L’exaltation de Christ est mentionnée par le Symbole des Apôtres dans les articles suivants :
« Le troisième jour, il est ressuscité des morts.
Il est monté au ciel,
Il siège à la droite de Dieu, le Père tout-puissant.
Il viendra de là pour juger les vivants et les morts. »
La nature divine de Christ a toujours été exaltée, de façon immuable. Elle n’est jamais passée par la mort, elle n’a jamais été destituée de son trône céleste. Donc l’exaltation du Fils de Dieu concerne seulement sa nature humaine. En même temps, comme toute autre expérience que Christ a faite dans sa nature humaine, sa personne divine a pleinement connu cette exaltation.
Nous allons parler de l’exaltation de Christ en quatre parties. D’abord, nous évoquerons sa résurrection d’entre les morts. Ensuite, nous parlerons de son ascension au ciel. Troisièmement, nous verrons quel est le sens de son intronisation à la droite du Père. Et enfin, nous parlerons du jugement qu’il exercera un jour. Commençons par la résurrection de Christ d’entre les morts le troisième jour après sa crucifixion.
Beaucoup de chrétiens ne s’en rendent pas compte, mais la résurrection de Christ est aussi importante pour notre salut que sa mort. C’est pourquoi 1 Pierre, chapitre 3, verset 21, parle du fait d’être sauvé par la résurrection de Jésus-Christ. Notre salut, voyez-vous, n’est pas seulement quelque chose que Christ a gagné pour nous, et qu’il nous offre ensuite comme un don, même si c’est souvent ainsi que nous en parlons. En fait, c’est un don que Jésus nous offre par le moyen de notre union à lui. C’est là toute l’idée d’être « en Christ », dont il est si souvent question dans les épîtres du Nouveau Testament.
Nous sommes pardonnés grâce à sa mort, car en étant unis à lui, nous sommes morts avec lui sur la croix. Et nous avons reçu la vie éternelle, car nous sommes aussi ressuscités avec lui. L’Écriture parle de cette réalité dans Romains, chapitre 6, versets 3 à 11, dans Colossiens, chapitre 2, verset 11, à chapitre 3, verset 3, et dans beaucoup d’autres passages. Prenons un seul exemple, en l’occurrence ce que Paul écrit dans Romains, chapitre 6, versets 4 et 5 :
« Nous avons […] été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection. » (Romains 6.4-5)
Autrement dit, c’est parce que Christ est ressuscité d’entre les morts que nous sommes sûrs de recevoir la vie nouvelle, spirituellement, quand nous croyons, et sûrs de recevoir un corps ressuscité et glorifié, un jour, à l’image du sien. Dans ce sens, on peut dire que son exaltation est aussi notre exaltation ; c’est ce qui nous confère dignité, gloire et honneur.
« En mourant, Jésus se retrouve hors de portée du péché. On ne peut pas tenter un homme mort. Il se retrouve hors de portée de toute puissance démoniaque. Mais Jésus est remis entre les mains de la mort, qui est la plus grande alliée du péché. Donc Jésus est confronté à la mort, et en étant confronté à la mort, il triomphe de la mort. Et ce que cela implique pour son peuple est extraordinaire. Ainsi, dans le livre de l’Apocalypse, chapitre 1, verset 18, Jésus le Christ ressuscité et glorieux déclare : ‘Moi, je suis le vivant ; j’étais mort, et me voici vivant aux siècles des siècles, et je tiens les clés de la mort et du séjour des morts’. Il a utilisé ces clés pour sa propre délivrance, et il les garde car un jour, il utilisera ces mêmes clefs pour libérer son peuple du joug de la mort. » [Dr Knox Chamblin]
« Non seulement la croix et la résurrection de Jésus sont-elles les moyens par lesquels nous pouvons recevoir le pardon et l’expiation de nos péchés, mais ce qui est au moins aussi important, peut-être plus, c’est que la résurrection de Jésus inaugure une nouvelle et dernière ère pour le monde. La nouvelle création (pour reprendre le terme de l’Écriture) commence dans ce tombeau, dans ce tombeau vide ! C’est le nouvel épicentre, le nouveau centre de gravité, le nouveau pivot de l’histoire. Dorénavant, nous vivons tous dans les derniers temps, en raison de la résurrection de Jésus-Christ. Il a inauguré le début de la fin, et l’espérance du chrétien c’est que ce qui a débuté sera parachevé à la seconde venue de Christ, à savoir cette nouvelle création, comme le disent les Écritures. » [Dr Jonathan Pennington]
L’exaltation de Jésus n’inclut pas seulement sa résurrection, mais aussi son ascension de la terre au ciel.
L’ascension désigne le moment où Jésus est monté corporellement au ciel, ce qui s’est produit quarante jours après sa résurrection. Luc raconte l’ascension dans deux passages : dans Luc, chapitre 24, versets 50 et 51, et dans Actes, chapitre 1, versets 6 à 11.
L’ascension de Jésus a accompli beaucoup de choses que Jésus ne pouvait pas faire pendant qu’il se trouvait encore sur terre. Par exemple, dans Jean, chapitre 14, versets 2 et 3, Jésus dit aux apôtres qu’il va monter au ciel pour y préparer une place pour eux. Et dans Jean, chapitre 16, verset 7, il dit qu’il doit d’abord monter au ciel avant de pouvoir envoyer le Saint-Esprit, qui constitue la puissance dont l’Église a besoin pour le service.
Non seulement cela, mais il fallait que Jésus monte au ciel pour que l’œuvre expiatoire qu’il a commencée à la croix soit achevée. C’est ce que l’auteur de l’Épître aux Hébreux cherche à montrer au chapitre 9 de son livre. Il dit, essentiellement, que le temple terrestre était une copie du temple céleste. Et il compare l’expiation accomplie par Christ à ce que les souverains sacrificateurs accomplissaient au grand jour des expiations, lorsqu’ils prenaient le sang du sacrifice, qu’ils l’emmenaient dans le lieu très saint pour le répandre sur l’autel, et qu’ils obtenaient ainsi pour les Israélites le pardon de leurs péchés. De la même façon, Jésus a pénétré dans le lieu très saint du véritable temple au ciel, et il a répandu son propre sang sur l’autel. Et c’est ainsi que s’est achevée la cérémonie sacrificielle qui avait débuté à la croix.
Écoutez la façon dont Hébreux, chapitre 9, versets 11 et 12, décrit l’œuvre expiatoire de Christ au ciel :
« Christ est venu comme souverain sacrificateur […] ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait qui n’est pas construit par la main de l’homme, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création ; et il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire […] avec son propre sang. C’est ainsi qu’il nous a obtenu une rédemption éternelle. » (Hébreux 9.11-12)
Non seulement cela, mais en tant que souverain sacrificateur, maintenant qu’il est au ciel, Christ continue d’intercéder pour nous ; il continue d’invoquer en notre faveur, quand nous péchons, le bénéfice de l’expiation qu’il a réalisée pour nous. Souvent, les théologiens appellent le service perpétuel de Christ dans le temple céleste sa « session ». C’est cette « session » qui garantit notre salut. Hébreux, chapitre 7, versets 24 et 25, en parle de la manière suivante :
« Mais lui, Jésus, parce qu’il demeure éternellement, possède le sacerdoce non transmissible. C’est pour cela aussi qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. » (Hébreux 7.24-25)
Comme on le voit dans ce passage, l’ascension de Jésus au ciel constitue un volet très important de son œuvre rédemptrice. Sans son ascension, nous ne pourrions pas être sauvés.
Nous avons donc parlé de la résurrection de Christ, et ensuite de son ascension. Maintenant nous allons parler de son intronisation à la droite de Dieu.
Le Nouveau Testament mentionne l’intronisation de Jésus à la droite de Dieu le Père dans beaucoup, beaucoup de passages. L’idée principale, c’est que Jésus est notre grand roi humain, et qu’il a un trône au ciel qui se trouve à la droite du grand trône du Père. Dans ce tableau, le Père est le grand roi, le grand souverain, et le Fils est un roi qui lui est subordonné et qui le sert, comme un vassal. Ce schéma correspond au modèle des royaumes du monde antique, où des rois de rang inférieur exerçaient leur autorité sur différentes parties d’un grand empire, et payaient leur tribut à l’empereur, dont ils étaient les serviteurs.
« D’habitude, quand on pense à la royauté de Christ, on pense à quelque chose de très exalté, d’infiniment élevé, parce que Jésus se trouve maintenant à la droite de Dieu le Père, et qu’il est le grand Roi. Mais il ne faut pas oublier que Jésus a été sacré roi dans sa nature humaine. Dans sa nature divine, Jésus a toujours été le grand Roi. Il a toujours régné souverainement sur toutes choses, mais c’est dans sa nature humaine que toute autorité lui a été donnée dans le ciel et sur la terre. Et Jésus est le Fils de David, ce qui fait de lui le représentant de la nation d’Israël et du peuple de Dieu. Et tout comme le Roi David lui-même, le Fils de David est un roi-serviteur, c’est-à-dire un serviteur du grand Roi qu’est Dieu le Père céleste. » [Dr Richard Pratt, Jr]
Dans certains passages qui parlent de Jésus en tant que roi, on voit que Jésus est aussi un prêtre qui intercède pour son peuple. Cela correspond au modèle du monde antique, où les rois occupaient souvent la fonction de prêtres. Par exemple, Melchisédek était à la fois un prêtre et un roi, d’après Genèse, chapitre 14.
Quand l’Écriture parle de la situation de Jésus à la droite du Père, elle insiste parfois sur son rôle en tant que roi messianique des croyants, comme dans Actes, chapitre 2, versets 30 à 36, dans Éphésiens, chapitre 1, versets 18 à 23, dans Hébreux, chapitre 1, versets 3 à 9, et dans 1 Pierre, chapitre 3, versets 21 et 22.
Parfois aussi, la Bible souligne le rôle de Jésus en tant que souverain sacrificateur des croyants, qui intercède en leur faveur. On le voit par exemple dans Romains, chapitre 8, verset 34, et dans Hébreux, chapitre 8, verset 1.
Mais dans les deux cas, le sens est le même : Jésus a toute autorité et tout pouvoir sur toute la création, et il règne sur cette création de la part du Père. Étant dans cette situation, il donne le salut à son peuple, et il fait en sorte que son peuple ait continuellement la faveur du Père.
Après avoir mentionné la résurrection de Jésus d’entre les morts, son ascension au ciel, et son intronisation à la droite du Père, le Symbole des Apôtres parle du jugement que Christ exercera au dernier jour.
Quand le crédo dit que Jésus va revenir pour le jugement, il est dit qu’il viendra ‘de là’, c’est-à-dire de son trône à la droite de Dieu. L’idée, c’est que Jésus est le roi humain de toute la création, et qu’il va exercer son jugement en tant que roi sur tous ceux qui ont enfreint ses lois et qui n’ont pas respecté sa royauté ou son royaume. C’est quelque chose qu’on voit dans l’Écriture, dans des passages comme Luc, chapitre 22, verset 30, Actes, chapitre 17, verset 31, et 2 Thessaloniciens, chapitre 1, verset 5, et chapitre 4, verset 1.
Le jugement dernier concernera aussi bien les vivants que les morts, c’est-à-dire toutes les personnes qui ont jamais existé, y compris celles qui seront vivantes lors du retour de Jésus. Toute parole, toute pensée et tout acte de toute personne seront jugés sur la base du caractère de Dieu. Et la terrible vérité, c’est que tout être humain sera reconnu coupable de péché et condamné à mort.
La bonne nouvelle, c’est que ceux qui sont unis à Christ par la foi auront déjà été jugés à travers la mort de Christ, et auront déjà été justifiés par sa résurrection. Et donc au jour du jugement, ils recevront la bénédiction de Dieu et un héritage éternel.
Mais la mauvaise nouvelle, c’est que ceux qui ne sont pas unis à Christ devront supporter en leur propre personne tout le poids de la colère de Dieu. Ils seront jetés en enfer et y resteront pour toute l’éternité.
« De nos jours, la doctrine du jugement dernier n’est pas très populaire. Je me dis que cela n’a peut-être jamais été le cas, puisque je ne pense pas que le jugement ait jamais été un concept très attrayant pour les êtres humains. Mais d’après moi, il est absolument vital de proclamer la réalité du jugement, c’est-à-dire de proclamer le fait qu’il y ait un enfer éternel pour ceux qui ne placent pas leur confiance en Christ. » [Dr Tom Schreiner]
« Nous parlons de l’enfer, tout simplement parce que c’est la vérité. Et nous n’oserions pas nous dérober à la vérité. Mais on entend beaucoup de demi-vérités, et parfois même de la vérité à quatre-vingtdix pourcent, mais si vous voulez évangéliser comme il faut, si vous voulez évangéliser en disant la vérité, il va falloir impérativement parler du jugement dernier. Et donc nous parlons de l’enfer, et nous le devons. L’enfer nous aide à nous souvenir de qui est juge. Il est juge et nous ne le sommes pas. L’enfer nous aide à nous souvenir de notre responsabilité. Il entretient un sentiment d’urgence. Et il nous fait penser à l’éternité. Il y a tellement de choses qui viennent avec l’enfer, qu’il serait juste très difficile d’évangéliser sans en parler. Donc on en parle. Mais n’oublions pas : nous en parlons avant tout parce que c’est la vérité, et que nous n’oserions pas nous dérober à la vérité. » [Dr Matt Friedeman]
Dans cette leçon, nous avons étudié les articles de foi du Symbole des Apôtres qui parlent du Seigneur Jésus-Christ. Nous avons réfléchi au fait qu’il était pleinement Dieu, en évoquant sa nature divine et sa relation aux autres membres de la Trinité. Nous avons aussi réfléchi au fait qu’il était pleinement homme, en étudiant le rapport entre sa nature divine et sa nature humaine. Et nous avons fait un survol de son œuvre, depuis le début de son humiliation jusqu’à son exaltation finale.
En ce qui nous concerne, nous qui prétendons être des chrétiens, et pour tous ceux qui souhaitent mieux connaître le christianisme, il est très important d’avoir une compréhension solide de la personne et de l’œuvre de Christ. Jésus est la pierre angulaire de notre religion ; c’est lui qui nous distingue de tout autre système de croyances. C’est lui qui gouverne l’univers, et il est le point d’appui de toute l’histoire. Il est notre Dieu, notre souverain sacrificateur, et notre roi. Et le salut ne consiste en rien d’autre qu’à le connaître, à l’aimer et à recevoir la vie en étant uni à lui.